Dimanche 30 juin, ce sont tenues en France quatre élections législatives partielles : dans le Pas-de-Calais (6ème circonscription), dans l’Indre-et-Loire (3ème), dans l’Oise (1ère) et à Paris (15ème).
Sans surprise, l’abstention a été la grande gagnante : au mieux 26,4% des inscrits ont fait le déplacement (dans l’Oise), au pire seulement 15,5% (à Paris). Voici les résultats :
- Dans l’Oise, pas de problème pour le candidat LR Victor Habert Dassault. Il obtient 58,4% des voix mais devra tout de même passer par la case « deuxième tour » – il n’obtient pas 25% des inscrits, nécessaire pour accéder au second tour… Il affrontera Claire Marais-Beuil du RN (15,3%). À gauche, Roxane Lundy de Generation.s à fait 12,31%.
- Dans le Pas-de-Calais, la candidate sortante Brigitte Bourguignon (LREM, ex-PS et actuellement ministre déléguée chargée de l’Autonomie) arrive nettement en tête avec 34,9% des voix. Au second tour, elle fera face au RN et ses 24%. Derrière, on trouve les LR (19,2%) et le PS (12,9%). La liste Génération.s-PCF-LFI a fait 5,8%.
- Dans l’Indre-et-Loire, c’est Sophie Métadier (UDI-LR, soutenue par LREM) qui mène la danse avec 45% des suffrages. Elle affrontera la candidate socialiste au second tour – elle a obtenu 20,1% des voix. Suivent le RN (18,6%) et EELV (16,2%).
Et à Paris ? Voici le résultat :
Lamia El Aaraje, PS : 25,6%
Danielle Simonnet, LFI : 20,8%
François-Marie Didier, LR : 18,5%
Antoinette Guhl, EELV : 18,4%
Thomas Roger, PCF : 10,6%
Seules les deux premières sont qualifiées pour le second tour. On en cause ci-dessous avec les candidats communistes.
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Thomas Roger est infirmier en gériatrie et candidat communiste à la législative partielle de la 15ème circonscription de Paris.
Charlotte Laurent est cadre dans un service administratif dans le milieu de la recherche universitaire. Elle est sa suppléante pour cette élection.
Regards. Quelle analyse faites-vous des résultats de cette législative partielle parisienne ?
Thomas Roger. On est très content que le 20ème soit à gauche toute. On a un très beau second tour. C’est un arrondissement très militant et le PCF y est la première force militante en nombre d’adhérents. Dans les cellules, dans les quartiers, on a pu mener une formidable campagne. Un des objectifs était que le 20ème ne passe pas à droite. Non seulement cette objectif est d’ores et déjà atteint, mais toutes les forces de gauche ont répondu présentes et progressent.
Charlotte Laurent. Évidemment, l’ancrage à gauche du 20ème fait plaisir. C’est aussi le reflet de sa richesse en termes de forces associatives, de vie de quartiers. Pour des forces politiques comme les nôtres, c’est des appuis quotidiens sur les grandes idées qu’on veut faire avancer. Mais il faut aussi regarder l’abstention. Un peu plus de 15% de participation. Ça veut dire que même en faisant une belle campagne – nous comme les autres partenaires de gauche –, en étant très présent sur le terrain, ça ne se traduit pas dans les urnes. Il y a des éléments de contexte qui expliquent tout ça, mais il faut en prendre acte. C’est aussi lié au manque d’informations sur le fait qu’il y ait une échéance électorale.
Avec vos 10,6%, vous avez réalisé le meilleur score du PCF depuis quarante ans dans cet arrondissement. Est-ce une victoire ?
Thomas Roger. On fait un score formidable, on en est plutôt fier. C’est une large poussée : on a doublé le score de 2017. On est d’autant plus enthousiastes qu’on a fait ça au milieu de toute la gauche ! On a mis en place des choses ambitieuses et cohérentes, que ce soit sur le choix de nos candidatures, de nos profils et de nos messages : la jeunesse et le monde du travail. Et si on n’a pas réglé le problème de l’abstention, on est persuadé qu’on a chassé sur ce terrain-là. Il y a des gens qui ont voté pour nous alors qu’ils ne votaient pas avant.
Charlotte Laurent. On n’est pas peu fier de notre joli score. D’autant qu’on faisait vraiment un pari avec la candidature de Thomas. C’est un militant de terrain, certes, mais il n’était pas non plus connu plus que ça dans l’arrondissement, alors qu’on avait en face de nous que des candidats déjà connus voire élus ici.
Pour le second tour, quelles sont vos consignes de vote ?
Thomas Roger. Les militants du 20ème, qui ont mené cette campagne, ont voté en assemblée générale : pour le second tour, on ne va pas donner de consignes de vote particulières, ni pour le PS ni pour La France insoumise. On laisse libre aux votants de choisir. Il y a eu pas mal de débats, très sereins. On reconnaît volontiers qu’on se sent bien plus proche de Danielle Simonnet, puisqu’on fait partie du même camp politique, mais on ne souhaite pas choisir entre ces deux forces politiques qui comptent dans le 20ème. Maintenant, on va essayer de prendre la région à Pécresse avec Clémentine Autain et on va continuer avec les socialistes à essayer de rendre la vie des Parisiens meilleure.
Propos recueillis par Loïc Le Clerc
On est toujours habitué à mettre les personnes dans des tiroirs !
Et oui ! C’est pas toujours aussi simpliste que de choisir un camp !
Ici ! On est clairement dans un duel gauche gauche ! Et le pcf a raison de ne pas trancher en ayant pris l’avis de ses adhérents !
Félicitations à tous les camarades qui ont fait progresser le pcf avec comme bémol l’abstention qui touche tout le monde !
Jean Pierre dropsit le 31 mai à 21:18
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