Adrien Quatennens, le jeune député du Nord, remarqué lors du débat sur les ordonnances, livre un intéressant interview au JDD. Il évoque de façon "carrée" le trajet politique parcouru depuis 2012, du Front de gauche à la France Insoumise. Ses formules sont concises et claires.
« Nous voulons arrêter de revendiquer sans arrêt les codes de la gauche radicale. Le gros changement entre 2012 et 2017, c’est qu’on a rompu avec les fonds de scène rouge, avec cette imagerie. Notre seule trajectoire aujourd’hui, c’est l’intérêt général. »
« L’effet "rassemblement de la gauche" est plutôt un repoussoir qu’une dynamique. Les gens n’attendent pas que du vieux bois mort se rassemble pour faire le radeau de la méduse, qu’on ait une soupe de logos et une belle guirlande colorée. Ils attendent du contenu et une cohérence. »
« La recomposition politique n’est pas finie. À gauche, certaines composantes sont en phase de congrès. On observe ce qu’il se passe au Parti socialiste. Si quelqu’un comme Emmanuel Maurel l’emportait, la suite s’écrirait bien évidemment avec le PS. »
[À la question : "Il faut donc être d’accord sur tout avec la France insoumise ?] « Peut-être pas sur tout. On discute d’ailleurs avec Benoît Hamon. Mais il y a des points de désaccord de fond qu’il nous faut solder. Pour nous, la question européenne est centrale. »
Adrien Quatennens pose une vraie question, celle du rassemblement politique qui assurément ne peut pas être celui des structures dévitalisées de la gauche de gauche. Mais les réponses qu’il apporte, disons-le tout aussi carrément, laissent pantois.
Il vante les vertus de la rupture avec les vieilles imageries du mouvement ouvrier. Puis considère l’intérêt général comme seule boussole et termine par évoquer des perspectives d’alliance avec le PS en cas de victoire d’Emmanuel Maurel. On relève aussi dans cet entretien que seul Benoît Hamon a grâce aux yeux de Quatennens. Étonnant.
Risques et limites de la "rupture"
Reprenons. Adrien Quatennens veut en finir avec les imageries surannées. Je me souviens de tant de dirigeants communistes qui, depuis les années 2000, ont voulu rompre avec le passé. Il n’était que temps de jeter par-dessus bord ces vieilles histoires qui obligeaient à regarder et à se regarder en face. Ils ont espéré se débarrasser facilement du fardeau. Au final, ils n’ont rien su changer et le PCF est moribond faute d’avoir su se transformer radicalement.
Si l’on se situe encore du côté de la transformation sociale, la compréhension des échecs de la gauche radicale – en France et dans le monde entier – ne peut être renvoyée à une question de style, ni à une question subalterne. Pour ma part, j’explique le succès de Jean-Luc Mélenchon non comme un masque posé devant le passé, mais comme celui d’une réactualisation, d’une modernisation, d’un réveil de la gauche radicale que les reniements opportunistes ont failli faire mourir.
Le travail d’actualisation que la campagne de Jean-Luc Mélenchon a permis n’est qu’un début. Il s’est opéré magistralement sur les questions écologiques. Il n’a que peu avancé sur bien d’autres sujets comme le travail, la ville, les libertés publiques et individuelles, le retour de la guerre.
Il est aussi des sujets du champ politique qu’on ne pourra esquiver. Par exemple : inventer de nouvelles formes politiques larges et démocratiques, dépasser le vieux clivage partis/syndicats, repenser la communication, l’éducation populaire et l’information… Sur tous ces sujets, il faut poursuivre et parfois amorcer le travail. Il faut avoir la modestie de reconnaître que ce n’est pas toujours le cas et même que ce n’est pas toujours probant.
Invoquer l’intérêt général ne suffira pas
Le programme de Jean-Luc Mélenchon 2017, "L’avenir en commun", reprenait beaucoup celui de 2012, "L’Humain d’abord", qui lui-même s’appuyait sur les convergences établies dans les combats anti-libéraux de 2005 à 2007. Tout cela n’est pas rien. Mais n’est ni tout à fait actualisé, ni exhaustif. Et de loin. La dynamique de renouvellement ne se fera qu’avec un cap qui est celui de l’égalité, valeur cardinale pour l’humanisme depuis Rousseau, pour la gauche depuis la Révolution française et pour les mouvements émancipateurs.
Quitte à parler de bois mort, on évoquera le vieux Marx, qui expliquait que la classe dominante domine précisément parce qu’elle parvient à faire passer ses intérêts de classe pour l’intérêt général. La définition de l’intérêt général n’est rien d’autre que l’objet d’un combat politique… et son évocation n’est en rien une solution d’évidence. Même dans le Nouveau Monde.
Construire « du contenu et de la cohérence », ce pourrait donc conserver le cap de l’égalité et affirmer la nécessité de poursuivre collectivement la modernisation des idées, des pratiques et des symboles. Repenser le projet et les politiques de rassemblement ce qui ne passe pas forcément – c’est un euphémisme- par récuser ceux qui se battent dans ce sens, militants, intellectuels, médias... Les préventions politiques à l’égard de tout ce qui n’est pas ancien socialiste est de nature à gêner aux entournures les mobilisations, les convergences sociales et intellectuelles pourtant nécessaires. Et pour tout dire urgentes.
Pour finir, on pourrait objecter à Adrien Quatennens que, plus que « la soupe de logos », c’est le rejet de tous ceux qui ne sont pas born again avec la France insoumise qui explique un défaut d’allant dans les résultats des élections partielles de dimanche dernier. Mais on ne le dira pas tant l’abstention fut forte.
Mélenchon explique dans son dernier post sur l’Ère du Peuple que chez les tenants de la gauche de "confort", qui semble parfaitement aller Chez la dame Tricot, que : « ...au PC, la direction sortante en est là aussi. Tout en disant le contraire, « équilibre » oblige. Liée bruyamment à Tsípras dans le cadre du PGE (le parti de la gauche européenne), elle pose des actes d’hostilité à chaque étape, qui fonctionnent comme autant de clins d’œil aux PS en vue d’accord locaux. Elle s’est persuadée que ses gémissements unitaires non moins bruyant les masqueront aux yeux des communistes du terrain. Mais les communistes sur le terrain n’en sont pas dupes à ce que j’entends. Surtout après des exercices comme ceux du conseil régional d’Occitanie où pour rester dans l’alliance avec le PS, les élus PCF, main dans la main avec ceux d’EELV acceptent de supprimer les 35 heures du personnel régional. Ils ont pour cela décidé de former un nouveau groupe en excluant leurs alliés d’Ensemble et du PG. Une initiative venue des pires sectaires locaux que la direction nationale a dû faire semblant d’avoir organisé, « équilibre » exige... » « Au PS et au PC règne le « ni Macron, ni Mélenchon », à LR « ni Macron ni Le Pen ». Deux façades sans fenêtre sur la vie réelle.
La violence des propos de Madame Tricot prouve qu’elle fait sien le slogan ni Mélenchon ni Macron.. Au lieu de se servir d’arguments qui ne soient pas du prêt à penser ou de débattre elle nous assène ses vérités. L’essentiel du propos étant qu’elle a sorti son fusil pour exécuter notre camarade député de la France Insoumise Adrien Quatennens. On avait l’habitude de ce genre de sortie à la droite et l’extrême droite. On sait maintenant que le PCF, le PS, leurs porte-flingues sont aux aboies. Ils ont sorti la hache de guerre.
Insoumis et élus municipal d’opposition à la.
Municipalité PS, Verts et PCF
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