C’est la semaine de tous les possibles. 62% des Français soutiennent la grève du 5 décembre et 75% d’entre eux pensent que le gouvernement doit changer de politique. On n’y est pas encore mais pour l’ancien secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, invité du JDD hier, « le malaise est plus fort qu’en 1995 ». Un peu plus d’un an après les grandes manifestations des cheminots contre la réforme de la SNCF, quelques mois après la mobilisation des enseignants et des étudiants contre les réformes de Jean-Michel Blanquer, quelques jours après la grogne inédite des personnels soignants et tout juste un an après la colère des gilets jaunes, l’heure est à la revanche. Oui, il y a comme un air de revanche. « Tout le monde n’attend que ça », nous avait lancé dans #LaMidinale Louis Boyard (ex-président de l’UNL), rappelant que même les lycéens ont parlé de « revanche lycéenne 2 ».
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Le rapport de force. Le gouvernement n’entend et n’attend plus que ça. Ce Président qui avait promis qu’il ferait ce qu’il avait dit qu’il avait annoncé. Nous y voilà. Sauf que depuis le début du quinquennat, il y a deux ombres au tableau : l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes et la taxe carbone. Il devait tenir bon. Et puis les chars sont passés par là. Les scènes de violence ont eu raison de l’entêtement de Macron. Comme une incitation à la violence pour obtenir gain de cause. Et un peu d’écoute. Sauf que l’écoute ne viendra pas. Emmanuel Macron ne croit pas au dialogue social. Ça se voit. On concerte, on reçoit, on consulte. Mais on ne négocie pas. Parce que dans la réforme des retraites comme pour la réforme de l’assurance chômage, il n’y a rien à négocier. Le Medef se frotte les mains. Les syndicats voient rouge. Très rouge. La semaine s’annonce tendue. Très tendue.
Les forces de l’ordre ont consommé plus de LBD sur un an que pendant les vingt dernières années.
Au cœur de la tourmente gouvernementale, plusieurs ministres : Jean-Paul Delevoye, Agnès Buzyn et même Gérald Darmanin. Le Premier ministre aussi joue gros : héritier d’Alain Juppé, il reste, jusque-là, droit dans ses bottes. Mais un autre ministre, peu évoqué pour l’occasion, sera au cœur des enjeux de la semaine : Christophe Castaner, le ministre de l’Intérieur. Avec un bilan annuel chargé en mains arrachées et autres éborgnés – mais aussi en comparutions immédiates, arrestations, intimidations et autres gardes à vue. Pas mieux que le site de David Dufresne, « Allô place Beauvau », pour s’en rendre compte. On attend toujours le bilan côté Intérieur et les suites des enquêtes de l’IGPN. Viendront-ils un jour ? Rien n’est moins sûr.
Ce qui est sûr, c’est que le ministre de l’Intérieur est prêt. Et c’est inquiétant. Parce qu’on le sait désormais : il y a deux camps. Et le préfet de police de Paris a choisi le sien. Alors que les organisations non gouvernementales et le Conseil de l’Europe recommandent à la France de suspendre le recours aux LBD, l’Etat français vient de lancer deux appels d’offres pour fournir des lanceurs de balles de défense à la police. Pas étonnant. Les forces de l’ordre ont consommé plus de LBD sur un an que pendant les vingt dernières années. Ces deux appels d’offres ont été remporté par deux PME françaises pour un marché total de plus de deux millions d’euros.
Il n’y a pas d’argent magique. Sauf pour les flics.
« C’est pas open-bar, les enfants !... », qu’il nous avait sorti, Le Président Loulou Kislapète... Non non !... Juste open-barbarie !...
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