Mise à jour (17/08/2020) : le gouvernement aura mis un certain temps avant de faire connaître la totalité de ses membres. En ajoutant aux ministres les secrétaires d’État et les « ministres auprès de... », le gouvernement Castex est ainsi composé de 44 personnes, dont 22 femmes. Dans le détail, c’est toujours la même chanson : 8 femmes ministres pour 9 hommes, 14 femmes « sous-ministres » pour 13 hommes.
Vendredi 3 juillet, fraîchement nommé, Jean Castex se rend sur le plateau de TF1 pour sa première interview en tant que Premier ministre. Question d’Anne-Claire Coudray : « Est-ce que vous allez tenir le principe de la parité ? » Réponse de l’intéressé : « Ah ! la parité, absolument ! Ça ne se négocie pas, madame. » « Y compris sur des ministères régaliens ? », relance la journaliste. Jean Castex : « Nous verrons. Attendez, je ne peux pas vous répondre parce que ce n’est pas fini madame. Je comprends votre insistance, un peu de patience. Mais, la parité, bien entendu, c’est une chance, c’est une force et c’est une évidence. »
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Une évidence, mais pas à n’importe quel poste. Car si, au total, Emmanuel Macron et Jean Castex ont formé un exécutif avec plus de femmes que d’hommes [1], c’est bien au pied de la pyramide qu’on les retrouve en nombre.

On peut se réjouir que l’écologie retrouve un ministère bien à lui – après l’affaire de Rugy, c’est la ministre des Transports Élisabeth Borne qui en avait hérité –, qui plus est avec une femme à sa tête, Barbara Pompili. De plus, ce portefeuille retrouve sa place de numéro 2 dans l’ordre d’importance au gouvernement. Par contre, on désespère toujours de retrouver la « grande cause du quinquennat », le « ministère plein et entier du droit des femmes » relégué en bas de la hiérarchie en un sous-ministère de l’égalité entre les femmes et les hommes – intitulé auquel ils viennent d’ajouter « Diversité et Égalité des chances ».
Et qu’en est-il du régalien ?
En France sont considérés comme tel les ministères suivants : la Défense, les Affaires étrangères, la Justice, les Finances et l’Intérieur. Résultats des courses : Jean-Yves Le Drian reste à l’Europe et aux Affaires étrangères, Bruno Le Maire reste à Bercy, Gérald Darmanin remplace Christophe Castaner à l’Intérieur, Éric Dupond-Moretti remplace Nicole Belloubet à la Justice et Florence Parly conserve les Armées. Il est intéressant de noter qu’Emmanuel Macron a pris cette habitude de remplacer des hommes par des femmes : Nyssen, Buzyn, Belloubet, Ndiaye [2] avant de rééquilibrer le tout en nommant d’autres femmes à des postes de moindres responsabilités.
La parité au gouvernement est une habitude politique française très récente : Jean-Marc Ayrault en 2012, c’était 17 femmes dont 9 ministres de plein exercice. Ayrault II, en 2014, et Cazeneuve en 2016 avaient certes moins de femmes que d’hommes dans son ensemble, mais plus de femmes ministres de plein exercice – ce qui n’est plus jamais arrivé depuis.
Heureusement, Emmanuel Macron est un homme de parole (non). En mars 2017, en pleine campagne présidentielle, il s’exclamait : « Le Premier ministre sera choisi sur des critères d’expérience et de compétences. J’aimerais que ce soit une femme. » Quel dommage que la France ne compte pas de femmes plus expérimentés et plus compétentes que Jean Castex !