Accueil | Par Loïc Le Clerc | 7 décembre 2021

2022 : l’union de la gauche, pourquoi pas, mais à quel prix ?

Parce que la course à la présidentielle est aussi une histoire de gros sous.

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138 jours. Voilà le temps qu’il reste avant le premier tour de l’élection présidentielle. Autant dire demain. 138 jours pour faire campagne, obtenir les 500 signatures, imprimer les affiches de campagne, les coller sous tous les ponts que compte la France, tenir des meetings, etc., etc.

 

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Tout ça pour conquérir le pouvoir ou, a minima, jouer sa survie politique. Ainsi chaque parti de gauche envoie son champion. Ainsi le peuple de gauche n’a que l’embarras du choix – pour ne pas dire l’embarras tout court.

Sondage après sondage, le constat est déprimant : le meilleur, à gauche, n’arrive que cinquième au premier tour, derrière tout ce qui se fait de centre, droite et extrême droite. Dans ces mêmes sondages, le « bloc de gauche » pèse pour 25-30%. Ce n’est pas négligeable. Le problème, c’est la dispersion des voix entre sept candidats…

Alors nombreuses sont ces voix qui appellent à l’union. Pour un grand nombre de raisons, cette union est complexe à mettre en pratique. Les égos (des personnes comme des partis), le rapport de force en vue des législatives, on pourrait s’amuser à égrainer les explications. Mais il en est une qui passe sous les radars : l’argent.

Combien ça coûte une campagne présidentielle ?

Il faut savoir que l’État verse d’emblée une avance de 200.000 euros à chaque candidat – il va de soi que nous parlons dans cet article des « vrais » candidats, ceux qui participeront à l’élection. De plus, les dépenses relatives aux affiches officielles, aux professions de foi ou encore aux bulletins de vote sont intégralement prises en charge.

Par la suite, si les comptes de campagne sont validés par la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) – coucou Nicolas ! –, celle-ci rembourse :

  • jusqu’à 4,75% du montant du plafond des dépenses (un peu plus de 800.000 euros) pour les candidats ayant recueilli moins de 5% des suffrages.
  • jusqu’à 47,5% du montant du plafond des dépenses (un peu plus de 8 millions d’euros) pour les candidats ayant recueilli au moins 5% des suffrages.

Voilà pour la théorie. En pratique, ça coûte un pognon de dingue de concourir à l’élection suprême ! Figurez-vous, en 2017, Emmanuel Macron avait dépensé 16,5 millions d’euros et Jean Lassalle… 241.573 euros. Le premier a été remboursé par la CNCCFP à hauteur de 10,6 millions d’euros et le second 228.659 euros. Mais nous parlons-là de candidats ayant joué les 90 minutes du match aller !

Se désister ? Un pognon de dingue !

Rappelez-vous maintenant de Yannick Jadot, en 2017. Le bougre, avant de se désister pour soutenir Benoît Hamon, avait commencé à faire campagne. Il avait déjà dépensé 200.000 euros. Comme on peut le lire sur Libé, « à l’époque, l’équipe Hamon s’est donc engagée, sans le mettre par écrit, à ce que le parti rembourse ces frais. » Et le PS ne remboursa pas. C’est ce qui s’appelle l’avoir dans l’os.

Vous voyez venir l’embrouille ? Fabien Roussel ou Arnaud Montebourg peuvent toujours courir pour atteindre les 5%. Anne Hidalgo est sur le fil du rasoir – d’ailleurs, au PS, il semble plus facile d’obtenir 500 signatures qu’un prêt pour financer la campagne. Reste Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon. Et vous pensez toujours que les uns vont se mettre en retrait pour perdre des centaines de milliers d’euros ? Et si c’était le coût de la victoire ? Oui mais, si c’est celui de la défaite, non merci !

 

Loïc Le Clerc

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Vos réactions

  • Chaque parti de droite envoie aussi ses champions. Le bloc de droite pèse le complément des 25-30 % du bloc de gauche. Et à droite aussi il y a dispersion des voix entre cinq ou six candidats, à peine moins que le bloc d’en face. Le peuple de droite saura-t-il s’unir ?

    Glycère BENOIT Le 8 décembre 2021 à 18:11
       
    • Franchement, on compte sur vous pour bien vous diviser :)

      Et n’oubliez pas : LePen est une gauchiste, Zemmour est un Fasciste, Pécresse est le dopple ganger de Macron, et Macron est issu du PS.

      Voilà, voilà, on vous souhaite de bons débats de famille à Noël ! :)

      jojoLePasBobo Le 8 décembre 2021 à 23:15
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  • Il faut appeler les choses par leur nom. La situation est une situation de guerre politique et idéologique. Le terrain est actuellement occupé par Le Pen, Zemmour et Ciotti qui va embarquer Pécresse sur des terres nauséabondes.

    Le peuple de gauche doit entrer en résistance comme il l’a fait dans les moments forts de son histoire. Il ne s’agit pas de tergiverser. Celle ou celui qui saura marquer l’histoire par un appel à la résistance et à la guerre contre la droite et l’extrême droite remportera l’adhésion du peuple de gauche, y compris celle des abstentionnistes.

    lucien matron Le 9 décembre 2021 à 07:46
       
    • Je suis de votre avis, il y a un côté guerre idéologique dans cette campagne électorale. Le peuple de droite doit s’unir et faire plus que résister, entrer en guerre conte la gauche et l’extrême-gauche qui croît sur des terres restées nauséabondes malgré un bilan globalement positif.

      Glycère BENOIT Le 9 décembre 2021 à 10:32
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  • Tout ce qui peut rassembler le peuple de gauche pour organiser la résistance est bon pour la France, c’est une constante dans l’histoire de France.
    Tout ce qui peut aider la droite et l’extrême droite est négatif pour la France, les exemples sont tout aussi nombreux dans notre histoire commune.

    lucien matron Le 9 décembre 2021 à 17:39
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  • @lucien matron. Le peuple de gauche - en admettant qu’il puisse y avoir en France un autre peuple que le peuple français - a le droit de s’unir contre ses adversaires. Tout à fait. Le peuple de droite l’a aussi. Il a le droit de s’unir contre la gauche et l’extrême-gauche.

    Aucune tendance politique, aucun parti n’est habilité à définir ce qui est bon pour la France et ce qui est mauvais. Cette mission dont vous croyez votre tendance investie, et seule capable de l’accomplir, est une pure fantaisie. Et devient perverse si le pouvoir d’Etat s’y essaie.

    Plusieurs peuples ont fait l’expérience d’un pouvoir détenu par l’extrême-gauche. C’est aussi un exemple historique. Il est à méditer. Ne l’oubliez pas.

    Glycère BENOIT Le 9 décembre 2021 à 19:56
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  • @jojoLePasBo. Elle l’ouvre mais peu de Français sont partants pour la suivre. Votre enthousiasme ne sera guère partagé s’il vous prenait l’envie de vous y orienter. Les antichinois sont des imbéciles probablement, qu’ils soient nombreux n’est pas étonnant. Ils sont en dessous de l’élite intellectuelle, constituée des prochinois. Je vous envie d’en faire partie.

    Glycère BENOIT Le 10 décembre 2021 à 10:09
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