Le verdict est tombé ce mercredi 17 octobre : un ancien étudiant de l’université Paris-Nanterre a été condamné à six mois de prison ferme, un étudiant à quatre mois avec sursis alors qu’un autre étudiant a été relaxé "au bénéfice du doute".
La sentence est lourde. Elle correspond aux réquisitions du procureur.
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En avril dernier, le 9, pour être précis, Nanterre était occupée. Les étudiants protestaient contre la loi ORE (Orientation et réussite des étudiants) modifiant les modalités d’entrée à l’université. L’occupation n’aura pas duré bien longtemps. C’est la présidence de la fac elle-même qui a demandé l’intervention des forces de l’ordre, illico presto. Qu’il est loin le temps où la présence de la police, gendarmerie et autre CRS était quasiment proscrite à l’université.
L’intervention fut « musclée », pour citer Le Figaro. En pleine AG, les policiers délogent donc les "occupants".
Pourquoi donc ces trois jeunes de 21, 23 et 29 ans ont-il été accusés, puis condamnés pour deux d’entre eux ? Pour « violences contre les forces de l’ordre ». L’un aurait mordu un policier, l’autre en aurait frappé un.
À l’AFP, Victor Mendez, militant à l’Unef et au NPA et condamné à du sursis, lance :
« On a une volonté politique de s’en prendre à des militants et ça, c’est inacceptable […] On est face à des accusations sans preuve, des accusations contradictoires. »
Ce dernier devrait faire appel.
Des jeunes violents contre les forces de l’ordre ? Pourtant, fin septembre, le NPA racontait une toute autre histoire, dans un communiqué :
« Les étudiants avaient été longuement séquestrés, puis frappés alors que certains étaient assis, d’autres traînés au sol, plaqués, molestés. Du gaz lacrymogène avait été utilisé dans la salle. Pire encore, plusieurs d’entre eux et elles avaient été blessés, dont un grièvement. À cela s’était ajoutée l’arrestation de 7 étudiants dont 6 qui avaient été placés en garde à vue alors même qu’ils et elles n’opposaient aucune résistance. »
La condamnation de ces deux jeunes a provoqué de vives réactions, parmi lesquels on peut citer les députés communiste et insoumis Elsa Faucillon et Eric Coquerel.
Je n'arrive pas à y croire ! Le verdict à l'encontre des 3 étudiants de Nanterre qui s’étaient mobilisés le printemps dernier contre la loi ORE vient de tomber : 4 mois avec sursis contre Victor, relaxe pour Stan et 6 mois ferme contre le 3ème étudiant !! Toute ma solidarité
— Elsa Faucillon (@ElsaFaucillon) 17 octobre 2018
Le juge a suivi le procureur dans le procès des 3 étudiants de Nanterre accusés d’avoir occupé un amphi pendant le mouvement : 1 a 4 mois avec sursis, 1 autre 6 mois ferme ! Pendant ce temps là #Benalla crée sa boîte de sécurité privée. Là encore, 2 poids, 2 mesures. Honteux
— Eric Coquerel (@ericcoquerel) 17 octobre 2018
De son côté, "Solidaires étudiants Nanterre" dénonce sur Twitter une « répression policière » et une « criminalisation des mouvements sociaux ». Le "nouveau monde" macronien n’a rien à envier à l’ancien monde sur ce plan-là.
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200% avec vous ! Ce qui se passe est intolérable, si vous créez une pétition pour faire appel de cette grave injustice, je la signerai et je ferai tourner !
En attendant, on lâche rien ! Surtout ne pas céder à l’intimidation, ils essayent juste de faire un exemple...
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