Évolution du nombre de municipalités de gauche
L’échelon national n’est pas nécessairement le meilleur pour analyser des élections municipales. Comme l’a bien dit Emmanuel Macron : « Il ne s’agit pas dans la vie de la Nation de tirer des conséquences excessives de scrutins qui sont d’abord des scrutins locaux. » Cette phrase est d’autant plus vrai que LREM a pris une claque phénoménale, confirmant son inexistence politique en dehors de l’Élysée. Ici, nulle conséquence excessive ne sera tirée. Apprécions simplement l’évolution du nombre de maires de gauche. Pour ce faire, nous avons pris deux cadres :
- les villes de plus de 30.000 habitants
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- les villes de plus de 100.000 habitants
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La « vague verte » semble un chouilla relative vue d’ici. D’autant plus que ces deux graphiques ne mettent pas en scène les municipalités de droite… Mais il est vrai que pour EELV, le moment est historique : jamais ils n’ont eu autant de villes à gérer, encore moins de l’importance de Bordeaux, Strasbourg ou Marseille. Roger Martelli l’analyse de la sorte : « La performance des Verts [...] n’annule pas une fragilité confirmée à l’échelle de l’ensemble du tissu communal. Mais, dans un contexte de désengagement civique massif, les écologistes ont confirmé électoralement, seul ou en alliance à gauche, la capacité de mobilisation des exigences écologistes, manifestées massivement dans l’opinion et dans la rue. »
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Évolution du rapport de force gauche-droite
D’aucuns estiment qu’il n’est plus, mais force est de constater qu’aux élections municipales, le clivage gauche-droite est toujours un indicateur éloquent. De même que pour les municipalités de gauche, nous avons pris pour référence les villes de plus de 30.000 habitants et celles de plus de 100.000 habitants.


Ici, force est de constater que la balance penche encore sur son côté droit, mais plus l’étau se resserre autour des grandes villes, plus la gauche y gagne. Comme l’écrit Roger Martelli : « Les villes de plus de 100.000 habitants (un total de près de 10 millions d’habitants) montrent un écart de voix entre la gauche et la droite moins important qu’ailleurs. Au second tour, la droite a au total moins de trois points d’avance. La résistance des socialistes, les excellents résultats des Verts et la déconfiture de LREM expliquent cette situation exceptionnelle. Mais le total des droites reste majoritaire dans toutes les tranches de population, largement à Marseille, plus étroitement à Paris. »
Loïc Le Clerc et Sébastien Bergerat
Sources : Roger Martelli, Laurent de Boissieu, Le Monde et Libération