« La vulve parfaite. » C’est ce que voudraient montrer les jeunes adolescentes face à leurs premiers amants et, pour l’obtenir, elles sont de plus en plus nombreuses à se faire opérer, pour des sommes pouvant aller de 1500 à 3000 euros. Le hic, c’est qu’hormis dans les revues érotiques pour hommes ou les films pornos mainstream, le sexe féminin « parfait » ou « normal » n’existe pas.
« De nombreuses jeunes femmes ne sont pas satisfaites de leurs corps et essayent d’en changer les détails. Alors elles subissent des opérations pour que leurs vulves soient plus “mainstream” », témoigne Beate Detlefs, présidente de K. Vonders Fond, une association danoise créée en 1975 pour améliorer la connaissance qu’ont les femmes de leur propre corps. « Nous avons remarqué qu’il était difficile de trouver des “vraies” photographies de vulves sur Internet. Le “Kussomatten” a donc été lancé pour que des Danoises de tous les âges fassent une “donation” de la photo de leur sexe. »
Le « Kussomaten », littéralement « photomaton pour vulves », a été considéré au mieux avec humour par la presse danoise, le quotidien Politiken allant jusqu’à imaginer à quoi ressemblerait un « Pikomatten », un photomaton pour sexes masculins. Il naît pourtant d’un constat sérieux : 29 % des jeunes femmes se sentent mal avec leur corps, en particulier avec leurs organes génitaux, selon une enquête réalisée par l’Association danoise pour le planning familial.
« La vulve parfaite », c’est aussi le titre d’un documentaire britannique qui se confronte au phénomène de la nymphoplastie, l’opération des organes génitaux féminins, dont la demande a doublé lors des cinq dernières années au Royaume-Uni. Les filles ayant subi une opération y témoignent vouloir un sexe « normal », « comme les autres », malgré le risque d’une perte de sensibilité.
Mais qu’est-ce que des organes génitaux normaux chez la femme ? Un sexe dont la longueur du clitoris est située entre 5 et 35 mm, la longueur des grandes lèvres entre 7 et 12 mm et celle des petites lèvres entre 20 et 100 mm, selon l’étude « Les organes génitaux féminins : la normalité dévoilée », réalisée en 2005 à partir des organes génitaux de 50 femmes non ménopausées. Une ode à la diversité que l’on retrouve aussi dans les photographies du Kussomaten, les premières à montrer des sexes féminins de toutes sortes, alors que la tendance est au maillot intégral et aux sexes opérés des actrices pornos.
« L’objectif de Kussomaten n’est pas de provoquer, mais de sensibiliser les femmes à leur corps », lance Beate Detlefs. Elle invite toutes celles qui songent à se faire opérer pour avoir un sexe « comme tout le monde » à aller faire un tour au Musée des Femmes d’Aarhus, où sont exposées les photos du Kussomaten, pour y découvrir qu’un tel sexe n’existe pas, l’important étant d’accepter sa singularité.
Bonjour je voudrais voir les photos. Je ne comprends pas comment y arriver.
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