. En effet, depuis 1995, les accords de Dayton ont figé le pays dans un carcan administratif basé sur les appartenances ethniques et dont les frais représentent plus de la moitié du budget national.
L’Etat de Bosnie-Herzégovine est aujourd’hui partagé en deux entités autonomes : la Fédération de Bosnie- Herzégovine et la République serbe, chacune disposant de son parlement et de son gouvernement. De plus, la fédération bosno-croate est elle-même divisée en dix cantons, chacun doté de sa constitution, de son parlement et de son gouvernement. Un parlement national et une présidence tripartite, composée d’un Serbe, d’un Bosniaque et d’un Croate, exerce un pouvoir central, toutefois soumis au contrôle d’un Haut représentant international, nommé par l’ONU, qui détient le pouvoir d’annuler toute décision de l’exécutif ou du Parlement.
Une organisation administrative qui ne peut qu’exacerber les tensions entre communautés. C’est ce qui s’est passé lors des élections générales du 3 octobre dernier, où les trois millions d’électeurs bosniens votaient pour treize parlements (dix parlements cantonaux, un parlement bosnocroate, un parlement serbe et un parlement national) et trois présidents.
En République serbe, les partis nationalistes déjà au pouvoir ont triomphé. En Fédération bosno-croate, le SDP, qui soutient une vision multiethnique du pays, a remporté la majorité des sièges au parlement fédéral comme au parlement national mais peinera à trouver des alliés, indispensables pour gouverner.
T.T.