Accueil | Par Clément Gros | 28 mars 2022

À Paris, Yannick Jadot danse avec les mots

Dimanche 27 mars, les écolos organisaient le plus grand meeting de leur histoire : 4000 personnes étaient rassemblées dans l’enceinte du Zénith de Paris pour venir écouter Yannick Jadot.

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« Je danse avec les mots », entonne le groupe de rap Ärsenik pour introduire le meeting de Yannick Jadot. Autour d’un cercle de militants, le candidat écologiste développe son discours à l’aide d’un écran géant sorti pour l’occasion, où des mots sont mis en exergue : démocratie, espoir, ensemble, France, écologie, éducation, agir, solutions, dignité, justice sociale, biodiversité, agriculture, santé, respect, climat ou encore enthousiasme. Voilà de quoi planter le décor.

 

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À la tribune, Julien Bayou nous fait une Raffarinade : « Ce n’est pas un meeting de fin de campagne, ce n’est même pas le début de la fin de campagne, c’est à peine la fin du début ». Dans la salle, nous avons surtout croisé des militants et, au hasard des rencontres, différents responsables du parti EELV. L’urgence, c’est l’écologie et la justice sociale, entend-on. Catherine, responsable Génération.s dans le 93 et cheffe de service dans un CCAS, espère bien que son champion atteindra l’Élysée. « Les sondages ne font pas une élection, il faut miser sur les abstentionnistes. Je déplore qu’il n’y ait pas d’union de la gauche mais, pour être clair, je ne voterai pas Jean-Luc Mélenchon. Il faut sortir du productivisme, on ne doit plus être dépendant du nucléaire et il est temps de prôner une société inclusive. Je veux défendre des valeurs, celles de l’écologie », revendique-t-elle.

Et justement, les écologistes veulent que ces valeurs infusent durant les quinze prochains jours. Parmi lesquelles l’Europe. Le slogan est le suivant : « La France est notre maison, l’Europe notre village ». Selon Cédric Villani, Yannick Jadot est le seul candidat à se dire fédéraliste. Celui-ci se revendique contre « les nationalismes de gauche et de droite », arguant qu’« un autre monde est possible ». Et l’ex-macroniste Villani d’argumenter : « J’ai la conviction que la France ne pourra porter ses projets écologistes qu’à travers la caisse de résonance européenne. Par exemple, la lutte contre les GAFAM ne pourra se faire que si l’on pose la question numérique au niveau européen. »

Sans le nommer

Finalement, Yannick Jadot s’est aussi attelé à distribuer les coups. Pour lui, « la vieille gauche se meurt de trop de renoncement ». Il avance que sa ligne de crête a toujours été constante vis-à-vis de Vladimir Poutine et de tous les dictateurs, que les vieilles forces n’ont pas de leçon à lui donner. « On ne vote pas en oubliant le passé, en oubliant les ambiguïtés face aux complotistes de la crise sanitaire, en oubliant les soutiens à l’intervention russe en Syrie et les contorsions ambiguës sur l’Ukraine. Est-ce ainsi que l’on respecterait la mémoire de Jean Jaurès, de Léon Blum, de Pierre Mendès France ou l’action de Lionel Jospin ? », martèle le candidat écologiste.

Il ne fait peu de doutes qu’il vise son principal adversaire à gauche, sans jamais le nommer. Et lorsque nous lui demandons à qui il fait référence, Yannick Jadot juge préférable de ne pas répondre. Alors que débute la campagne officielle, le candidat EELV tourne autour des 6% des intentions de vote dans les sondages. Mais il l’assure, l’objectif fixé, c’est « 50% plus 1 voix ».

 

Clément Gros

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Vos réactions

  • Jadot ne danse pas, il boîte. Il estime représenter tous les écologistes, alors qu’il ne représente que les écologistes de gauche. Il marche sur un pied. Les écologistes de droite voteront pour un candidat de droite, en examinant ses propositions concernant les équilibres naturels et l’environnement.

    Glycère BENOIT Le 29 mars 2022 à 08:45
       
    • Jadot n est pas de gauche. il réfute lui même ce positionnement. il faut se poser la question : c est quoi être de gauche ? c est d abord vouloir sortir du capitalisme et du productivisme, c est vouloir une société écologiste. Jadot ne parle jamais de sortie du capitalisme, dans le débat de la primaire écologiste, face à Delphine Batho, il ne reprend pas à son compte l idée de décroissance. il a dit vouloir reculer la sortie du nucléaire, se situant en deçà des propositions de Mélenchon . parlons aussi de ses positions plus qu ambiguës vis à vis des violences policières, de sa détestation du mouvement des Gilets jaunes, de son alignement sur l Otan dans la guerre en Ukraine, de son refus de la dénonciation de l apartheid israélien... Non, décidément, je vois plutôt Jadot comme candidat à un futur poste de ministre de Macron que comme un homme de gauche. Quant à ses "convictions" elles me paraissent de nature opportuniste et politicienne.

      gregory Kotoy Le 29 mars 2022 à 10:44
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  • @Gregory Kotoy Qui est habilité à distribuer les étiquettes ? A définir ce qu’elles désignent ? Je me contente d’observer où les politiciens prennent leurs responsabilités et avec qui ils forment leurs alliances.

    Jadot a développé une ligne ‘ni de droite ni de gauche’ mais il a exclu de s’allier avec un parti de droite ou d’extrême-droite. En revanche, puisqu’il faut bien s’allier, il n’envisage que des alliances avec la gauche et l’extrême-gauche. Il est donc de gauche. Moins radical que sa concurrente Sandrine Rousseau, certes, mais néanmoins de gauche, de gauche modérée mettons.

    Il a l’intelligence de comprendre que le capitalisme ne disparaîtra pas, ce qui ne le réfrène nullement dans le dialogue avec ses partenaires. Il y a beaucoup d’espace entre ce qu’il y a de plus à gauche et ce qu’il y a de plus à droite, autant dire entre Staline et Hitler. Nous sommes tous quelque part entre les deux. Il est tentant de spéculer sur l’endroit précis.

    Glycère BENOIT Le 29 mars 2022 à 20:39
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  • je ne distribue pas d étiquettes, je m intéresse à ce que les gens disent et à ce qu ils font.
    Je n ai jamais entendu Jadot affirmer qu il s allierait avec l extrême gauche, ou alors dites moi avec qui ? il refuse obstinément toute alliance avec Melenchon mais privilégie celle avec le PS qui a mené, surtout sous Hollande, une politique de droite, économiquement, socialement et ecologiquement : loi El Khomry sur le travail, privatisations, projet Cigeo d enfouissement des déchets nucléaires, projet d aéroport à N D des Landes, meurtre impuni de Rémi Fraisse, militant écologiste...
    l équipe qui dirige le PS n a fait aucun retour critique sur cette période, il suffit de voir qui est le directeur de campagne d Hidalgo.
    indépassable le capitalisme ? c est précisément être de droite que d endosser cette pensée conservatrice, résignée et défaitiste.
    Si nous ne travaillons pas à dépasser le capitalisme, c est lui qui nous fera disparaître, par son exploitation sans limites des humains et par la destruction de la planète , déjà bien entamée.
    Après les défaites historiques du communisme
    soviétique ( 1989) et de la sociale démocratie ( 2008) il nous faut inventer de nouvelles voies vers l émancipation sociale et ecologique .
    C est , il me semble, l enjeu de la recomposition politique à gauche, dans une période de radicalisation du capitalisme et de confusion idéologique, enfantant des monstres : Fascisme , libértalisme ou macronisme... mais aussi de nouvelles façon de se rebeller, de lutter, de faire de la politique.
    A suivre...

    gregory Kotoy Le 29 mars 2022 à 23:32
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  • Vous distribuez bien les étiquettes, tout en observant le comportement des politiciens. Ce n’est pas incompatible, on peut faire les deux. De surcroît vous définissez le contenu de l’étiquette : pour vous, être de gauche signifie vouloir supprimer le capitalisme. Pourquoi donc ? Toute la gauche n’est pas marxiste. On ne cesse pas d’être de gauche dès l’instant qu’on cesse d’être marxiste.

    Le capitalisme n’est pas un régime politique. Le socialisme – au sens marxiste-léniniste de ce mot – si. Refuser ce régime et combattre ceux qui le préconisent n’est pas spécialement conservateur ou défaitiste. C’est défendre la démocratie.

    C’est aussi vouloir rendre justice à toutes les victimes des régimes qui l’ont bafouée, qui continuent encore de le faire, dont le communisme. Parmi les régimes monstrueux qui suscitent votre répulsion, vous ne le citez pas. Les oubliez-vous ? Les monstres selon vous seraient uniquement le fascisme, le libéralisme, le marcionisme ? Vous avez l’indignation sélective.

    Glycère BENOIT Le 30 mars 2022 à 11:36
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  • Gregory, inutile d’engager la discussion avec votre contradicteur, il est aussi borné qu’un champ de betteraves en Picardie. Il n’a qu’un seul ressort de discussion : l’anticommunisme. Il ramène tout à l’anticommunisme, c’est son seul viatique...comme si le communiste Fabien Roussel était à l’image de ses prédécesseurs , ce qu’évidemment il n’est pas. Il absout tous les autres crimes du capitalisme, du libéralisme, de la social-dëmocratie, comme s’il n’existaient pas. Il ne connaît que les crimes du communisme, nombreux certes, mais ça ne suffit pas, de nos jours, à expliquer ce qui se passe et à avoir une vision politique sereine. Il est resté bloqué intellectuellement àl’époque su soviet suprême.

    lucien matron Le 31 mars 2022 à 05:46
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  • Gregory, ne tenez pas compte des propos de lucien matron, qui vient toujours se mettre en tiers pour insulter le débatteur qu’il aimerait combattre mais n’ose pas lui répondre directement. C’est un tordu, un borné, un psychorigide qui s’est collé une faucille et un marteau dans la cervelle. Il ne changera pas, inapte au dialogue, incapable de concevoir qu’on ait une autre opinion que la sienne.

    A travers ce personnage on voit bien la différence entre communisme et démocratie. Il est incapable, intellectuellement, de la faire. Ce n’est pas grave : dans la société, les gens de son acabit sont peu nombreux, sans moyens de lui nuire. Il place son salut dans l’oubli des crimes du communisme, qu’il relativise. Peut-il y avoir des circonstances atténuantes pour ces crimes et de l’indulgence pour ceux qui veulent les passer par pertes et profits ? Je ne pense pas.

    Glycère BENOIT Le 31 mars 2022 à 07:42
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  • Effectivement, je confirme que monsieur Benoît est monomaniaque.
    Il est impossible de discuter avec lui sans qu’il revienne systématiquement à son antienne anti communiste.
    Et sans jamais apporter une quelconque réflexion intellectuelle sur le sujet de l’article abordé. Bref, un troll.

    Mackno Le 31 mars 2022 à 08:21
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  • Je confirme de mon côté que ce Monsieur Mackno s’inspire de ses propres vices pour calomnier les contributeurs qui expriment des idées autres que les siennes, en admettant qu’il en ait, car il limite ses interventions à cela. Le troll, c’est lui. Il n’apporte aucune réflexion sur le sujet, il se contente de rabâcher ‘c’est un troll’ au seul motif que je critique le communisme. C’est bien le moins que je puisse faire, tant qu’il y aura un parti en France pour le représenter.

    Ce Monsieur confond débat et trollage. C’est typique de certains acteurs de la vie politique, situés dans les extrêmes, de droite ou de gauche, qui ne tolèrent aucune opposition. Pour eux un contradicteur est forcément un monstre, un imbécile ou un salaud, un malade -ici il s’agirait d’un monomaniaque. Ce Mackno est-il médecin ? En tout cas il n’est pas démocrate.

    Glycère BENOIT Le 31 mars 2022 à 08:54
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  • Voilà. C’est bien ce que je disais.

    Mackno Le 31 mars 2022 à 13:43
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  • Si j essaie de reformuler vos propos, le capitalisme est irremplaçable, être de gauche, c est avoir l intelligence de le reconnaître et réserver ses critiques au communisme, synonyme du mal absolu.
    De ce positionnement, je déduis que vous devriez avoir beaucoup plus d ami e s à droite qu’à gauche, non ?
    Ce que vous ne dites pas, c est quel lien vous faites avec l écologie, puisque nous étions partis de votre réaction à la campagne de Jadot.
    Le capitalisme est beaucoup plus qu un régime politique, c est un rapport social, et même une organisation sociale, au bénéfice d une minorité hyyperprivilegiée, une oligarchie aujourd hui essentiellement financière , qui accumule le Capital, à la recherche infinie du profit extorqué au monde du travail ( y compris les privé e s de travail) , par l exploitation des humains et la domestication de la nature.
    La révolte contre ce système est, comme le disait Bernard Charbonneau " Un NON crié contre l état social...contre un monde qui tend à se constituer en système technique, économique , et finalement étatique, bureaucratique, militaire et policier , où rien n échapperait à l œil et à la main du Leviathan. Totalitarisme culturel dont le totalitarisme politique n est que la conclusion plus ou moins nécessaire..."
    Un tel univers technique produit ses propres lois, tout découvrir, utiliser et mettre en œuvre tout ce qu on a découvert, produire toutes les choses ce qu on peut réaliser, même si elles n ont pas d utilité sociale. Et produire à l infini dans un monde fini, contradiction indépassable du capitalisme.
    On pourrait continuer cette énumération encore longtemps. je m arrêterai à dire que ce système s est imposé à presque l ensemble de la planète.
    Même la Chine est un système intégré au capitalisme, et une dictature politique, ce qui n est nullement incompatible, voir la Russie, l Arabie Saoudite, l Égypte et autres.
    Le coup d état au Chili en 1973 , contre un gouvernement démocratique à tendance socialiste, à été le laboratoire de l alliance entre entre le néolibéralisme économique et le fascisme politique. Avec la complicité directe des USA, ce grand pays " democratique".
    il faut bien constater le caractère irréformable du système capitaliste. C est l échec historique de la sociale démocratie qui n à fait, comme en France depuis 1983, que s adapter au néolibéralisme et même accompagner son ascension. L’ ensauvagement du monde créé par le capitalisme, la défaite du "communisme " soviétique et de la sociale démocratie , ont provoqué un vide à gauche dans lequel l idéologie d extrême droite s est engouffrée
    L alternative , me semble t il , ne peut se trouver qu à gauche, autour de l anticapitalisme et de l écologie. Elle a pour but " une reprise en main de la technique par les humains, pour remettre l économie et la technique à une place subalterne, les réenchâsser dans le social, réenchaîner Promothée"

    gregory Kotoy Le 31 mars 2022 à 16:37
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  • @gregory Kotoy. Je devrais selon vous avoir des amis tels ? Non, je ne devrais pas. Aussi bien mes amis ne sont pas spécialement orientés politiquement, je ne tiens aucun compte de leurs opinions ni quand je les choisis ni tout le temps que je leur garde mon amitié. S’il m’arrive de l’abandonner, ce n’est jamais pour des motifs politiques.

    Je maintiens ma position : le capitalisme n’est pas un régime politique. Le régime auquel s’oppose le socialisme est le régime parlementaire, c’est-à-dire la démocratie. Si maintenant vous voulez me démontrer qu’il peut exister une démocratie sans parlement, sans suffrage universel et sans pluralité des partis, je vous écoute. De votre côté vous ne m’écoutez pas quand je vous le dis. Je ne vais pas encore entrer dans le dialogue avec un sourd. Notez au passage que la Chine, pays communiste, a une économie capitaliste, très libérale même. Il n’y a pas, par exemple, en Chine, l’équivalent de la Sécurité sociale.

    Vous mettez des guillemets au mot quand vous parlez de la chose, le communisme, à propos de feu l’URSS, de même que vous en mettez quand vous parlez de la démocratie à propos des États-Unis. Je m’interdis ce procédé facile et trompeur, d’autant que son emploi est tentant : je pourrais parler du « capitalisme » etc. Non, il s’agit bien du capitalisme et je reconnais la pertinence de vos arguments dans la critique que vous faites de la politique des pays qui n’ont pas de parti communiste au pouvoir. Quid de ceux qui en ont un ? Mais par ailleurs je n’ai pas de facilité pour la facilité.

    Glycère BENOIT Le 1er avril 2022 à 14:55
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