Effectifs et participation en baisse
Le tassement des effectifs se poursuit. En 2016, le PCF annonçait le chiffre d’un peu moins de 57.000 cotisants. À la fin de 2018, ils étaient un peu plus de 49.000. Au printemps 2021, on n’en recense plus qu’un peu moins de 44.000. La perte est donc d’environ un cotisant sur cinq en cinq ans et d’un sur dix depuis la fin 2018. La moitié des reculs depuis cette date se situe dans dix départements, notamment le Val-de-Marne et le Pas-de-Calais.

Le recul des effectifs et l’incertitude stratégique qui perturbe nombre de militants expliquent sans doute que la participation à cette consultation est dans les basses eaux des consultations internes amorcées avec le siècle.

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Le choix du drapeau déployé
Entre 2016 et 2021, le choix d’une candidature communiste (option 1) a progressé de 30% sur l’ensemble du territoire métropolitain. Il est au-dessus de cette moyenne dans une quarantaine de départements, dont le Nord, la Seine-Maritime, les Bouches-du-Rhône, le Pas-de-Calais et les Alpes-Maritimes.

En revanche, l’option 2 (processus de rassemblement) n’est majoritaire que dans quatre départements, dont la Seine-Saint-Denis et elle ne dépasse les 30% que dans 24 d’entre eux. Au total, 43 départements sont au-dessus de la moyenne nationale (23,15%). À l’exception du Gard et de l’Île-de-France, ils ne se trouvent pas dans les territoires d’imprégnation forte du phénomène communiste.

Entre 2016 et 2021, le choix de la candidature communiste a progressé plus que la moyenne (+26%) dans 43 départements. Certains d’entre eux font partie des zones d’implantation communiste ancienne et dense, dans la France traditionnellement marquée par la ruralité (Dordogne, Nièvre, Sarthe, Haute-Vienne, Cher), comme dans la France industrielle des « zones rouges » (Nord, Seine-Maritime, Bouches-du-Rhône, Gard, Pas-de-Calais).
Le pari communiste
Comme cela a été souligné dans notre article précédent, le résultat d’ensemble n’est pas une surprise. Il était en germe dans le résultat du Congrès précédent, qui avait vu l’intronisation surprise de Fabien Roussel. Il avait été confirmé par le Conseil national du PCF, puis par une Conférence nationale réunissant l’essentiel de l’encadrement militant. Il a désormais l’aval d’une nette majorité des cotisants.
Depuis le début des années 1980, le vote communiste a connu un processus de recul presqu’ininterrompu. Après le désastre électoral de 2007, les communistes ont tenté de stopper l’érosion en se lançant dans la stratégie inédite du Front de gauche. Mais faute de s’engager dans une dynamique de mouvement véritable, ce Front de gauche est resté un cartel, reposant sur le tête-à-tête de Jean-Luc Mélenchon et du PC.
En 2017, le match s’est achevé sur la victoire écrasante du premier, qui a profité de sa remarquable dynamique présidentielle pour propulser la France insoumise à la tête de la gauche de gauche, tout en laminant la représentation législative du PC. De là à conclure que le retrait volontaire de la compétition présidentielle était la cause de l’effacement, le pas a été vite franchi. Or ce sentiment occultait le constat pourtant évident que le PCF avait décidé de s’engager dans l’arène en 1981, 1988, 2002 et 2007 et que cela s’était traduit par des résultats plus que décevants. Au fond, le seul cas où le résultat avait été plutôt encourageant était celui de 1995, avec… Robert Hue, dans un moment où le PS commençait à payer l’addition des désillusions accumulées de l’ère mitterrandienne.
Dans une conjoncture où la gauche est cruellement divisée et perturbée par la compétition au sommet du lepénisme et du macronisme, les communistes ont estimé qu’il n’y avait aucune raison à ce qu’ils ne jouent pas eux aussi leur partition. Force est de constater qu’ils ne sont pas les seuls à penser de la sorte.
Les paris se gagnent ou bien se perdent. Peut-être ressortira-t-il une force gagnante d’une telle compétition à gauche. Mais peut-être aussi ne restera-t-il, aux unes et aux autres, que les larmes pour pleurer. Et pour nous, en attendant, la vieille formule de Romain Rolland nous invitant à conjuguer le « pessimisme de l’intelligence » et « l’optimisme de la volonté »…
Bonne analyse ! Avec pour ma part des bémols sur le fait qu’en 1981 le pc avait généré sans doute inconsciemment le reflex du vote utile !des 1965 avec François Mitterand !
En 1969 Jacques duclos a pu rassembler car la dynamique de 1965 n’avait pu aboutir !
Merci de rappeler aussi qu’en 1995
Robert hue avait fait progresser le score du parti !
Par contre la candidature de Roussel n’est pas un pari !
Jean Pierre dropsit le 11 mai à 11:45
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