Parti de gauche
Accueil > actu | Par Nathanaël Uhl | 19 janvier 2015

Les Verts rejoignent le Front de gauche autour de Syriza

Avec la perspective des élections régionales, Europe Écologie-Les Verts se rapproche encore du Front de gauche. Le soutien à la coalition menée par Syriza en Grèce donne à voir une convergence nourrie des débats et des mobilisations locales.

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Un meeting pour ouvrir les portes. C’est ce que pourrait symboliser la réunion publique de soutien au peuple grec, et de facto à la coalition menée par Alexis Tsipras et Syriza, qui se tient ce lundi 19 janvier au soir à Paris. Le week-end passé, le Conseil fédéral d’Europe Écologie-Les Verts (EELV) a mis un pied en direction d’une alliance avec le Front de gauche, dans un premier temps. C’est ce que symbolise la présence de Cécile Duflot, au gymnase Japy, aux côtés de Clémentine Autain, Pierre Laurent et Jean-Luc Mélenchon, mais aussi de l’eurodéputé PS Guillaume Balas.

« Un pied dans la porte de l’alliance avec le Front de gauche »

Le vote ultra-majoritaire (3 votes contre et 3 abstentions sur une centaine d’exprimés) du conseil fédéral EELV en soutien à la démarche des écolos grecs, qui ont rejoint Syriza pour présenter une liste commune aux élections législatives du dimanche à venir, a donc une portée franco-française. Le porte-parole du parti écolo, Julien Bayou, ne le cache pas. « C’est clairement un pied dans la porte de l’alliance avec le Front de gauche », tranche le jeune conseiller régional. Qui précise qu’elle se nourrit de plusieurs forces convergentes : « C’est la prise en compte de l’échec de notre participation au gouvernement mais aussi de ce qui se passe en Europe » (lire aussi : Sergio Coronado : « Les élections de 2015 peuvent être l’occasion de tenter une alliance avec le Front de gauche »).

L’affaire "Lux Leaks", qui a permis de révéler que le Luxembourg favorise l’évasion fiscale des grosses sociétés, est l’une d’entre-elles. Les « discussions approfondies » entre élus de la gauche radicale et élus écolos ont permis d’éviter que l’union des élus du Parti socialiste européen et de la droite ne fasse passer ce scandale européen à la trappe. Dans ce contexte, la possible victoire de Syriza « constitue un espoir pour la Grèce, pour l’Europe mais aussi pour la France », relève Julien Bayou. Au-delà de la lutte contre l’austérité en Grèce, l’enjeu est celui de la réorientation des politiques européennes. Pour Sandrine Rousseau, l’autre porte-parole d’EELV, « l’arrivée au pouvoir de Syriza en Grèce est une opportunité pour l’Europe et permettrait l’expression d’une opposition démocratique aux politiques menées ».

La gauche écologiste et radicale au pied du mur

Un espoir que le résultat des élections européennes de juin 2014 rend nécessaire. La déroute des municipales puis la victoire du Front national ont mis les forces de la gauche écologiste et radicale au pied du mur. Les rencontres se sont succédées tout au long de l’été. Initiées par Reporterre ou par tel député, prenant place dans le cadre habituel des universités d’été des sensibilités ou des partis ou de manière plus informelle, elles ont permis de mettre sur la table le commun des écolos, du Front de gauche, voire de certains frondeurs du Parti socialiste. « Le traumatisme des européennes a accéléré la maturation politique à gauche », résume Julien Bayou. Cette mise sur la table des analyses et propositions des uns et des autres a enfin été alimentée par les expériences et mobilisations locales : de la municipalité verte-rouge de Grenoble aux batailles pour la zone autonome de défense de Sivens dans le Tarn ou encore autour de l’aéroport de Notre-Dame des Landes.

Toutes ces réunions, plus ou moins publiques, débouchent sur une nouvelle perspective, dont l’échéance se fixe dans les mois à venir. C’est bien la bataille des régionales qui va servir de thermomètre de cette dynamique potentielle. « Plus qu’une alliance, nous espérons un projet commun, notamment en Île-de-France », souligne Julien Bayou. Il va falloir que la gauche passe les départementales de mars prochain par pertes et profits, les coups étant déjà partis dans la plupart des départements.

Des alliances encore hypothétiques

Malgré la qualité du vote du conseil fédéral du week-end, tout ne sera pas rose dans les semaines à venir du côté des Verts. Il y a quelques mois déjà, Jean-Vincent Placé avait mis en garde : une alliance avec le Front de gauche pourrait déboucher sur une scission au sein d’EELV. Une menace à laquelle Julien Bayou répond avec placidité : « On s’engage en politique pour des idées. Nous avons fait l’expérience cruelle que notre participation au gouvernement n’a pas fait avancer les idées écolos. »

Contactée dans l’après-midi, Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d’EELV, ne fait pas la même lecture du vote du conseil fédéral de sa formation. Celle qui est aussi signataire de l’appel "Grèce rendons-leur la démocratie ! Troïka Basta !" relève le soutien à Syriza, favorisé par le rapprochement récent avec les écolos grecs, « sur des bases politiques claires, dont la sortie de l’austérité, la question de l’impôt, la protection de l’environnement ». Mais elle tient à différencier cet engagement d’un éventuel rapprochement avec le Front de gauche, en soulignant la présence au meeting de Japy de Guillaume Balas, un des dirigeants des frondeurs socialistes. « La question des alliances ne se pose pas encore et surtout pas ce soir », conclut Emmanuelle Cosse.

Grand Meeting de solidarité avec le peuple grec en présence de Syriza. Gymnase Japy (Paris) 19 Janvier à 19h30. À suivre également sur le compte Twitter @Regards_fr.

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Vos réactions

  • Les solutions pour la France :
     contrôle des frontières
     sortie de Shengen
     arrêt du regroupement familial (cause de tous les problèmes)
     mise en place de flux migratoires négatifs
     cessation de l’aide sociale massives aux clandestins fraudeurs
     baisse chômage et revalorisation salariale
     je ne peux pas tout citer
    L’immigration a été un concept mis en place par les libéraux pour peser à la baisse sur les salaires et détruire le syndicalisme français. Marchais l’avait compris.

    abcd de la bêtise Le 20 janvier 2015 à 01:10
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  • Quel diktat ! EELV est un parti indépendant qui décide souverainement de ses alliances. Votre tentative d’OPA est quelquechose d’honteux. On ne se fera pas dicter quoique ce soit. Il faudrait que vous sachiez que le parti d’avant garde qui consiste à dire " nous avons raison, tous derrière nous", c’est terminé. Je vous informe que le mur de Berlin est tombé il y a 25 ans.

    Françoise Diehlmann Le 20 janvier 2015 à 01:17
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  • Que Placé dégage est une hypothèse qui me réjouit car je vois de l’arrivisme chez ce monsieur que quelqu’un qui a de vraies valeurs, mais tout le monde peut se tromper.

    Oui il serait bon que ce soit les idées qui mène la danse et plus l’orgueil ou le fric.

    LA Renaudie Le 20 janvier 2015 à 08:45
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