« Alerte à l’appel au meurtre ». Voilà les mots employés par Jean-Luc Mélenchon, ce lundi 7 juin, au moment d’évoquer la vidéo du youtubeur Papacito. La vidéo, qui a déjà été vue plus de 100.000 fois en 24 heures, joue avec les codes de Youtube pour offrir aux internautes un « tuto » pour tuer un « fils de pute de gauchistes ». La cible est toute désignée : les électeurs de Jean-Luc Mélenchon.
LIRE AUSSI SUR REGARDS.FR
>> ÉDITO. Samedi 12 juin, marchons !
La force de l’image. On y voit ce Papacito et un compère fusiller et poignarder un mannequin censé représenter un gauchiste, donc. Le tout sur le ton du rire et de la franche camaraderie. C’est vrai que c’est très drôle de faire un tutoriel pour abattre des « fils de pute » au « calibre 12 ».
Le climat de tension est à un niveau rarement atteint auparavant. Entre les tribunes de militaires putschistes, la manifestation de policiers contre les institutions républicaines, l’omniprésence médiatique du discours de l’extrême droite – on est allé jusqu’à demander son avis au RN sur le retour de Benzema en équipe de France de football et sur le choix du rappeur Youssoupha pour interpréter l’hymne à la coupe d’Europe !
La campagne présidentielle, déjà lancée de part et d’autre, s’annonce des plus rudes. « La politique ne peut et ne doit jamais sortir de ses formes particulières qui, parfois, sont celles de la polémique, mais dont on ne peut accepter qu’elles soient des menaces physiques », a déclaré le candidat à la présidentielle lors d’une intervention à ce sujet, ce lundi. L’extrême droite institutionnelle, elle, qu’elle sévisse à la télévision ou sur le web, parle d’un « contre-feu » de Jean-Luc Mélenchon après que ses propos tenus sur France Inter, à propos de l’instrumentalisation des faits divers et des faits de terrorisme en période électorale, ont suscité une vive polémique.
Papacito, star de l’extrême droite, ami d’Éric Zemmour – qui vient de faire un nouveau pas vers une candidature à l’élection présidentielle – et de Zineb El Rhazoui – qui avait d’ailleurs appelé la police « à tirer à balles réelles » sur la « racaille » des quartiers –, n’est qu’un tout petit rouage dans la grande machinerie fascisante qui prend la France pour son terrain de jeu. « Quand l’extrême droite a le vent en poupe, elle devient très vite incontrôlable », tweete Gérard Miller. Ou pour reprendre l’analyse de notre confrère Gildas Le Dem : « Voici donc où mènent les petits mots assassins, et les procès en islamo-gauchisme. Regardez bien ces images de violence physique et symbolique qu’ont précédé un terrorisme intellectuel et verbal sans précédent. Un terrorisme intellectuel et verbal qui, depuis, s’est étendu à l’encontre d’autres partis ou même d’universitaires, de journalistes et de représentants d’associations de défense des droits de l’homme. Si après cela vous ne voulez pas comprendre quels sont les enjeux de ces campagnes, et souhaitez donc avoir, en France, un Trump, un Bolsonaro, continuez dans cette voie, vous l’aurez. Et dans cette voie, vous aurez le terrorisme et les milices d’ultra-droite. Ce terrorisme d’ultra-droite, c’est celui dont Joe Biden, aux États-Unis, vient de dire qu’il représentait, aujourd’hui, la menace majeure contre les démocraties. Mais peut-être Joe Biden — je ne parlerais pas même de Bernie Sanders ou Alexandria Ocasio-Cortez, à qui l’on a déjà copieusement servi ce genre d’accusations — sont-ils eux aussi des complotistes ? »
Le nombre d’actions terroristes d’extrême droite perpétrées en Occident a triplé en l’espace de cinq ans, lit-on sur Slate. En France, six attentats émanant de la mouvance d’ultra-droite ont été déjoués depuis 2017. L’extrême droite tue. Le récent procès des assassins de Clément Méric en est une preuve tangible.
merci pour cse pourboire en plaquette de chocolat
Répondre