La puissance, en politique, est une obsession de certains hommes de pouvoir. C’est d’ailleurs un vocabulaire typiquement masculin. Il renvoie à son contraire, l’impuissance, à connotation immédiatement sexuelle. Dépourvues de testostérone, la plupart des femmes politiques ne s’intéressent pas à la puissance. J’ai remarqué qu’elles préfèrent l’efficacité, les résultats, qui peuvent être obtenus par la volonté, le compromis et la force de convaincre.
Notons que le dénigrement à leur endroit reprend la thématique typiquement masculine de puissance : d’une femme que l’on veut écarter des responsabilités, on dira qu’elle « n’a pas les épaules », qu’elle n’est pas « taillée pour », qu’elle n’a « pas la carrure », que « le costume est trop grand pour elle ». En un mot : elle n’est pas un homme !
Comme l’écrivait déjà Françoise Giroud dans La Comédie du pouvoir, les femmes n’ont pas le même rapport au pouvoir que la plupart des hommes (pas tous) – ce mélange d’euphorie et d’immaturité. Cela rejoint ce que Barak Obama dit d’un ancien président français : il bombait le torse. Le problème est que, quand ils se retrouvent entre eux, dans ce que je décris dans mon livre comme ce « cercle des hommes blancs réputés hétéros », celui qui va dominer et entraîner souvent aux décisions les moins intelligentes est celui qui joue au puissant, au sûr de lui, au jusqu’au-boutiste, au « si vous ne faites pas ce que je dis, je vous aurais prévenus ». Bref à celui qui en a, par comparaison aux mauviettes, aux demi-portions, aux gonzesses. L’histoire des plus atroces conflits, des guerres sanglantes de décolonisation est directement issue de ces mécanismes immatures mais pervers de « puissance » – sans même parler des totalitarismes.
On le sait, et les historiens l’affirment de plus en plus clairement, la volonté de Clémenceau – poussé par son ministre des Finances Louis-Lucien Klotz dans le mécanisme de surenchère de puissance décrit à l’instant – d’humilier l’Allemagne et de la ruiner à la fin de la guerre (« l’Allemagne paiera ») a préparé le terreau de la vengeance et du nationalisme, conduisant à l’abominable seconde guerre mondiale.
Dans cette opposition entre volonté de puissance et volonté de résultat, on observe que les pays dirigés par des femmes ont bien mieux agi pour gérer la crise du Covid. Nulle ivresse dans leur regard, et pas d’exercice de la coercition, de menaces de sanctions, de confinement ordonné sans discussion, d’infantilisation des peuples. Au contraire : du bon sens, de l’empathie, de la souplesse, de l’explication, de la réactivité, de la maturité… À l’image d’Angela Merkel, au plus haut de sa popularité.
La question est donc la suivante : et si, face aux crises climatiques, sanitaires, économiques et sociales, on avait besoin d’un savoir-faire bien différent de celui de la puissance apparente ? Au fond, nous vivons peut-être un retournement des paradigmes : la puissance, au sens de force physique, mâle et dominatrice, est une impuissance pour résoudre les problèmes du monde contemporain, et la vraie puissance d’action appelle notamment davantage de capacités d’intelligence émotionnelle. Sans oublier, j’en ai été témoin, que les jouisseurs de pouvoir et de puissance ne cherchent pas tant à résoudre les problèmes qu’à maintenir leur pouvoir et leur domination sur les autres. Le peuple finit par le voir, et s’en débarrasse ; mais que de temps perdu, de souffrances inutiles, de désordres sociaux et de rejet de certaines élites piteusement accrochées à une dérisoire « puissance ».
Ségolène Royal
Si Ségolène Royal avait gagné la présidentielle en 2007 :
Pas de guerre en Libye, pas de réfugiés Libyens
Donc pas de guerre au Mali (qui est une conséquence de la première), pas de réfugiés Maliens
Pas de France qui rentre dans l’OTAN
Pas d’immigration "choisie" de masse (plus d’un million d’africains sous Sarkozy), mais le visa A/R encourageant les immigrés à rentrer chez eux
Pas de suppression de 10.0000 postes de policiers
Pas de fermeture de prisons
La création d’une brigade des mineurs pour tirer les oreilles des délinquants dès le plus jeune age
L’ouverture de centre de rééducation militaires pour les jeunes délinquants
Instauration de la démocratie participative, avec des prémisses de RIC
Bref, la puissance, la vraie. Si Ségolène Royal avait été élue en 2007, aujourd’hui, l’extrême droite n’existerait pas.
Les vieux hommes blancs du PS à la sauce Fabius et les jeunes gauchistes no borders ont privé la France de son destin. C’est eux qui sont directement responsables de la situation actuelle de la France avec une Gauche morte et l’extrême droite à 35%.
Ségolène : reviens !
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