Accueil > Vous et nous | Par La rédaction | 7 janvier 2015

L’émotion et la raison

Attentat contre Charlie Hebdo : communiqué de la rédaction de Regards. Nous nous associons également à un message commun à plusieurs rédactions.

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Un attentat contre la rédaction de Charlie Hebdo a fait, ce matin, au moins douze morts selon les informations actuelles. En pareilles circonstances, presque tous les mots sont vains, quand toutefois on en trouve : on ne peut se départir de l’émotion, et il ne faut pas y céder non plus. Au cours des heures qui viennent, faute de pouvoir démêler les circonstances et les motifs de cette attaque, c’est pourtant l’émotion qu’il faut exprimer, la stupeur, la part de douleur partagée avec les proches et la colère.

Au cours des jours qui viennent, c’est la raison qu’il faudra garder, tant, dans les circonstances actuelles, beaucoup perdront la tête quand d’autres garderont la leur pour exploiter le drame en aggravant ce qui y a conduit.

Pour l’heure donc, c’est donc la solidarité avec les victimes et leur entourage, mais aussi l’attachement viscéral à la liberté de la presse que nous exprimons, cette liberté qui nous engage à conjurer l’horreur d’aujourd’hui et celles qui s’annoncent à sa suite. Qui nous engage à comprendre ce qui peut l’être, à refuser ce qui doit l’être, à lutter pour qu’une société advienne dans laquelle une telle tragédie ne soit même plus imaginable.

Horreur, amitié, détermination

C’est l’horreur qui nous a saisis, ce matin, quand l’incroyable nouvelle est survenue : un attentat sanglant contre Charlie Hebdo, des hommes armés, douze morts, près de vingt blessés. L’horreur, qui nous abasourdit. Et nous laisse sans mots.

L’amitié, ensuite, pour ceux et celles que nous connaissons et que nous aimons, et pour ceux et celles que nous ne connaissons pas. La douleur pour les morts, la désolation pour les blessés, l’amitié et le désir de réconfort pour leurs proches, leurs amis, leurs enfants. Comment vous dire qu’on est avec vous, avec notre tendresse et notre impuissance ? Mais nous sommes avec vous, de tout notre cœur.

Et puis la détermination. Ce sont des journalistes qu’on a voulu tuer, c’est la presse qu’on a voulu abattre, c’est la liberté qu’on a voulu détruire. Eh bien, nous le disons : nous ne céderons pas. Dans les temps difficiles d’aujourd’hui, et les jours sombres qui se profilent, il est vital que la liberté continue, s’exprime, s’affirme. Nous continuerons notre travail d’information et de témoignage, avec encore plus de détermination et d’énergie que jamais.

Ce texte est publié en commun par : Actu Environnement, Arrêt sur images, Basta Mag, Global Magazine, Huffington Post, Libéweb, Mediapart, Politis, Regards, Reporterre, Rue 89, Terra Eco, We Demain

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Vos réactions

  • Merci de ce communiqué : la réaction la plus sage et la plus juste que j’ai entendue ou lue depuis midi.

    Parce que pour le reste... tous aux abris...

    Je n’allume plus ni télé, ni radio pendant trois jours (une manière comme une autre de faire le deuil).

    Jean Pauly Le 7 janvier 2015 à 15:17
  •  
  • Entièrement d’accord avec votre prise de position.
    Il faudrait peut être ajouter le simplisme comme danger à éviter.

    Monsieur HR Le 7 janvier 2015 à 15:53
       
    • oh que oui, la récupération va y aller , déjà des appels à "l’unité nationale" ............. et une bonne raison pour augmenter la "sécurité" avec caméras etc

      carole Le 7 janvier 2015 à 19:25
  •  
  • Léo Ferré qui se bat contre la dernière cigarette, celle du condamné à mort. Chez Charlie, ils n’auront pas eu droit à leurs dernières mèches de vie.


    Des Armes -

    Des armes, des chouettes, des brillantes,
    Des qu’il faut nettoyer souvent pour le plaisir
    Et qu’il faut caresser comme pour le plaisir
    L’autre, celui qui fait rêver les communiantes

    Des armes bleues comme la terre,
    Des qu’il faut se garder au chaud au fond de l’âme,
    Dans les yeux, dans le coeur, dans les bras d’une femme,
    Qu’on garde au fond de soi comme on garde un mystère

    Des armes au secret des jours,
    Sous l’herbe, dans le ciel, et puis dans l’écriture,
    Des qui vous font rêver très tard dans les lectures,
    Et qui mettent la poésie dans les discours.

    Des armes, des armes, des armes,
    Et des poètes de service à la gâchette
    Pour mettre le feu aux dernières cigarettes
    Au bout d’un vers français brillant comme une larme.

    Jean-Marc Le 7 janvier 2015 à 16:43
  •  
  • Dur d’en parler, difficile à encaisser.
    C’est une horreur et c’est aussi un piège.
    Gare. Tout désir de revanche, de vengeance ou de représailles revient à souffler sur la haine.

    René Nature

    rené nature Le 8 janvier 2015 à 01:25
  •  
  • je suis Charlie !!! Comme des millions d’autres

    YVANE Le 8 janvier 2015 à 12:51
  •  
  • Antifasciste, anticapitaliste, anticlérical, antisexiste, antiraciste, antimilitariste, révolutionnaire et fraternel, Je Suis Charlie !

    Bento Le 10 janvier 2015 à 21:31
  •  
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