L’ouvrage du CADTM,
La Dette ou la Vie,
donne à voir les
enchaînements
qui conduisent à la crise
des dettes souveraines
et montre que les pays
industrialisés sont aujourd’hui
en butte au pouvoir des grandes
banques, comme les pays du Sud depuis
trente ans. Ce parallèle est d’autant plus
utile que certains de ces pays, comme
l’Equateur, nous « montrent la voie » de la
riposte : en se basant sur la doctrine juridique
de la dette illégitime – contractée
par les dirigeants d’un Etat contre les intérêts
de sa population –, ils parviennent
à de réelles avancées pour s’opposer aux
intérêts de l’industrie bancaire.
Les Dettes illégitimes de François
Chesnais
met en perspective la crise
grecque et prolonge la doctrine de
la dette illégitime . Rappelant que les
banques créent l’essentiel
de la monnaie
qu’elles prêtent, l’auteur
explique : « Dans
la crise des dettes souveraines,
rien n’a été
véritablement prêté.
Ce n’est pas comme
si le créditeur s’était
privé de son épargne.
D’ailleurs, les banques
se moquent du remboursement du principal
(que le remboursement détruit,
ndlr) ; seul le versement des intérêts,
mécanisme d’appropriation, les intéresse.
Donc si rien n’a été prêté, les débiteurs
ne doivent rien. » Il appelle à utiliser
son livre comme un outil pour ouvrir
un vaste débat public, « comme dans les
comités pour le Non au Traité constitutionnel
européen en 2005, un exemple
probant, selon lui, de la manière dont
des dizaines de milliers de gens peuvent
s’approprier des questions essentielles ».