L’année scolaire 2010-2011 ? Un mauvais « cru ».
Quelques semaines après la rentrée, Daniel Robin, cosecrétaire
général du SNES, lâchait le mot sur France
Inter. Ambiance. Pour les enseignants, il a d’abord fallu
composer avec la mise en œuvre de la réforme du lycée
dans les classes de seconde, qui ne s’est pas passée
sans couacs. Nouveaux programmes sans manuels scolaires,
nouvelles options d’exploration, autonomie des
lycées… Tout ça, sans aucun moyen supplémentaire et
avec des suppressions de postes (50 000 depuis 2007).
Les lycées et les profs ont dû gérer la pénurie.
Pendant ce temps-là, 8 600 professeurs stagiaires
étaient lâchés devant les élèves, sans formation. Du
« bizutage », ont dénoncé les syndicats. La majorité des
professeurs, opposés à la mastérisation, ont refusé
d’être tuteurs.
Autre particularité de l’année scolaire écoulée : les grèves.
Dès la deuxième semaine de classe, la réforme contre
les retraites a mobilisé le corps enseignant. Une descente
en masse dans la rue, un gouvernement qui passe
en force, et un sentiment de lassitude chez les profs.
Pour finir l’année en beauté, le gouvernement a concocté
une belle campagne de com’ : « Laura a trouvé le poste
de ses rêves », « Julien a trouvé un poste à la hauteur de
ses ambitions ». Matraquage dans tous les quotidiens
du 1er au 15 juin, puis sur le web, les réseaux sociaux...
Le message « l’éducation nationale recrute 17 000 personnes
» ne passe pas. Six mois plus tôt, Luc Chatel,
le ministre de l’Education nationale, annonçait la suppression
de 16 000 postes. « Tout simplement hallucinant
», explique Roland Hubert, cosecrétaire général du
SNES.
La rentrée 2011 s’annonce tout aussi sportive que la
précédente. La réforme du lycée doit être appliquée en
première générale et technologique. Avec les mêmes ingrédients…
et ça commence déjà à grincer. La pénurie,
elle, s’accentue toujours plus. Des centaines de postes
ouverts au Capes n’ont pas été pourvus. Les profs vont
être obligés de faire des heures sup’.