François Delapierre avait quarante-quatre ans et laisse deux filles et une compagne, Charlotte. C’est à elle que je pense ce soir, elle, avec qui j’ai milité pour la défense des droits humains, moi représentant le PCF et Charlotte, le Parti de gauche.
Avec Delap’ j’ai partagé les mois si intenses de la campagne des présidentielles à L’Usine. Secrétaire national du Parti de gauche, il était alors le directeur de la campagne de Jean-Luc Mélenchon pour la présidentielle de 2012. Nous étions au quotidien dans ce lieu transformé en fabrique à idées et à rencontres pour notre campagne commune.
Dire que j’étais toujours raccord avec François serait mentir. Pourtant j’avais de l’admiration pour lui, et surtout beaucoup d’affection. Sa gueule d’ange et son regard rieur cachaient une figure déterminée du Front de gauche. Si j’osais, je dirais un patron… Avant les foules enthousiastes dans les meetings et les quatre millions de voix dans les urnes, nous avons engagé une campagne faite de bric et de broc dans cet entrepôt désaffecté.
Qu’est-ce qu’on a pu se cailler sans chauffage, sous cette verrière ! Mais nous, les héritiers de Victor Hugo, avions une certitude : « Rien n’est plus imminent que l’impossible ». Alors le froid ou les doutes ne craignaient pas de nous déstabiliser. Et il faut bien le dire, chaque échange avec François était, au-delà des désaccords, tellement marqués par sa clairvoyance et sa finesse, que l’on en ressortait revigorés. Sa connaissance du monde cathodique et sa recherche pour le subvertir me régalaient délicieusement.
Je me souviens d’un échange peu avant la sortie de Délinquance : les coupables sont à l’intérieur. Je le conjurais de ne pas affaiblir la force de sa pensée par un titre autant réducteur que provocateur. Mais pour lui, pas de doute, pour franchir le mur médiatique, pas d’autre choix. Non par excès ou volonté de cliver, mais par conviction profonde qu’avoir le bon message c’est bien. Le faire passer c’est mieux. Ce à quoi j’arguais que la marginalisation me paraissait un coût bien élevé... En tout cas, un piège difficile à gérer.
Bref, entre la JC qui m’avait faite et SOS où il avait fourbi ses armes, c’était le choc des cultures ! Mais c’était tellement sympa…
François Delapierre va manquer à ses amis du Parti de gauche, qui le pleure. À Charlotte, à sa famille, à Jean–Luc. À moi aussi.
En 1985,aucun choc des cultures:J’étais à la JC et comme ceux de l’UEC,ce sont les jeunes communistes qui ont vendu le plus de pin’s avec la main de SOS racisme..
Aujourd’hui je suis toujours membre du PCF et la lutte anti-raciste et pour la laïcité à la française,reste au coeur de mon combat,le même qu’en 1985,le Mitterandisme en moins,Contrairement à Monsieur Mélenchon .
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