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Accueil | Par Loïc Le Clerc | 19 septembre 2018

Le PS a une idée de génie pour les européennes : rassembler la gauche

Au Parti socialiste, Olivier Faure à la tâche de rassembler sa famille politique derrière un projet, avant de monter une liste pour les élections. Le Premier secrétaire se cherche des alliés à gauche. Ambitieux ou bluffeur ?

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À huit mois des élections européennes, chaque parti peaufine sa stratégie, son programme, sa liste. C’est le cas du Parti socialiste, qui entend bien se servir de ce scrutin comme d’une rampe de (re)lancement, et ainsi espérer tourner la page 2017 avec les 6% de Benoît Hamon.

Ainsi, ce mercredi 19 septembre, au futur-ex-siège du PS, rue de Solferino, le Premier secrétaire Olivier Faure a présenté la première version du projet européen des socialistes, intitulé "La gauche est l’avenir de l’Europe". Un texte voté la veille au soir « à l’unanimité », ou presque. Des 38 membres du Bureau national présents, 30 ont voté pour, 8 n’ont pas participé au vote.

Néanmoins, Olivier Faure se félicite d’avoir réussi l’exploit de rédiger un texte avec l’ensemble des sensibilités du PS. « C’est un effort de dépasser les postures, affirme-t-il, mais le rassemblement marche. »

Le prochain effort sera d’autant plus grand : composer une liste et choisir sa tête.

Virage à gauche ?

D’ici là, le Premier secrétaire assure que son parti veut en finir avec les « coalitions avec la droite ». L’heure n’est plus à la « confusion » mais à la « rupture ». Une position qui concorde avec les conclusions du dernier Conseil du PSE. Le PS compte mener bataille pour incarner l’alternative entre le « duo » nationalistes (et/ou souverainistes, au choix) et libéraux. Selon lui, tous deux se nourrissent d’être l’épouvantail de l’autre.

LIRE AUSSI SUR REGARDS.FR >> Ian Brossat : « Nous n’avons pas renoncé à rassembler au-delà du PCF pour les européennes »

Olivier Faure présente donc ce document comme un « socle commun » à partir duquel le PS entend discuter avec une « partie de la gauche » – car il estime que, si la gauche a « toujours été diverse, elle n’est forte que quand elle se rassemble ». Et pour rassembler, pas de problème, à écouter Olivier Faure. Le PS propose une alliance avec les socio-démocrates européens et espère élargir. Côté français, « toutes les forces sont les bienvenues », assure-t-il.

À défaut d’un accord pré-électoral, ce sera une proposition d’« intergroupe de toute la gauche au Parlement européen pour construire des combats communs ». « Nous ne sommes pas irréconciliables », lance le Premier secrétaire. Celui-ci assure en avoir déjà parlé à Pierre Laurent, Jean-Luc Mélenchon et David Cormand. Tous les trois lui ont répondu : « On va te répondre ».

Pas trop à gauche non plus

Il faut dire que le PS est bien embêté avec ces européennes. Depuis la présidentielle, son espace politique s’est amoindri. La République en marche a siphonné son aile droite et l’aile gauche est au bord de la rupture. Sans compter avec la pression importante exercée par Génération.s, EELV, le PCF et surtout la France insoumise. Mais on ne combat pas les « forces collatérales », précise Olivier Faure.

Le premier des socialistes voit dans ce paysage des convergences possibles avec les réformistes et les écologistes. Mais il ne se fera pas plus précis. Sauf au moment d’"entamer le dialogue" avec la FI, Olivier Faure lance cette pique :

« La France insoumise veut bouleverser l’Europe sans passer par les socio-démocrates en ayant un seul élu au Parlement européen ? C’est une vue de l’esprit, ça fait le jeu des libéraux. Comment peut-on dire que l’on va désobéir aux traités sans être au pouvoir ? Nous sommes une gauche qui entend gouverner, pas protester. »

La division de la gauche, dans l’opposition comme au pouvoir… « C’est ce qui fait à la fois son charme et son handicap », glisse Olivier Faure. En attendant la liste, le PS est crédité de 4,5% des intentions de vote, à peine plus que Génération.s, à 4%. Quand la FI se maintient, pour l’instant, à un score à deux chiffres.

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  • L’union de la gauche n’est plus le sujet aujourd’hui.

    La Droite est crédité de 70% des voix aux européennes dans les derniers sondages. La gauche représente moins de 30% des voix.

    Il faut faire revenir à gauche tous les prolos qui votent FN. On y arrivera pas en leur faisant des dissertations de philosophie pour leur démontrer que leurs problèmes n’existent pas. Il faut écouter leurs problèmes, et y trouver des solutions.

    Les prolos veulent moins d’immigration et moins de délinquance, vite. Le rôle de la gauche est de proposer des moyens de rapidement baisser l’immigration et la délinquance à court terme et à long terme.

    Je vous invite à regarde cette vidéo d’une militante de gauche :
    https://www.youtube.com/watch?v=njW6AA9j7rw

    tristeRealite Le 20 septembre 2018 à 10:42
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  • Quid du soutien à Syriza de l’excellent commis de la commission européenne qui propose un arc allant de Tsipras à Macron et du SPD allemand qui gouverne avec la droite en imposant une purge austéritaire et la camisole ordo libérale à tous les peuples d’Europe ?
    En fait le ps propose une union dont l’unique horizon est de ne pas disparaître des radars européens comme le proclame l’ancien porte flingue de M. Valls, Luc Carvounas .
    Une nouvelle fois le ps manie ce double langage mortifère qui a tué la gauche. Le moribond tente une dernière manœuvre de survie en espérant attirer le PCF et Génération’s (qui sont crédités de score inférieurs à 5%, donc sans élus) car pour EELV c’est sans doute râpé. Il s’agit en fait essentiellement d’une pitoyable manœuvre interne pour tenter d’endiguer les velléités de rupture de la tendance dirigée par E.Maurel et M-N. Lienemann. Il va même jusqu’à évoquer une tête de liste tenue par le leader de la tendance la plus à gauche qui a été largement battu lors du dernier ? congrès du ps. Ne cherchez pas la logique car on est dans la pure posture électoraliste.

    choucroute Le 21 septembre 2018 à 07:37
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  • On a du mal a comprendre ce que fait Benoit Hamon, avec son mouvement Génération S (Entre nous, cà fait très Dorothée comme nom).

    Benoit Hamon, est certes un vrai Humaniste de Gauche avec son revenu universel, mais il n’est pas à son époque, et hélas, son projet ne tiens pas le coup economiquement aujourd’hui.
    Il ne fait que diviser encore plus la gauche.

    Je suis de gauche, quel autre parti que le PS puis je voter, a part Génération S ou le PS ?

    Le PCF ? Il est completement détruit par la FI, il n’est plus qu’à 1 %.
    IL resterait la FI à 13 % aujourd’hui, mais là, ce n’est la gauche au niveau international, c ’est du rouge brun, pro russe, pro guerre, pro non intervention à l’étranger des peuples en misères. Voter FI ou FN pour des legislatives est pour moi la meme chose.

    Macron contre le FN, alors ?

    Il va encore faire un raz de marée celui ci.

    bdpif Le 21 septembre 2018 à 20:23
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