On a tout entendu dans la
bouche des défenseurs de
Dieudonné. « Il est ostracisé »,
« C’est de l’humour », et aussi
« Zemmour parle bien à la
télé »… Même sa mise en scène
odieuse du négationniste Robert
Faurisson ne le coupa pas
de ses étranges sympathies,
y compris parmi les Indigènes
de la République, Lesquels ne
prirent une distance polie avec lui que lorsqu’il invita des nostalgiques
de l’Algérie française sur sa « liste ». Ajoutons les Bruno Gaccio
et autres Frédéric Taddeï qui le parèrent de la toge de victime
de la liberté d’expression. L’animateur l’invite d’ailleurs fréquemment
sur le plateau de son émission, sans jamais mettre face à lui de
véritable contradicteur !
Devant tant de complaisance, La galaxie Dieudonné est un ouvrage
qui remet les choses à leur juste place. Dieudonné n’est plus – seulement
? – un humoriste, mais désormais un politique (ou un VRP
pour dictateur arabe). A ce titre, tout ce qu’il dit, affirme, et surtout
la question de savoir avec qui il le fait, mérite un peu plus de
sérieux dans l’analyse que la banale chronique de ses sketchs. Car
il a changé de camp, pour se situer maintenant « à la croisée des
antisémitismes ». Celui qui aime se présenter désormais comme
un « Français moyen » n’a plus qu’une obsession : le « lobby juif ».
Il arrive ainsi à faire se côtoyer islamistes chiites radicaux, extrême
droite catholique proserbe (le Renouveau français), anciens du Gud
(Groupe union défense), tel Frédéric Chatillon aujourd’hui proche
de la présidente du FN, skins fachos et adeptes de la « suprématie
noire » de la tribu K. En retour, il leur a offert sa visibilité et son
ancienne aura auprès de la gauche, leur permettant enfin d’assumer
publiquement leur haine commune des « sionistes ». « Bref, Dieudonné
et sa galaxie sont à combattre tant pour leur imposture, qu’en
tant qu’utiles rabatteurs du lepénisme en France. »