Onze ressortissants marocains ont été arrêtés à quelques mètres de la frontière espagnole puis placés en rétention administrative les 25 et 26 avril. Comme pour la trentaine de Marocains arrêtés lors de deux opérations de la PAF au mois de mars, toutes ces personnes qui voyageaient en bus, munies de leur billet retour, chargées de bagages, rentraient définitivement au Maroc.
Ces interpellations absurdes ne visent qu’à gonfler les chiffres des expulsions, au mépris des droits et de la dignité des personnes. Les conditions de garde à vue, déjà dénoncées lors des interpellations de mars ont été à nouveau intolérables. Les onze personnes indiquent avoir été déshabillées, privées d’un accès libre aux toilettes, empêchées de dormir, sous-alimentées. Elles se plaignent également d’avoir reçu des insultes et menaces verbales de la part des policiers de service.
Phénomènes récurrents, ces arrestations à la frontière franco-espagnole sont utilisées par les préfectures pour atteindre les quotas qui leur sont fixés par le ministère de l’Immigration : une fois le centre de Perpignan parvenu au maximum de sa capacité, un nouveau transfert dans d’autres CRA de la région, à Nîmes par exemple, est imposé aux personnes. Obéissant uniquement à une logique comptable, ce transfert augmente encore le stress et l’humiliation des personnes.
La Cimade dénonce une fois de plus cette illustration de la politique du chiffre. La Cimade demande au ministère de l’Immigration de faire cesser immédiatement ces pratiques qui constituent la négation du plus élémentaire respect des droits et de la dignité des personnes.
Contacts presse : Julie Chansel, www.cimage.org