Pourquoi demandez-vous un référendum
sur le nucléaire plutôt qu’une loi
de sortie du nucléaire, comme en Allemagne ?
En Allemagne, une loi était possible parce que
les socio-démocrates et les Verts étaient d’accord
là-dessus et détenaient une majorité au
Parlement. Ce n’est pas le cas en France. Il faut
commencer par changer la donne, pas par les
partis, mais par l’opinion publique.
Comment envisagez-vous ce référendum
et quelle serait la question posée ?
Le référendum est un processus. Il faut commencer
par l’ancrer dans l’accord entre le PS et
EELV pour s’assurer que le président de gauche
s’engagera dans cette voie. Ensuite, j’imagine
un débat d’au mois un an qui se solderait par
un référendum. La question serait la suivante :
« Voulez-vous renouveler le parc nucléaire ? » Et
si les Français décidaient de ne pas prolonger,
les centrales seraient fermées d’ici vingt à trente
ans, et on arrêterait dès lors d’investir dans le
nucléaire au profit des économies d’énergie et
du renouvelable.
Peut-on circonscrire le débat à la production
d’énergie ?
Si le débat porte sur le changement radical de
société, on n’y arrivera pas. C’est un piège. On
ne décrète pas un changement de société par la
loi. Les écologistes doivent faire la démonstration
qu’il existe une stratégie alternative crédible,
que nos propositions sont fiables et surtout que
sobriété énergétique ne rime pas avec castration.
En France, on mélange tout, le nucléaire,
l’énergie… L’électricité c’est 20 % de l’énergie
nécessaire et elle est fournie à 80 % par
l’énergie nucléaire. Donc si on décide d’arrêter
les centrales, le problème c’est de savoir où et
comment on produit l’électricité nécessaire et
comment consommer moins d’énergie.