Selon André Chassaigne, le PCF est en mesure, et a fait le choix, de constituer son propre groupe parlementaire après le ralliement des quatre députés ultramarins de l’ancien groupe GDR. Ce qui signifierait que Marie-George Buffet et Stéphane Peu, qui appelaient jusqu’à lundi à la constitution d’un seul groupe d’opposition de gauche, se seraient ralliés à la ligne Chassaigne. Un état de fait quasi définitif, mais à nuancer au vu de la relative diversité de points de vue au sein des députés PCF, et de la réunion entre le parti et la France insoumise programmée demain.
Dénouement attendu
Ce dénouement ne serait pas une surprise si l’on considère que les déclarations de part et d’autre reprenaient jusqu’alors les mêmes argumentaires que lors des négociations pré-législatives, qui avaient mené à une division sur fond de vives tensions, notamment quant à la signature de la Charte de la France insoumise relative au financement de la campagne et à la discipline de vote.
En effet, Jean-Luc Mélenchon affirmait dès dimanche que « le groupe France insoumise » serait « cohérent, discipliné et offensif », ouvert à « tous ceux qui le voudr[aient] », ses lieutenants évoquant même, « personnellement », leur vœu de le voir présider le groupe parlementaire. De son côté, le PCF, par la voix de son secrétaire national Pierre Laurent, appelait simplement et sans mentionner LFI, à « trouver des formes de travail communes ».
Réactions variables
François Ruffin affirme qu’il « s’en fout du moment que ça n’est pas la guerre, ce que je ne pense pas », même s’il souhaitait la création d’un groupe commun. Clémentine Autain, elle, se dit « abasourdie par la décision unilatérale de députés PCF alors que nous allons faire face tous ensemble, avec les députés de la FI, au rouleau compresseur antisocial du gouvernement Macron-Philippe. Je ne veux pas pour autant gommer les différences stratégiques qui s’expriment à cette occasion, mais je pense que nous sommes en deçà de nos responsabilités collectives devant le pays et l’histoire. »
Enfin, Elsa Faucillon, députée PCF, estime que « les choses qui se sont dites ce matin en réunion n’étaient pas aussi définitives que ce qui en est ressorti en conférence de presse », dans la mesure où « la vraie réunion se déroulera demain en compagnie de la FI », et où « parmi les députés PCF coexistent diverses opinions sur la meilleure manière de fournir un travail commun avec les députés FI ». Elle se montre cependant pessimiste quant aux chances d’aboutir à la constitution d’un groupe commun.
Quelles conséquences ?
André Chassaigne, cité par la journaliste du Monde Raphaëlle Besse Desmoulières, affirme que deux groupes différents « travaillant ensemble avec des espaces communs auront beaucoup plus d’efficacité », rejetant toute idée d’« atomisation ». Clémentine Autain ne partage pas cet avis : « Je pense que nous aurions été plus forts rassemblés et que nos électeurs doivent trouver ce spectacle de divisions bien politicien ».
La réunion de demain devrait donc, sauf énorme surprise, entériner la formation de deux groupes distincts. D’un côté les onze députés PCF et les quatre ultramarins. De l’autre, les députés France insoumise auxquels s’ajouteront François Ruffin, qui a entériné son adhésion au groupe FI « après des discussions sereines avec Mélenchon et Chassaigne », ainsi que Clémentine Autain pour qui « le groupe FI a le mérite d’être marqué par un fort renouvellement ». Ne restera donc plus qu’à discuter des fameuses « formes à donner à un travail commun dans le respect des diverses identités », conclut Elsa Faucillon.
Clémentine Autain, elle, se dit « abasourdie par la décision unilatérale de députés PCF
Quelle (fausse) ingénue cette Clémentine...
Est-ce que Ensemble cautionne ce ralliement tout aussi unilatéral de Autain à la FI ?
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