Normalement, tout devrait être simple. Contrairement aux élections municipales de 2014, la stratégie du Parti communiste français devrait se traduire par une présentation autonome dans l’ensemble des régions. Pourtant, en cette fin de mois de juin, l’état de non avancement des discussions présage mal de campagnes dynamiques et attractives.
En ce qui concerne la désignation des têtes de liste dans les différentes régions – une discussion qui ne saurait être uniquement régionale –, on ne peut même pas dire que la discussion nationale achoppe sur de quelconques difficultés : elle n’a tout simplement pas commencé au sein de la coordination nationale du Front de gauche.
Une annonce de candidature unilatérale
Engagé dans une interminable course de lenteur, le PCF se hâte doucement, focalisé sur ses enjeux internes et au risque de passer à côté de dynamiques locales. C’est le cas notamment dans la grande région qui regroupe désormais l’Auvergne et Rhône-Alpes, où la possibilité d’un accord avec EELV se précise, mais sans un PCF aux abonnés absents. À se demander si la réforme territoriale n’aurait pas aiguisé en son sein des contradictions internes entre régions aux cultures politiques différentes. Mais c’est surtout d’Île-de-France qu’est venue la principale source de l’énervement. La raison : l’annonce unilatérale par Pierre Laurent de sa candidature en région parisienne.
Une annonce d’autant plus surprenante que le secrétaire national du PCF avait annoncé, il y a un peu plus d’un mois, qu’il ne serait pas candidat. Il avait notamment indiqué : « J’ai deux mandats actuellement, sénateur et conseiller régional, je vais me consacrer à mon mandat de sénateur. » Si l’on ajoute que le même est aussi président du Parti de la gauche européenne (PGE), cela fait effectivement beaucoup. Et il n’est pas sûr que son annonce qu’il abandonnera son mandat de sénateur, si jamais il est élu président de région, soit de nature à aplanir les difficultés devant ce retournement de position.
Dans son annonce, Pierre Laurent a indiqué, de plus, qu’il souhaitait « que la liste soit portée par un duo paritaire avec Clémentine Autain ». Une manière un peu grossière d’instrumentaliser la porte-parole d’Ensemble et d’évacuer le Parti de gauche, qui vient de désigner Éric Coquerel comme son chef de file. Pour ce dernier, l’annonce du secrétaire national du PCF est « une mise en danger du rassemblement » et de poursuivre, « très franchement, j’espère qu’il va y avoir une réflexion, ce serait une régression terrible ».
Le débat n’a que trop tardé
La réunion du PCF de ce week-end s’est prononcée autour d’un curieux bulletin de vote. Celui-ci indique notamment : « La conférence régionale d’Île-de-France propose que dans ce cadre Pierre Laurent soit le chef de file régional des communistes avec comme rôle d’être le porte-parole, le garant, et l’animateur de cette dynamique politique. Elle propose aussi qu’il co-anime la campagne avec Clémentine Autain. » Avant de se conclure par : « Les communistes (…) laissent ouverte la question de la tête de liste pour donner la priorité à la construction du rassemblement le plus large possible. » S’il ne s’agit bien là que d’une proposition et si l’interrogation sur la tête de liste est de toute évidence un signal d’ouverture important, il n’en reste pas moins que l’utilisation du nom de la porte-parole d’Ensemble est plus que cavalier. Avant l’interview de Pierre Laurent au Parisien, il y a quelques jours, tant au sein d’Ensemble que parmi la direction du PG, il avait été indiqué que la proposition du PCF ne pouvait convenir.
Pour l’ex-socialiste Liêm Hoang-Ngoc, l’annonce de Pierre Laurent « est le signal d’une candidature PCF avec des satellites autour ». Au sein même de la direction du PCF, l’enthousiasme semble parfois extrêmement mesuré. Ainsi pour Marie-George Buffet : « C’est une candidature qui se dit ouverte. Elle n’a un sens que si elle permet de relancer le Front de gauche. »
Gageons que l’interview du secrétaire national du PCF n’est pas le point d’arrivée de la discussion, mais le début d’un débat qui n’a que trop tardé. Pour Clémentine Autain, dans Libération, « Nous devons trouver la voie de l’unité, et pas seulement de l’unité entre nous, composantes du Front de gauche, même si c’est un premier pas indispensable. La force à construire désormais doit être bien plus large ». C’est effectivement tout l’enjeu.
Sur la validité de la tactique du "front de Gauche" : on peut toujours se poser la question de savoir ce qui ce serait passé si... mais cette question a comme réponse,qu’aucune force populaire n’est née . On peut savoir à
coup sur si la stratégie d’union au premier tour avec le PS en 2014 aurait donné au PCF plus d’élus. Il y a de forts arguments pour penser que oui. Le premier de ces arguments, c’est par exemple,le résultat de l’élection de 2004 : en allant dans la grande majorité des régions avec le PS dès le premier tour, le PCF avait décroché 180 élus, contre 90 aujourd’hui. Le deuxième argument, c’est
qu’il est toujours plus facile pour un parti marginal de négocier avec le PS avant le premier tour, quand les jeux ne sont pas encore faits, parce que dans cette hypothèse le PS achéte une
"assurance" pour le premier tour ( PS aurait utilisé les résultats de la présidentielle pour réduire la place du PCF, les socialistes savent parfaitement la
différence entre représentativité locale(PCF=9 à 10%) et représentativité nationale,MGB=1,9%) ; pour autant que je sache, le PS était prêt à proposer la réconduction des sortants). Et finalement, il n’est pas intéressant de comparer les régions ou le PCF ira ce coup-ci ensemble avec quelque PS avec celles où il est ira avec le fdG,ou ENSEMBLE...
Comme vous, je trouve légitime que le PCF "cherche de nouveaux axes d’intervention, quitte à sacrifier quelques postes d’élus". L’alliance avec Ensemble est risquée mais peut être fertile.C’est un pari mais l’avenir souris aux audacieuses.
Contrairement aux pédéges,Ensemble n’est pas un club de Maastrichtiens,soucieux de garder des places,maintenant que l’européisme est démasqué.Seulement, cette recherche de dépassement du PCF, doit se faire en connaissance de cause, et en évaluant les risques. On ne peut pas raconter aux militants que grâce à cette stratégie "on gagnera de nombreux élus communistes", pour ensuite découvrir au soir du deuxième tour qu’on en a perdu la moitié.
Ce qui est arrivé à Marie Georges Buffet,ne doit jamais être oubliée.
Elle a milité des années avec Bové,Besancennot,Mélenchon qui se sont retournés contre elle et l’ont humilié,en 2007 et 2012.
N’oublions que les chefaillons comme Coquerel sont avides de places d’élus, même s’ils n’ont pas d’assises électorales !
Ils veulent absolument récupérer l’électorat du PCF,pour qu’il devienne celui d’un fdg qui n’existe pas.La preuve ,les commentaires haineux anti-PCF sur ce site ’regards’.
Les pdégé veulent subtiliser des places PCF qui doivent revenir d’évidence à des communistes puisque l’électorat est communiste.D’autant que depuis 2009 le PCF a laissé beaucoup de places d’élus aux pédégés sans que ceux ci n’amènent des voix.
C’est pour cela qu’il faut arréter les accords au sommet avec les bureaucrates sans bases du Pdégé.
Pour ce qui concerne "l’identité front de Gauche", qui remplacerai le glorieux sigle de Parti COMMUNISTE français,je ne crois pas qu’un parti politique puisse "changer de logo" comme le fait une entreprise sans changer de substance. Un parti politique,contrairement à une entreprise, n’est pas une institution économique. C’est une institution symbolique. Imagine-t-on l’église catholique supprimant la croix de ses édifices sous prétexte que ce
symbole rappelle trop l’Inquisition, et que le temps est venu de changer de "look" ? Il faut apprendre de l’église catholique, qui est une institution experte en matière de survie...
L’image du communisme français est excellente comparée à celle des microscopiques,et rebutants parti de gauche...Le PCF est à l’origine en 1947,de l’état social français.L’électorat ne l’oubliera pas pour peu que le PCF se présente sous ses couleurs propres.
Et puis face aux dangers FN/LR,comme beaucoup de monde à gauchevotera PS au second tour,autant réfléchir avant de laisser toutes les places d’élu(e)s au FN/LR/PS.
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