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Avec des titres comme Le président des riches ou encore Il faut faire payer les riches , les riches sont à la fête, ils font leur grand retour dans le langage. Auparavant, on était plus poli, semble t-il : on préférait parler de « grandes fortunes » ou bien des classes « aisées ». C’est sans doute aux sociologues Pinçon-Charlot, spécialistes de la bourgeoisie française, que l’on doit le retour de ce mot sans chichi. Ils ont montré dans différents ouvrages comment les riches, donc, étaient structurés en tant que classe, et étaient même, dorénavant, la seule classe sociale organisée en tant que telle. Leur dernier ouvrage (un best-seller) s’ouvre d’ailleurs sur une phrase de Warren Buffett, un des hommes les plus riches du monde : «  Il y a une guerre des classes, c’est un fait, mais c’est ma classe, la classe des riches, qui mène cette guerre, et nous sommes en train de la gagner . » Pour parler des riches, les Pinçon-Charlot utilisent d’autres expressions : les puissants, l’oligarchie, les possédants ou encore les dominants.

Notons également que les autres, c’est-à-dire les impuissants, les possédés, les dominés ne sont jamais appelés ainsi dans leur livre ; pour les évoquer, les Pinçon-Charlot parlent plutôt de « classes populaires ». Car face aux riches, c’est aussi le grand retour, dans la langue, du peuple.

Demeure néanmoins un problème : qu’est-ce qu’un riche ? A partir de quand l’est-on ? On se souvient du tollé provoqué par François Hollande lorsqu’en pleine campagne présidentielle, il avait déclaré qu’on était riche à partir de 4 000 euros nets mensuels...

Arnaud Viviant