L’échec est cuisant pour Cécile Duflot, et la surprise de taille. Alors que son équipe de campagne pensait parvenir à la qualifier dès le premier tour des primaires d’EELV, l’ancienne secrétaire nationale, arrivée en troisième position avec 24,41% des votes, est éliminée. Yannick Jadot (35,61%) et Michèle Rivasi (30,16%) se disputeront la candidature à la présidentielle le 7 novembre prochain.

L’échec d’un projet d’écologie politique
Depuis sa prise de fonction il y a dix ans, Cécile Duflot incarne le projet d’écologie politique porté par son mouvement, initié à l’époque de la gouvernance Voynet. Après une première période de succès, EELV est ensuite entré dans la crise, entre scores électoraux décevants, divisions internes, gestion contestée car désignée comme clanique, et départs multiples. Une gestion qu’ont probablement sanctionné par leur vote les militants d’EELV, malgré le soutien de poids-lourds du mouvement comme le secrétaire national David Corman, le porte-parole Julien Bayou ou encore le maire de Grande-Synthe, Damien Carême.
Cette élimination marque aussi l’effet raté d’une équipe de campagne constituée en vue d’une élection dès le premier tour. La désignation de Caroline de Haas comme responsable de campagne visait à élargir l’électorat Duflot aux réseaux et aux suiveurs de la militante féministe, à la notoriété exponentielle depuis son rôle de premier plan dans le mouvement contre la loi travail. Idem de la mise en avant de Thomas Porcher, économiste anti-libéral très prisé par les médias. Nul doute que ceux-ci ont vu en la candidature de Cécile Duflot un moyen de « pirater la présidentielle ».
Une "primaire d’incarnation" moribonde
Cécile Duflot paie peut-être aussi le peu d’enthousiasme citoyen – seulement 17.000 inscrits – et médiatique pour le vote. En janvier, la plupart des cadres écologistes s’étaient prononcé en faveur d’une primaire de toute la gauche, se plaçant derrière Nicolas Hulot en cas de candidature de sa part. Las, celui-ci s’est désisté début juillet, entraînant l’organisation d’une primaire interne. Résultat : un processus mis en place dans l’urgence, avec son lot d’approximations techniques.
Les quatre projets politiques concurrents vécus comme similaires, le débat s’est surtout concentré sur la personnalité et l’expérience personnelle des candidats. Peu de débats de fond, une cohésion de façade, et donc peu de passion médiatique pour l’événement, surtout à l’heure où les Républicains se lancent dans une course à l’ultralibéralisme dans une ambiance délétère. Là aussi, ce petit jeu a probablement désavantagé Cécile Duflot et son passif, confrontée à des challengers qui se sont délibérément placés en candidats de rupture.
Quel avenir pour une écologie politique "dépolitisée" ?
L’élimination de Cécile Duflot pourrait-elle finalement constituer l’élément déclencheur d’une réelle dynamique de campagne chez EELV ? Rien n’est moins sûr. Le mouvement semble inextricablement pris entre deux feux : celui d’un Jean-Luc Mélenchon qui a choisi l’écologie comme prisme fondamental de son programme pour 2017 ; celui de l’écologie "réaliste" incarnée par les transfuges d’EELV vers le groupe PS en août dernier.
Quid du futur, alors ? Les résultats de Yannick Jadot et de Michèle Rivasi, tous deux issus du mouvement écologiste associatif, semblent augurer pour EELV d’un retour aux années 1980, c’est-à-dire à un mouvement purement environnementaliste, marquant la fin de la dynamique d’un projet d’écologie politique ancré à gauche. Mais où est l’avenir d’une écologie politique "dépolitisée", quand l’écologie est devenue à ce point un incontournable des politiques publiques ?
Le grand problème de l’écologie est qu’elle hésite depuis plus de vingt ans entre une radicalité qui pousse à conjuguer exigence écologique et rupture sociale, et un réalisme qui fait de l’écologie la roue de secours d’un socialisme "libéralisé" davantage qu’ "écologisé". À ne pas choisir, l’écologie politique tourne en rond… et se perd dans les sables.
Duflop !
Ce n’est qu’un signe avant coureur du tsunami politique qui s’annonce pour 2017. Avoir été ministre de Pédalo-La-Pipelette équivaut pour "la base" à complicité avec la trahison sarkollandiste.
Hamontebourg subira le même sort...
La France Insoumise est en marche.
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