Variante française 2011 de l’abandon de chats
sur l’autoroute, l’effacement de tous signes extérieurs
d’ « arabité », de « palestinité », de « musulmanitude
», etc., dans les bouquins et affiches.
Le 4 juillet, les éditions Hachette indiquaient que
« certains passages contestables [d’un nouveau
manuel d’histoire pour les classes de première]
devaient être modifiés » et qu’ils seraient donc
« changés ». En cause, la présence du terme
« Nakba » dans un chapitre consacré à la question
palestinienne. La Nakba — catastrophe —, désigne
l’expulsion d’environ 800 000 palestiniens de
leurs foyers en 1948. Il n’y a plus débat sur la réalité
de ce fait historique. Mais l’éditeur a cédé sous
la pression d’organisations juives dénonçant, sans
rire, une « idéologisation » de l’histoire.
A Marseille, les services culturels de la mairie
n’ont, eux, pas pris la peine de sortir les grands
mots pour justifier la suppression du pictogramme
d’une mosquée sur une affiche concoctée par un
collectif d’artistes - architectes. Ils ont juste expliqué
que « sur les affiches, on met du texte et rien
d’autre ». Surtout, faut quand même pas déconner,
quand le texte parle de la Smala d’Abd-
el Kader...
Et oui, Echelle inconnue (le collectif en question)
mène depuis plusieurs années un projet autour
du parcours dans les prisons de France (au XIXe
siècle) du grand résistant algérien. Un projet artistico-
politico-urbanistique qui les a vite conduits à
se pencher sur la question de l’(in)visibilité de l’Islam
en France. Marrant, non ?