Les flux migratoires en direction de l’Union européenne (UE) ont atteint leur plus bas niveau depuis la crise de l’accueil des réfugiés déclenchée par la guerre en Syrie [1]. Pourtant, « péril de l’immigration » est systématiquement brandi par la droite et l’extrême droite au risque même de dominer les élections européennes du printemps 2019.
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« Il n’y a pas de crise migratoire, il y a une crise de l’accueil en Europe » : voici la thèse forte qu’ont voulu ainsi opposer les participants du forum "Refugees Welcome, bienvenue plavengut", ce week-end à Tarbes. Un lieu qui ne doit rien au hasard : pendant longtemps communiste, la préfecture des Hautes-Pyrénées est une ville ouvrière « historiquement liée à l’accueil et tout particulièrement des républicains espagnols », selon l’eurodéputé PCF Marie-Pierre Vieu.
En incluant la mention plavengut (bienvenue en occitan), les organisateurs ont placé l’évènement sous le signe de la diversité culturelle, ici et ailleurs. « Aujourd’hui, le gouvernement et l’Europe agitent les peurs, poursuit Marie-Pierre Vieu. Il nous faut répondre par la solidarité et un message de bienvenue. » En effet, les calculs électoralistes, à droite bien sûr, mais aussi trop souvent à gauche, reposent sur le postulat que l’opinion publique, tout particulièrement en dehors des grandes métropoles, est hostile à l’immigration, aux étrangers et à toute forme d’ouverture des frontières.
Or, loin des feux médiatiques, une série d’initiatives est venue démontrer le contraire : dernier exemple en date à Bayonne, où, de manière inédite, le maire de centre-droit Jean-René Etchegaray et des bénévoles, ont mis en place l’automne dernier un hébergement d’urgence de 150 lits, et ce, en dépit des mises en garde du préfet des Pyrénées-Atlantiques.
« Toutes les gauches devraient être ici »
À Tarbes, plus de cinq cents personnes se sont ainsi retrouvées pour des projections, des prises de paroles de migrants et le parrainage républicain de six enfants menacés d’expulsion. Plusieurs tables-rondes réunissaient ensuite des représentants de SOS Méditerranée, Ana Miranda (eurodéputée galicienne, groupe Verts/ALE), Edwy Plenel (co-fondateur et président de Mediapart), Sarah Soilihi (championne du monde de kick-boxing), Jean-Francois Mignard (secrétaire général de la Ligue des Droits de l’Homme Midi-Pyrénées), Marie-Christine Vergiat (eurodéputée française, groupe GUE/NGL), Isabelle Thomas (eurodéputée française, groupe Génération)

« C’est notre salut qui est en question dans cette histoire. Il faut éviter le piège que l’on nous tend. Comprendre que la menace de l’immigration est agitée pour détourner l’opinion publique des vrais enjeux écologiques et sociaux. Toutes les gauches devraient être ici », a ainsi martelé Marie-Christine Vergiat. En effet, les ténors de l’extrême droite, portés par leurs bons résultats aux dernières élections, dont tout récemment Vox en Espagne, s’imaginent désormais majoritaires au Parlement européen.
Et si Emmanuel Macron s’est auto-désigné comme leader du camp progressiste, avec la loi pour une immigration maîtrisée promulguée le 10 septembre dernier, son gouvernement mène de manière scandaleuse une politique dans le sillage des plus virulents nationalistes européens [2]. « Il y a un devoir d’hospitalité qu’un continent aussi riche que l’Europe devrait respecter, commente ainsi Edwy Plenel, le droit fondamental de se déplacer, de choisir son pays est une question transpartisane. Si l’on n’est pas solidaire de ceux qui viennent du lointain, on ne le sera pas avec le prochain. »
En 20 ans, la coopération des États européens n’a cessé de se renforcer afin d’empêcher les arrivés de migrants. Depuis 2005 et Frontex, les frontières maritimes de la Méditerranée, jugées plus poreuses, font alors l’objet de l’attention la plus soutenue avec des moyens financiers et des technologies militaires de pointe. « La surveillance des frontières s’est muée ces dernières années en un business hautement profitable. Or tout cet argent devrait être tout simplement et tout logiquement consacré au sauvetage en mer et à l’accueil », poursuit Marie, une bénévole de SOS Méditerranée. Il est en effet illusoire de penser que l’on va pouvoir contenir et à fortiori interrompre les flux migratoires.
« À vouloir le faire, on finit toujours par être contraint au pire », pouvait-on lire dans le Manifeste pour l’accueil des migrants pour lequel se sont associés les rédactions de Regards, Politis et Mediapart. Dans ce sillage, les militants et les personnalités politiques réunis à Tarbes ont rappelé à leur tour que la liberté de circulation et l’égalité des droits sociaux pour les immigrés présents dans les pays d’accueil sont des droits fondamentaux de l’humanité.
ah bah oui ! quelle belle idée ! prendre un sujet sociétal ultra-clivant à gauche, qui fait fuir toute une partie de l’électorat populaire ! Faut dire, la gauche est tellement en avance dans le sondages, on peut tenter le coup.
Les questions sociales et économiques au coeur de l’identité de la gauche attendront, c’est pas comme si c’était important.
Bon, je vous laisse, je dois aller dépenser mes 4000€ net de salaire dans du bio vegan équitable et des pins refugee welcome, car c’est ça être vraiment à gauche aujourd’hui. Les Gilets Jaunes eux, ils sont tellement populo et prolo faut se méfier....
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