Dimanche, c’est la fin d’un long cycle politique. Il conclut la législature précédente et voit s’ouvrir une nouvelle page de notre vie politique. Emmanuel Macron a été réélu président de la République et il espère bien tirer profit de cette réélection pour obtenir une majorité absolue. Il y croit encore. C’est encore possible mais ça n’est pas le plus probable. Son opposant principal, Jean-Luc Mélenchon, a frôlé la qualification du second tour de l’élection présidentielle et compte bien sur le troisième tour des législatives pour contrarier les projets d’Emmanuel Macron. Il veut le poste de Premier ministre. Il y croit encore. C’est encore possible mais ça n’est pas le plus probable.
Les deux y croient. Et si les deux peuvent encore espérer gagner une majorité absolue dimanche soir et que ça n’est pourtant pas le plus probable, ni pour l’un, ni pour l’autre, c’est précisément parce que les jeux ne sont pas faits. Ou plutôt que ce second tour apparait plus ouvert que prévu. L’abstention sera sans doute déterminante mais elle sera à observer avec prudence : elle peut tout aussi bien être révélatrice d’une démobilisation de l’électorat de la droite dont le candidat a été disqualifié au premier tour comme le fruit d’un découragement de l’électorat de gauche. Mélenchon pourrait tout de même bénéficier d’un report de voix assez important de ceux qu’il appelle « les fâchés pars fachos » : 40% d’entre eux pourraient reporter leur voix sur le leader de la NUPES.
En réalité, il est surtout possible que les majorités qui se dégagent à l’issue du scrutin de dimanche – qu’elles soient favorables à la NUPES ou à Ensemble – ne soient que des majorités relatives. Alors pas de quoi déclencher une crise institutionnelle, pas même de rendre le pays ingouvernable comme le laisse entendre Emmanuel Macron mais une situation de majorités relatives pourrait au contraire redonner des couleurs à la vie parlementaire, de la vitalité au Parlement, comme un souffle nouveau à notre démocratie. Le recours au 49.3 n’étant désormais possible qu’une seule fois par session parlementaire, il ne fait aucun doute que dans pareilles circonstances les nuits à l’Assemblée nationale seront longues.
Première épreuve de feu : les retraites. Emmanuel Macron a donné le calendrier : la réforme entrera en vigueur dès la rentrée de 2023. L’année promet d’être bouillante. Et sans majorité, l’affaire sera plus corsée. Un recours au 49.3 pour enclencher la réforme serait alors nécessaire. Mais nul doute que la majorité présidentielle n’en sorte indemne. Les élections législatives se terminent dimanche. La prochaine élection aura lieu dans deux ans, pour les européennes. Mais il se pourrait bien qu’une dissolution intervienne entre temps. Et si la NUPES échoue ce dimanche, elle devra dès lundi prochain, se préparer à cette éventualité. Un an, c’est court…
Rien n est écrit d ’avance. Avec le lancement de la Nupes , les fantasmes sont allés bon train. Melenchon premier ministre, la majorité à l assemblée pour la gauche, le programme de la Nupes appliqué...on peut renverser la table, etc....
Lundi 20 sera un autre jour, et le retour à la réalité, à l humilité aussi pour une gauche qui en a singulièrement manqué ces dernières semaines. Nous verrons les résultats et pourront établir un 1er bilan de ces élections. Ce qui paraît acquis et qui sera sans doute le principal succès de la gauche, c est le doublement ou le triplement de ses représentant e s à l assemblée. Ce qui ne serait pas suffisant pour changer de politique, ni même influer sur celle de Macron qui pourrait au contraire s appuyer sur la droite, voire l extrême droite pour gouverner encore davantage à droite. c est l analyse de Bastien François, à lire sur Reporterre. l abstention record du 1er tour pose un problème politique majeur , c est beaucoup celle des jeunes et des classes populaires qui avaient fait le succès de Melenchon au 1er tour des présidentielles. cela changera t il Dimanche ? réponse lundi, la encore. En tout cas, une question pour la gauche, son programme, sa stratégie. Et qui montre clairement les limites de la seule stratégie électorale dans la perspective d un changement radical, impliquant la participation active du peuple.
la Nupes , conçue d abord sur des considérations électoralistes , survivra t elle a ces élections ? et de quelle manière ses composantes l envisagent elles ( parlement de la Nupes, lien avec les quartiers populaires, élaboration démocratique élargie du programme, et du choix des futur e s candidat e s aux élections...)
Rien n est écrit d avance, l avenir est à inventer , il n existe pas de recettes , mais le besoin d un travail collectif. Saurons nous en créer les conditions et la motivation ?
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