Tout le monde sait quoi penser des gens qui disent : "Je ne suis pas raciste, mais..." Que penser alors des communistes qui disent : "Je suis pour la mutation et l’ouverture, mais..." ?
Les cris de détresse sur les valeurs qui se perdent, sur tout ce qui fout le camp, sur l’absence de repères, ne sont certes pas l’apanage des communistes : n’est-ce pas vrai chez les chasseurs, les pêcheurs, les agriculteurs, les ouvriers... ou même les écologistes ?
Mais le nouveau dérange les communistes aussi.
Pourtant il n’y a pas de salut dans les traditions. Il en est de bonnes et de mauvaises.
A l’extrême, l’excision est une épouvantable tradition dont il faut se débarasser au plus vite. A trop vouloir conserver des repères éprouvés (c’est-à-dire usés ou c’est-à-dire qui ont fait leurs preuves ? Et preuve de quoi au fait ?
De leur inefficacité voire de leur nocivité ? ), ne risque-t-on pas de garder les rites de la révolution mais pas la révolution elle-même ?
Et du même coup, mériter le qualificatif infâmant de "conservateur" ? Rien ne saurait nous dispenser d’interroger "nos" valeurs. C’est-à- dire de les retravailler pour les rendre opérantes dans le monde d’aujourd’hui et surtout de demain.
Mieux, ne faut-il pas définir les nouvelles valeurs de l’humanité dont nous voulons être ? Et peuvent-elles se construire autrement que dans la réponse aux grandes questions actuelles ?