A près ce battle présidentiel, elle a le
sourire aux lèvres Marine, et pas un
bleu. C’est tout le contraire, le petit
Nicolas n’ayant cessé de légitimer ses conneries
politiques, tout au long du précédent quinquennat
et de la campagne. Aux législatives,
c’est son parti qui risque de manger les coups,
et de se faire bouffer par ce que va devenir le
FN : un mouvement dans lequel les droites vont
se mélanger. Le seul métissage que le Front
pourrait accepter, pour enfin accéder au pouvoir
et nous faire du mal. Derrière le « vrai travail
» de Sarkozy risque de débarquer le « vrai
Français » de Le Pen. Et je ne sais pas pourquoi,
mais je suis sûr qu’il n’a rien d’un banlieusard
! « Tout le monde passe sa vie en banlieue,
et bien moi je ne vais pas en banlieue »,
disait Marine à quelques semaines du premier
tour, en parlant de ses adversaires, comme un
sheitan qui prépare un sale coup. « Les quartiers
dans les banlieues, ils ont tout : les caméras
de télévision, l’argent de la politique de la
ville qui se déverse, ce sont des milliards. »
Des « caméras » pour tourner des reportages
clichés sur les trafics en tout genre et autres
fraudes sociales. Des bulldozers de l’ANRU
pour détruire tous les lieux de vie et faire place
nette à la « résidentialisation ». Des « milliards »
que les habitants de la deuxième France n’ont
jamais palpés : des halls toujours aussi puants,
des assos de terrain qui perdent des subventions,
des services aux publics qui se barrent,
des écoles de la vingtième chance, un taux de
chômage qui part en chips. Madame Le Pen
joue la division entre les citoyens que nous
sommes toutes et tous, et débite un discours
qui plaît à son électorat effrayé, la France de la
ruralité – qui n’a vu la banlieue que sur TF1 et
autre TMC –, comme en attestent les derniers
résultats. Marine n’est pas « moins pire » que
son père, elle n’est pas différente. Au contraire,
elle est plus dangereuse. Que les banlieusards
« du-per », séduits par sa grande gueule ou sa
coupe old school à la Brigitte Bardot se réveillent
: elle n’aime pas la banlieue, et tout ce
que nous représentons, ou ce que nous pourrons
être ou faire demain. Ça tombe bien, nous
non plus. « Si le FN brandit sa flamme, j’suis là
pour l’éteindre, c’est clair », rappait NTM. Alors
oui, la France. Non, Marine.