Faute de pouvoir renverser l’oligarchie patronale, on trouvera quelque consolation à s’en moquer – aussi outrancièrement qu’elle se moque de nous. C’est un peu le projet de Terreur sur le CAC 40 qui, en douze épisodes, passe à la guillotine du ridicule nos "capitaines d’industrie", que l’on retrouve par exemple en naufragés d’une croisière Détente & défiscalisation qui s’échouent… en Grèce.
On pourra se demander s’il est pertinent de représenter des personnalités aussi puissantes comme des demeurés, mais le doute est permis par les exploits des enfants Lagardère ou Dassault. Et la satire, potache mais réjouissante, est ici bien documentée quand elle narre les réunions du groupe Bilderberg, la rivalité "artistique" entre Bernard Arnault et François Pinault ou les turpitudes des conseillers en communication qui gravitent autour de ces astres de la finance.
Pour rappeler que la caricature excède à peine la réalité, chaque aventure est précédée d’un choix de citations authentiques de nos héros du capitalisme contemporain, comme celle de Serge Dassault : « Les Chinois travaillent 45 heures par semaine. Ils dorment dans leur usine, ils font de bons produits pas chers ».