Aujourd’hui, en France, la participation à la production de la loi et au contrôle politique de ceux qui la font échappe au peuple souverain.
Comme il est courant, aujourd’hui, de se sentir impuissant quand on est citoyen ! Et pourtant, partout on nous rappelle la chance de vivre en démocratie, et partout on nous somme de participer. D’où vient cette impression de décalage ? Que faudrait-il faire pour reconquérir cette puissance ?
Jean Bodin, au XVIe siècle, formulait mieux que personne la fonction politique de la puissance : « La loi n’est autre chose que le commandement du souverain, usant de la puissance. » On en déduit que l’État est souverain en ce qu’il est producteur de la loi, expression de la volonté générale ; véritable expression de sa puissance. Au gré de la Révolution française, le peuple, comme institution politique, hérite de cette puissance souveraine qu’il exerce par la voie de ses représentants, ou directement quand le référendum est prévu. Ainsi, la puissance, bien connue comme corollaire de la souveraineté de l’État sur la scène internationale, arbore aussi une dimension interne comme attribut de la souveraineté du peuple dans une société démocratique.
Mais aujourd’hui, en France, la participation à la production de la loi et au contrôle politique de ceux qui la font échappe à ce peuple ; d’où il vient que nous avons ce sentiment d’impuissance. C’est dans la lutte pour recouvrer cette puissance que le peuple pourra redevenir souverain et restituer à l’État qui l’abrite le caractère d’une démocratie.
Charlotte Girard