Deux questions à Guy de Thé, directeur de recherche émérite au CNRS, professeur honoraire à l’Institut Pasteur.
Comment analysez-vous la crise actuelle ?
Guy de Thé. Il y a toujours eu des transmissions d’agents infectieux d’une espèce à l’autre : quand ces agents atteignent une nouvelle espèce : l’homme, en l’occurrence :, le système immunitaire de l’organisme n’est pas préparé. La différence avec la grippe espagnole de 1918, c’est qu’à défaut de connaître la carte d’identité du virus, on possède aujourd’hui des biotechnologies adaptées.
Quand peut-on estimer l’arrivée du virus à l’homme ?
Guy de Thé. Tout ce que l’on sait, c’est qu’il arrivera. Il y aura, sans aucun doute, pandémie. La question est de savoir quand : cela peut être demain comme dans quinze ans. Inutile d’être alarmiste. Soyons lucides : on ne peut pas tout contrôler. Une paranoïa est entretenue, comme toujours dans ce genre de cas. C’est très mauvais sur le long terme. On ne fait pas de la politique sur la peur des gens.