Accueil > monde | Par Emmanuel Riondé | 1er mai 2005

L’Afrique, prisonnière de guerres

Le continent africain détient le triste record du plus grand nombre de conflits. Peu d’affrontements interétatiques, mais des guerres civiles et régionales aux entrées multiples. Les difficultés économiques demeurent le meilleur levain des violences. L’afro-pessimisme est-il justifié ?

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La signature, le 6 avril à Pretoria, d’un accord de cessez-le-feu entre le gouvernement, la rébellion et les opposants a chassé de l’actualité un autre développement du conflit ivoirien. Quelques jours avant, l’organisation Human Rights Watch avait dénoncé le recrutement par Abidjan de combattants étrangers, dont de nombreux ex-enfants-soldats de la guerre du Liberia (1). Un recrutement commencé en octobre dernier et qui, selon l’ONG, se serait intensifié au mois de mars.

Enfants soldats, médiation africaine, porosité régionale, la crise ivoirienne porte quelques traits de ces conflits africains d’un « nouveau type » (2) qui se succèdent depuis une quinzaine d’années. Les pays de l’est et du sud (cette Afrique australe et sud-tropicale où l’on enregistre les plus forts taux de sida) apparaissent aujourd’hui les plus stables. Ailleurs, les crises sont fluctuantes (3)... Peu couverte par les médias, la corne de l’Afrique reste sous tension : bien que l’accord signé à Alger en décembre 2000 ait officiellement mis fin au conflit territorial qui les a opposées durant deux ans (1998-2000), l’Erythrée et l’Ethiopie n’ont pas soldé leur litige et gardent des troupes aux frontières. En partie divisée en régions « autonomes » non reconnues par la communauté internationale (Somaliland, Puntland), la Somalie est l’une de ces « zones grises » du globe dont de grands pans sont livrés aux factions armées. Mi-avril, divers affrontements y ont encore fait une cinquantaine de morts. Avec près de 4 millions de morts depuis 1996, la République démocratique du Congo (RDC) et la région des grands lacs sont le théâtre de violences effroyables [voir encadré]. Le Soudan, lui, a mis un terme, le 9 janvier à Nairobi, à plus de vingt ans d’affrontements Nord-Sud mais le Darfour est toujours plongé dans le chaos. Moins de deux ans après la fin de la guerre au Liberia, la Côte-d’Ivoire maintient l’Afrique de l’Ouest dans une zone de turbulence. Enfin, sans être au bord de crises violentes, de nombreux pays : Madagascar, Kenya, Zimbabwe : font face à des situations politiques intérieures tendues. D’autres, comme le Tchad ou la Guinée, sont déstabilisés par l’agitation régnant chez les voisins.

Ferments du conflit

La diversité de ces situations conteste une mortifère idée reçue qui veut que le caractère intrinsèquement chaotique, « négrologue » (4), du continent africain surdéterminerait la nature des conflits qui s’y déroulent. Un point de vue dangereux qui suppose un « gène nègre » du désordre et passe sous silence le socle économique de ces guerres : si les politiques du FMI et de la Banque mondiale ne peuvent être tenues pour unique responsable du chaos, elles en sont indiscutablement un puissant ferment, conduisant de nombreux pays au bord de la crise [lire l’entretien avec Bernard Conte], d’où ils renvoient, de fait, l’image d’un « continent-poudrière »

Les chercheurs Vincent Foucher (CNRS) et Christine Deslaurier (IRD) (5) ajoutent que «  dans des sociétés qui s’appauvrissaient de manière spectaculaire, alors que montaient les revendications démocratiques, l’Etat affaibli n’a pas toujours résisté à la tentation d’utiliser la violence et l’exclusion pour tenter de persister, alors qu’il devenait l’enjeu fragile de toutes les luttes, le lieu des seules richesses  ». Réservés sur la réelle «  nouveauté  » des conflits, ils jugent cependant que la fin de la guerre froide a changé la donne. «  Les alliés internationaux sont devenus plus « discrets », et les chefs de guerre n’ont souvent survécu qu’en consolidant les bases de véritables économies de guerre. L’Unita* a ainsi systématisé son exploitation du diamant. Au même moment, des stocks d’armes et des groupes de combattants se sont trouvés disponibles pour de nouvelles aventures, ainsi des anciens de la légion arabe de Kadhafi impliqués dans les conflits touaregs, ou de ceux de l’armée d’Apartheid recyclés de l’Angola jusqu’en Sierra Leone . »

Ce « recyclage » d’armes, de soldats, de mercenaires se fait aisément sur un continent où les frontières sont poreuses, comme en témoignent régulièrement les tragiques odyssées de réfugiés. Et il fonctionne à plein lorsqu’il s’agit de mettre la main sur des richesses naturelles dont la captation et l’exploitation restent un moteur important des guerres en Afrique. Car si les puissances internationales se sont faites «  plus discrètes  », elles tiennent «  à tout prix à avoir accès aux minerais et aux sources d’énergie  », rappelle l’historien camerounais Joseph Ki-Zerbo. Pour lui, «  les puissances ont intérêt à ce qu’il y ait division entre les Africains  », surtout quand les desseins de leurs multinationales sont mal servis par des régimes trop peu accommodants (6).

Malgré cela, une lecture « exotique » du continent perdure, qui avance « l’ethnie » comme une explication centrale aux guerres africaines. Et ce, en dépit des mises en garde répétées des chercheurs et historiens rappelant que les tensions tribales (ou religieuses comme au Nigeria) ne font souvent que se greffer sur des conflits nés de différends territoriaux, fonciers ou agraires, ou simplement de luttes pour la conquête du pouvoir.

seigneurs de guerre

Mais une fois déterrés, ces clivages : qui, tel celui opposant les Hutus aux Tutsis, ont parfois été mis en place puis entretenus par les puissances coloniales : sont instrumentalisés par les seigneurs de guerre locaux et les puissances régionales. Ainsi en Somalie où «  les allégeances claniques ont beaucoup été manipulées à des fins politiciennes  » (7). Ou à Madagascar, lors de la crise présidentielle en 2002 : le camp Ratsiraka a tenté d’exacerber les tensions entre côtiers et habitants des hauts plateaux sans toutefois parvenir au résultat escompté. Plus proche, le conflit meurtrier du Darfour, parfois présenté comme le fruit d’une «  haine atavique entre Arabes et Noirs  » résulte en fait d’un ensemble de facteurs identifiables, selon Foucher et Deslaurier : «  une décentralisation ratée, les conséquences locales des longues guerres du Tchad et du Sud-Soudan, la rupture de l’Etat avec « ses » islamistes, très puissants au Darfour, ou encore la question du partage de la rente pétrolière, qui monte avec le processus de paix au sud . »

Mi-mars, Jan Egeland, secrétaire général adjoint de l’ONU pour les affaires humanitaires, estimait à 180 000 le nombre de morts au Darfour depuis février 2003. Pour de nombreux observateurs, le chiffre de 300 000 est plus proche de la réalité. Le 31 mars, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté une résolution (la 1593) qui permettra de traduire les responsables de ces tueries devant la Cour pénale internationale. Au Soudan, l’ONU est également en train de mettre en place une mission de maintien de la paix, qui sera la septième en cours en Afrique subsaharienne (Côte-d’Ivoire, Liberia, Sierra Leone, Burundi, R.D. Congo et Ethiopie/Erythrée). Mais si elle semble vouloir renforcer la capacité d’intervention de ses casques bleus (surtout ceux de la Monuc*), l’organisation internationale demeure trop souvent «  non le garant des accords [de paix] mais le greffier de leurs violations  », comme le regrettait Rony Brauman au lendemain du génocide rwandais (8). Les organisations humanitaires demeurent donc un recours précieux pour les populations civiles, premières victimes des conflits sur un continent déjà décimé par la malnutrition, le paludisme et le sida [lire le témoignage d’Anabelle Gazet].

Pour Joseph Ki-Zerbo, panafricaniste convaincu, les «  superpuissances africaines  » que sont l’Afrique du Sud, l’Algérie et le Nigeria doivent assumer leurs «  responsabilités nouvelles  » et «  prévenir ou contenir les conflits  » (6). L’Afrique du Sud joue régulièrement les médiateurs. La Cedeao* tente également de tenir ce rôle dans une Afrique de l’Ouest où l’intervention des troupes nigérianes de l’Ecomog* lors de la guerre du Liberia a laissé un souvenir amer : la « force d’interposition africaine » a fini par être partie prenante du conflit.

Destin inévitable ?

L’Afrique n’est pas « une » mais diverse, composée de « plusieurs grands ensembles », rappelle l’historien Jean-Pierre Chrétien (9). Si beaucoup de ces ensembles sont aujourd’hui aux prises avec de sanglants conflits, on se gardera pourtant de nourrir l’« afro-pessimisme » qui condamne l’ensemble du continent à un destin d’autant plus macabre qu’il serait inévitable. «  Il y a en Afrique une grande variété de cas , insistent Vincent Foucher et Christine Deslaurier. Des pays tels que le Ghana, le Kenya, le Sénégal, n’ont pas connu d’expérience guerrière et se démocratisent plus ou moins ; d’autres comme le Mozambique ont réussi à se stabiliser au sortir de la guerre. L’Afrique du Sud a échappé à la guerre civile que certains annonçaient après la chute de l’Apartheid. Il faut aller au-delà de la tradition humaniste qui est devenue la nôtre, pour arriver à concevoir que la guerre n’est pas seulement un moment de destruction. Les historiens de l’Europe ont d’ailleurs montré le chemin, lorsqu’ils ont indiqué que les guerres étaient souvent l’occasion de transformations politiques, sociales ou technologiques importantes. Faut-il accepter de se dire que les guerres africaines participent à la transformation du continent  ? » E.R.

« LE PARTAGE DES MIETTES » - Chercheur au CEAN (Centre d’étude d’Afrique noire) de Bordeaux, économiste du développement, spécialiste de l’Afrique et de la Côte-d’Ivoire, Bernard Conte explique que tandis que la plupart des richesses naturelles africaines sont exploitées par les multinationales du Nord, l’enjeu pour les clientèles politiques locales est de se partager les miettes .

Plus de quarante ans après les acquisitions d’indépendance, et quinze ans après la fin du monde bipolaire, peut-on dire que surgissent en Afrique des conflits d’un nouveau type ?

Bernard Conte  : Au lendemain des indépendances, de nombreux dirigeants africains « nationalistes » ont assis leur pouvoir sur des régimes clientélistes alimentés par la rente provenant de l’exportation de richesses naturelles (pétrole, minerais, agriculture), dont l’Etat contrôlait l’exploitation et redistribuait une partie à sa clientèle politique. Ces systèmes ont connu une dérive progressive renforcée par deux tendances : la chute des cours internationaux des matières premières, dès la fin des années 1970, et la hausse de la demande de la clientèle politique...

Equation explosive : pour y répondre, beaucoup de pays ont choisi la voie de l’endettement, facilité par le recyclage des pétrodollars. Au début des années 1980, les Reagan, Thatcher adoptent des politiques budgétaires restrictives qui conduisent, entre autres, à la hausse des taux d’intérêts. Très vite, de nombreux Etats africains se retrouvent en cessation de paiement. C’est alors qu’interviennent le FMI, la Banque mondiale et leurs politiques d’ajustement structurel. On entre dans une ère de libéralisation, les organismes publics qui assuraient la commercialisation des ressources sont privatisés. Ce sont surtout les multinationales du Nord qui rachètent et, désormais, prélèvent l’essentiel des rentes qu’elles exportent. En Côte-d’Ivoire, par exemple, la libéralisation de la filière cacao s’est traduite par sa prise en main par les Américains.

De ce fait, le gâteau à partager localement se réduit alors que le nombre de personnes qui entendent y prélever leur part augmente. Je pense que la plupart des conflits auxquels on assiste aujourd’hui en Afrique ont pour enjeu la captation des miettes de ces gâteaux.

Quelles en sont les caractéristiques ?

B.C.  : Les processus de libéralisation ont pour effet de paupériser les populations et de fragiliser les Etats par la réduction de leur périmètre. On parle de bonne gouvernance, mais, au bout du compte, ces Etats se révèlent en incapacité d’assurer la sécurité sur leur territoire. De ce fait, le système clientéliste se décentralise, ce processus pouvant conduire à une sorte de féodalisation de la société comme on a pu l’observer au Liberia, avec l’apparition de chefs de guerre qui tentent de capter les rentes situées dans leur fief (diamant, bois...).

Coupée en deux depuis les événements de septembre 2002, la Côte-d’Ivoire est porteuse d’une très lourde violence potentielle. Pensez-vous que la médiation de Thabo Mbeki parviendra à juguler cette dérive ?

B.C.  : La médiation de Mbeki, dont les ambitions personnelles dépassent sûrement l’horizon de l’Afrique du Sud, est un élément important, de bon augure, car elle traduit la tendance assez récente de la prise en main de leurs affaires par les Africains.

Cela dit, je suis assez sceptique sur l’accord signé à Pretoria le 6 avril dernier. Ce n’est pas le premier. Il y a eu Marcoussis, Accra I, II et III, et aucun n’a été appliqué. L’accord stipule aussi le désarmement immédiat des milices pro-gouvernementales. Cette opération présente des risques importants, car retirer leurs armes aux miliciens, c’est les priver de leur unique source de revenus.

Propos recueillis par E.R.

Témoignage : Anabelle, « log » chez MSF

Anabelle Gazet, 31 ans, travaille depuis 2000 comme responsable technique et logistique pour Médecins sans frontières (MSF). Après deux années passées entre Liberia, Darfour et Haïti, elle prend un peu de recul avant de repartir, dans quelques mois, exercer son métier de « log », selon le jargon humanitaire. En six ans de terrain, Anabelle est intervenue sur trois conflits africains : Angola (mai 2000-mai 2001), Libéria (mars-novembre 2003), Soudan (mai-août 2004) .

« En Angola, j ?étais basée dans la capitale. Luanda n’était pas plongée dans une ambiance de guerre, vivait presque normalement. Ce n’était pas’ ce n’était plus’ un conflit en explosion permanente, mais le pays était séparé en zones tenues par les forces du gouvernement de Dos Santos et celles de l’Unita* de Savimbi. Les populations étaient prises en otage dans un pays truffé de mines : on estimait qu’il y en avait environ 1,5 par habitant. Schéma classique en Afrique : aujourd’hui, la guerre est finie, mais la population est affaiblie et touchée par de graves maladies chroniques. Elle reste dépendante de l’aide humanitaire. Et il faudra plusieurs décennies pour déminer tout le pays.

Au Liberia, lorsque je suis arrivée en mars 2003, les troupes du Lurd* et du Model* avançaient. En trois mois, Charles Taylor, qui tenait la plus grande partie du pays, s’est retrouvé acculé dans Monrovia. Habitués à vivre dans le chaos, les Libériens bougeaient tout le temps. Nous, on les suivait pour installer un camp provisoire là où ils s’arrêtaient. Des flux incessants de population déplacée ; des dizaines de milliers de personnes qui disparaissent dans la jungle avant de refaire surface quelques semaines plus tard. Entre temps, ils ont été réquisitionnés par les factions pour transporter le matériel de guerre ? Taylor, comme les rebelles, recrutaient des enfants-soldats, les small-soldiers. Les plus jeunes que j ?ai vus devaient avoir sept ans. T’es assise dans ton 4/4 et tu vois passer le canon d’une kalach : le gamin qui la porte, tu n’en vois même pas la tête ? Au quotidien, on négociait la route, l’accès aux hopitaux, avec des jeunes de 17-18 ans, armés et complètement défoncés. On y va au feeling, il n’y a pas de mode d’emploi pour approcher un combattant. Tu ne comprends pas son anglais, tu ne sais pas à qui tu as à faire, ni de quoi il est capable. Et c’est un gosse. En juin-juillet, 100 000 personnes fuyant les combats s’étaient réfugiées dans Monrovia, ils squattaient tout ce qu’ils trouvaient. La ville était sous les bombes, c’est devenu très chaud : il fallait traiter les blessés et les cadavres, civils et combattants. Une épidémie de choléra s’est greffée là-dessus. Les équipes sauvaient ceux qui pouvaient l’être rapidement. Les autres mouraient’

Au Darfour, quelques mois plus tard, c’était un tout autre type de conflit, plus latent, comme couvant dans l’immensité du désert. Sur 500 km, on traverse des villages vides, brûlés, avec des ânes morts, des valises ouvertes au vent dont s’échappent quelques fringues. C ?est le résultat d’une terreur humaine, d’une sauvagerie indicible. On croise parfois des Jenjawids*, mais sans possibilité de lier contact avec eux, contrairement aux gamins du Liberia qui, parfois, se livrent un peu, tant ils sont paumés. Pas au Soudan. Ce sont des hommes armés de sabres et de kalachnikovs qui sèment la mort, sur leurs chevaux et leurs chameaux. Au Liberia, Les factions se battaient pour la conquête du territoire et la population s’en trouvait menacée, affaiblie, obligée de se déplacer. Mais au Darfour, c’est la population elle-même qui est la cible. Les villageois déplacés hésitent à quitter les camps où ils se réfugient, qui, du coup, deviennent presque des camps de prisonniers. Le nombre de disparitions et de violences sexuelles dépasse l’entendement. »

Propos recueillis par E.R.

Chaos congolais

Un conflit foncier débouchant sur une lutte ethnique (entre Hemas et Lendus), des ressources (de l’or et une nappe pétrolifère) convoitées par pas moins de 7 groupes armés : avec 60 000 morts et 500 000 déplacés depuis 1999, l’Ituri, nord-est de la République démocratique du Congo, est un condensé de la guerre qui ravage la région, mobilisant la plus importante opération de maintien de la paix de l’ONU, la Monuc*, avec 16 270 soldats sur le terrain et un budget de plus de 700 millions de dollars.

La première guerre du Congo est l’héritière du génocide rwandais qui, entre avril et juillet 1994, a coûté la vie à plus de 800 000 Tutsis et Hutus modérés. Elle éclate en octobre 1996 et finit en mai 1997, avec l’entrée à Kinshasa de Laurent Désiré Kabila. Ses troupes de l’AFDL* laissent dans leur sillage plus de 200 000 réfugiés rwandais pourchassés et massacrés. Le Rwanda et l’Ouganda, qui ont fomenté et appuyé la rébellion, s’installent dans l’est du pays. Officiellement, ils protègent leurs frontières des activistes hutus (ex-Far* et Interahamwe*) infiltrés dans les camps de réfugiés. Mais les deux pays lorgnent sur le territoire et les richesses naturelles de leur grand voisin (1).

Le Zaïre devient République démocratique du Congo et, en août 1998, Kabila exige le départ de ses alliés d’hier. En réponse, ces derniers font éclater une nouvelle insurrection. L’Angola, la Namibie et le Zimbabwe apportent leur soutien militaire au gouvernement de Kabila.

Des accords de cessez-le-feu seront signés. Mais on estime qu’entre 1998 et 2003, 3,2 millions de personnes sont mortes en RDC. Multiplication des factions armées, persistance des implications régionales, renversements d’alliance, tensions ethniques attisées, tout cela perdure depuis près de dix ans dans la région des grands lacs’ Amnesty International et Human Rights Watch ont dénoncé l’enrôlement d’enfants, le viol de dizaines de milliers de femmes, la pratique de la torture. Récemment, le FDLR*, organisation de rebelles hutus, et l’UPC*, l’une des milices les plus actives en Ituri, ont fait part de leur volonté de désarmer. Mais en attendant que ces intentions se traduisent en acte, la guerre est toujours en cours en Afrique centrale.

E.R.

(1) : Colette Braeckman, Les Nouveaux Prédateurs , Fayard 2003.

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