J’ai signé le texte "Rallumons l’étincelle du Front de gauche" sans même me demander qui étaient les autres signataires. Et peu importe. J’ai signé parce que je refuse que l’on jette le bébé avec l’eau du bain et que quelques-uns décident seuls d’enterrer le Front de gauche tout en continuant à utiliser son logo à chaque élection.
Le Front de gauche a redonné de l’espoir
Élue députée européenne, en 2009, comme "symbole" (paraît-il) de la volonté d’élargir le Front de gauche et de l’ouvrir à la "société civile", j’ai toujours dit et répété, quelles que soient les sollicitations qui m’étaient faites, que je voulais rester Front de gauche… point. Ce qui m’intéressait, et m’intéresse toujours, c’est le rassemblement de tous celles et tous ceux qui n’en peuvent plus des politiques qui sont menées en leur nom et au nom de la "gauche", et qui veulent construire une alternative politique qui ne se résume pas aux échéances électorales.
Et depuis lors, à différentes échéances électorales, de nombreux citoyen(ne)s ont été élu(e)s avec la même étiquette et la même volonté. Oui, « scrutin après scrutin, lutte après lutte, nous avons progressivement construit les bases d’une nouvelle gauche, courageuse, antilibérale, innovante, écologiste et défendant les libertés » – et j’ajouterai, qui refuse les boucs émissaires et la haine de l’autre. « Nous avons réussi à construire entre nous du commun, une culture, des pratiques. »
Oh ce n’est pas toujours un long fleuve tranquille et les résultats ont pu être très variables d’un endroit à l’autre, tant les habitudes notamment sont difficiles à changer. Mais parcourant la France et notamment le Sud-Est, j’en ai vu moult exemples. En 2012, pour la présidentielle, nous avons su nous rassembler et en oubliant nos différences au placard, nous avons fait une formidable campagne toutes et tous ensemble. Et cela a créé de la mobilisation, d’extraordinaires synergies, redonnant le goût de la politique à des citoyennes et des citoyens qui s’en étaient détourné(e)s. Nous avons redonné de l’espoir.
Il n’est pas trop tard pour se faire entendre
Mais depuis lors, tout semble aller de mal en pis, et les responsabilités sont largement partagées. Il n’est pas l’heure de revenir sur le passé, mais une fois encore de savoir rassembler et d’aller de l’avant. Le "c’est la faute à qui" ne réglera rien et empêche d’avancer quand ce n’est pas un mauvais prétexte. À quelques-uns, encartés ou non, appartenant à toutes les composantes du Front de gauche, nous avons essayé de valoriser ces initiatives locales, de les structurer, de les mettre en dynamique. En vain, car beaucoup, surtout au niveau national, n’y ont pas cru, au-delà de quelques belles paroles et, pire, ont continué d’alimenter les divisions. Il n’y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre.
Aujourd’hui, je ne veux pas savoir qui manipule qui. Je ne veux pas choisir entre tel ou tel. Mais je pense qu’il n’est pas trop tard pour se faire entendre et pour dire qu’il est encore temps de rallumer l’étincelle et de faire entendre notre voix. Il n’est pas temps de tout reconstruire, mais de savoir utiliser nos atouts – et le Front de gauche en est un, même s’il doit sans doute être dépassé. En 2012, nous avons prôné la révolution citoyenne. Alors aux citoyennes et aux citoyens de se faire entendre et de dire : assez de divisions, réapprenez à discuter ensemble, à faire taire vos ego et vos stratégies de court terme. Quand on veut, on peut, y compris dépasser un certain nombre de désaccords.
C’est ensemble que nous devons construire un nouveau projet politique en donnant largement la parole à toutes celles et tous ceux qui ne veulent pas voir mourir la gauche. À moins de quinze mois des présidentielles, ces divisions sont mortifères pour les dites échéances et bien au-delà…
Franchement, nous n’avons pas cessé de signer des motions, pétitions, demandes et d’organiser des ateliers, des symposiums, des rencontres et autres portes ouvertes et rien n’a avancé. La seule idée qui faisait sens, celle de l’adhésion directe des citoyens au Front de gauche a avorté. Maintenant on nous parle de "rallumer l’étincelle" qui serait peut-être susceptible de mettre le feu aux poudres. Mais chère Marie-Christine, le Front de Gauche est explosé et rien ne pourra plus recoller les morceaux. La démarche de JL Mélenchon n’est que la conséquence de la mort du FdG. Il ouvre une voie nouvelle et il ne demande à personne s’il a une carte d’un parti. Et ça fonctionne à fond de manière étonnante. A côté de cette démarche novatrice nous ne pouvons que constater que la cuisine continue sous la férule d’un Cohn Bendit qui est à la gauche ce que le hamburger est à la gastronomie. A cette heure il ne s’agit plus de réchauffer les vielles gamelles mais de se lancer offensivement dans la bagarre pour faire échec à la manœuvre des droites . Décidez donc de soutenir sans attendre l’initiative de JLM et ainsi vous ferez œuvre utile dans le combat pour l’émancipation de notre peuple. Bien à vous.
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