Accueil | Entretien par Loïc Le Clerc | 15 mai 2018

Réformes du lycée et de l’Université : « Ça va créer d’énormes inégalités »

En 2018, l’exécutif est à l’offensive avec une réforme concernant les lycées et une autre pour l’Université. Au menu : plus d’inégalités. Entretien avec Mathieu Devlaminck, membre de la Coordination nationale lycéenne.

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Fin des filières au lycée, réforme du bac, sélection à l’Université (qui portera très mal son nom), etc. Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation, et Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, réforment à la pelle notre système éducatif en ce début 2018. Des réformes très critiquées de l’intérieur. Regards en a discuté avec Mathieu Devlaminck, lycéen en seconde dans le Pas-de-Calais et membre de la Coordination nationale lycéenne (CNL).

Regards. C’est quoi la CNL ?

Mathieu Devlaminck. La CNL a été créée à l’initiative de deux ou trois lycéens de Bordeaux, notamment, il y a deux mois. A la base, c’est un groupe Messenger qui avait pour but de regrouper les gens qui étaient contre la sélection à l’Université. Les quelques personnes qui étaient dans ce groupe ont toutes invité une ou deux personnes de leur entourage, le groupe a grossi et maintenant on est 130, des lycéens qui viennent de toute la France.

Pourquoi vous opposez-vous aux lois Vidal et Blanquer ?

La loi Blanquer veut mettre en place une réforme du bac avec la fin des rattrapages et un contrôle continu qui aura des effets négatifs sur la poursuite des études, notamment dans les lycées les moins huppés. Le contrôle continu, ça veut dire la fin de l’anonymat du bac, ce qui permettra de juger les élèves en fonction de leurs origines sociales, géographiques. Il y a aussi la mise en place de majeur-mineure, soit la fin des filières. On pourra choisir des couples de matières, apparemment, mais ça va créer d’énormes inégalités entre les lycées qui vont avoir les moyens de mettre en place les meilleurs couples de matières et les lycées moins aisés où les élèves n’auront accès qu’aux couples les moins prestigieux. Il y a aussi la mise en place de formations post-bac, une année de formation avant de rentrer à la fac. Ça va créer d’énormes inégalités puisqu’on va avoir des bacs de trois ans et des bacs de quatre ans, des sous-bacs.

Puis il y a Parcoursup qui a été mis en place sans aucun vote. Parcoursup demande aux élèves de faire un CV, sachant que, nous lycéens, on a aucune expérience professionnelle, ça n’est que pour sélectionner, encore, seulement sur la rédaction du CV. Parcoursup demande aussi des pré-requis, ce qui désavantage encore une fois les élèves issus des classes les moins aisées qui n’ont pas forcément les moyens de se permettre d’avoir des cours particuliers ou des activités extra-scolaires.

Quelles actions sont prévues pour protester contre ces réformes ?

Le 22 mai, on appelle à suivre la manifestation de tout le service public. On a appelé à une date spécialement pour les lycéens : le 24 mai. Et on a prévu de se réunir les 26 et 27 mai à Paris pour pouvoir redébattre et revoter autour de ces questions-là, et nous participerons à la manifestation du 26 mai.

Mercredi 16 mai, une manifestation de l’enseignement supérieur et de la recherche est organisée, notamment à Paris.

Plus d’infos sur Démosphère —> https://paris.demosphere.eu/rv/62096

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