Accueil > Migrations | Par Stéphanie Barrat | 25 avril 2008

Le cas Fabio Lucci : les travailleurs sans-papiers "ont gagné une première victoire"

La grève collective des salariés "sans-papier" de la restauration, du bâtiment, du nettoyage ou encore de la sécurité, entamée depuis le 15 avril, entrevoit une solution. Depuis plusieurs jours, des dossiers sont constitués et déposés à la Préfecture pour une régularisation au cas par cas.

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Pour les salariés "sans-papiers" des enseignes Fabio Lucci, en grève depuis plusieurs semaines, le conflit parait se résoudre. Ceux qui réclamaient le paiement de leurs salaires, impayés depuis deux mois, et leur régularisation ont été entendus. "Après 29 jours de grève, ils ont gagné une première victoire, le 24 avril, la société FIPS, le dernier sous-traitant est venu à notre rencontre après des négociatons âpres", indique Serge Fargeot, membre de la direction de l’union départementale de la CGT Paris. "Le patron a rédigé des contrats de travail en bonne et due forme pour une durée indéterminée, les fiches de paye de février et de mars mentionnent les heures supplémentaires, les dimanches et jours fériés, ainsi que les primes de panier, de transport. L’ancienneté est également prise en compte dans le calcul, le tout payé au taux de la grille actualisé", explique Serge Fargeot.

FIPS a également donné son accord pour le paiement intégral des jours de grève et s’est engagé à téléphoner à la Préfecture pour demander la régularisation des huit salariés. "Au trentième jour de grève, la demande officielle a été faite", annonce le syndicaliste.

Cas par cas

Devant la boutique, la bonne humeur est de mise ce matin, même si les "sans-papiers" savent que la régularisation n’est pas encore acquise. Au milieu du groupe, on peut même entendre le slogan de cette lutte "on travail ici, on vit ici, on reste ici". La CGT est "confiante pour la régularisation". " Sarkozy est resté droit dans ses bottes lors de sa prise de parole télévisée, ça ne nous surprend pas, mais désormais le gouvernement ne peut plus tenter de nous faire croire qu’il a une autre solution pour les "sans-papier" que la régularisation par le travail, d’autant que le petit patronat montre les dents", affirme Serge Fargeot.

La liste des grèvistes a été confiée à la Préfecture. Les dossiers constitués y ont été déposés et dans le cas des magasins Fabio Lucci, les nouveaux éléments seront intégrés aux dossiers dans la journée. Près de 200 dossiers à Paris et 800 dans la région. "Ca va prendre quelques jours pour étudier les dossiers et s’ils rentrent dans les critères alors il y aura l’établissement du titre officiel", déclare Serge Fargeot.

Ces dossiers continuent d’affluer vers les Préfectures mais l’ensemble des salariés "sans-papier" de la région parisienne restent mobilisés, l’occupation des lieux de travail continue. "On reste vigilant car on n’est pas favorable au cas par cas", précise Rémi Picaud, membre de l’US-CGT commerce et secrétaire de l’union départementale de Paris. "Si il y a des complications ou des engagements pas tenus, on dispose d’un fort potentiel pour poursuivre l’action", menace Rémi Picaud. Mais selon lui "il faudra tôt ou tard revenir sur la politique d’immigration".

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