Stéphane Delpeyrat est maire Génération.s de Saint-Médard-en-Jalles (Gironde).
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Regards. Dans une tribune publiée à l’occasion, vous écrivez : « Nous refusons de participer à la tragique mise en scène de notre défaite et de notre impuissance. » En quoi cette élection de 2022 est-elle différente des autres, du point de vue de la multiplicité des candidatures à gauche ?
Stéphane Delpeyrat. Autrefois la gauche concourait systématiquement pour gagner. Il y avait certes une pluralité de candidatures, mais avec en son cœur un parti nettement dominant électoralement et des alliés capables d’apporter des idées mais aussi des électeurs pour l’emporter au second tour. Désormais, il n’y a plus de centralité autour de laquelle construire une coalition et on se dispute le même électorat sans que personne n’y trouve son compte. Il s’agit de concourir pour, même défait, être en tête des ruines de son camp. Pas très glorieux… Mais surtout on ne peut à la fois dire qu’il y a urgence écologique, urgence sociale, et renvoyer la question de la victoire pour gouverner aux calendes grecques. Enfin, Zemmour et Le Pen ne sont ni Chirac ni Balladur. La constitution d’un bloc nationaliste et raciste fait peser sur cette élection un danger sans précédent. Une partie de LR pourrait se laisser entraîner et permettre la victoire de l’extrême droite vichyssoise. Nous ne sommes pas en 2002. C’est désormais le pire qui est à craindre.
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N’est-il pas paradoxal, pour des élus membres de partis comme le PS, Génération.s ou EELV, de faire la « grève des parrainages » alors que vos appareils sont d’ores et déjà en campagne ?
Les appareils sont dans leur rôle et les élus locaux dans le leur. Nous avons été élus grâce au rassemblement. Les partis, eux, souhaitent se différencier pour garder un accès au financement public et se pérenniser. Mais encore faut-il pour cela des électeurs et des électrices. Je ne suis pas sûr que toutes ces candidatures passent l’hiver…
« La gauche et les écologistes préfèrent-ils le confort de l’opposition à la rudesse de l’action ? »
Dans L’Obs, on lit que « l’initiative est appuyée par le collectif de la Primaire populaire ». Pensez-vous que cette primaire soit l’alternative à la division partisane ?
L’alternative, je ne sais pas. Une procédure ne peut suffire. Il faut aussi une dynamique et une volonté qui, à ce stade, fait défaut. La gauche et les écologistes préfèrent-ils le confort de l’opposition à la rudesse de l’action ? En tout cas, le vote des citoyens peut être un bon moyen d’atterrir et de résoudre la crise avant qu’il ne soit trop tard. Il nous reste peu de temps. Espérons que l’esprit de responsabilité n’ait pas définitivement déserté nos dirigeants.
Propos recueillis par Loïc Le Clerc
"Autrefois la gauche concourait systématiquement pour gagner."
Elle est bien bonne celle-là !!!
En 2017, Hamon concourait en sachant qu’il n’avait aucune chance pour cause de bilan du PS !
Bravo et merci à Generation.s d’avoir fait perdre LFI et faire gagner Macron.
Avec Hollande et le PS il y a eu plusieurs millions de pauvre en plus et avec MAcron encore plus.
Merci pour les éborgnés, je suis sur que ça ne risquait pas de vous arriver
Félicitations pour ce bilan Mr Stéphane Delpeyrat.
En attendant vous bloquez la candidature et l’expression démocratique de LFI, ne comptez plus sur nous pour vous élire, nous aussi on fera un boycott "unitaire".
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