« La maison » : le sujet peut de prime abord sembler étonnant pour une journaliste telle que Mona Chollet, plutôt connue pour son analyse des mécanismes de domination et d’aliénation – via notamment les représentations de la femme et de la féminité (Beauté fatale, les nouveaux visages d’une aliénation féminine, 2012) –, ou son démontage des imaginaires politiques – tel celui construit par Nicolas Sarkozy (Rêves de droite, défaire l’imaginaire sarkozyste, 2008). Sauf que partant du "chez soi", Mona Chollet aborde dans une réflexion pérégrine extrêmement articulée différentes thématiques : le logement, les réseaux sociaux, le temps libre, les tâches ménagères, le modèle de la famille nucléaire, etc.
À travers des références extrêmement éclectiques, allant du blog aux écrivains (Nicolas Bouvier, Chantal Thomas, Virginia Woolf) en passant par la philosophie (Annie Le Brun, Gaston Bachelard, etc.), l’ouvrage offre un parcours initiatique de nos espaces quotidiens, avant de se conclure sur un chapitre essentiel. Dédié à l’architecture, ce dernier rappelle que si les lieux que nous occupons sont soumis à des contraintes tant sociales, culturelles, que politiques, il existe des voies possibles pour élaborer de nouvelles politiques de l’espace.
Lire aussi notre interview de Mona Chollet, « La maison, à la fois intime et politique ».