Cela n’aura pas traîné. Après les déclarations fracassantes d’Arnaud Montebourg et Benoît Hamon à la Fête de la rose de Frangy-en-Bresse, la réaction du couple exécutif était attendue. L’information est tombée ce lundi matin avec la démission du gouvernement Valls.
Il faut dire que la situation n’était pas banale : un ministre de l’Économie qui fustige la politique économique du gouvernement, c’est du jamais vu. Et quand le ministre de l’Éducation exprime « une proximité » avec les frondeurs qui n’ont pas voté la confiance au gouvernement, c’est pour le moins original. Sur les réseaux sociaux, le chef du groupe EELV au sénat, Jean-Vincent Placé décryptait ainsi la situation : « Si Montebourg est encore en place ce soir, il n’y a plus de Premier ministre. »
La décision de constituer un second gouvernement Valls, « plus cohérent », s’inscrit dans le credo des déclarations du chef de l’État de la semaine dernière : « garder le cap », « plus vite, plus fort. » On pourrait ajouter « On ne change pas une politique qui a échoué. » Il est encore trop tôt pour dire quelle sera la composition exacte de ce nouveau gouvernement, et notamment s’il comportera des ministres EELV. Mais c’est à coup sûr à un nouveau rétrécissement politique de la majorité gouvernementale que nous assistons. Incontestablement, celui-ci procède d’une clarification politique. Après la rupture avec Cécile Duflot au printemps dernier, ce sont désormais toutes les voix discordantes au sein même du Parti socialiste qui vont être évincées.
La crise de régime à son terme ?
Dès lors, une question se pose, existe-t-il une majorité parlementaire pour voter la confiance au nouveau gouvernement ? Ce n’est pas sûr. Le couple exécutif n’a désormais aucune légitimité à poursuivre une politique qui a déjà fait tant de dégâts et qui suscite tant de critiques de la part de celles et ceux qui ont porté François Hollande au pouvoir. Réprouvés par les électeurs à deux reprises, sans partenaires pour gouverner et contestés au sein de son propre parti, Hollande et Valls devraient être désavoués.
Face à la crise sociale, économique et politique que connaît notre pays, la crise de régime peut atteindre son terme. La Ve République étant à bout de souffle, l’heure n’est-elle pas venue de lui donner le coup de grâce ? Ce saut permettrait d’ouvrir le champ à une recomposition politique à gauche de nature à régénérer l’espoir. L’accélération de la crise politique et institutionnelle vaut sans doute mille fois mieux que la certitude du désastre.
François Hollande a été élu par toute la gauche sur une promesse : le changement. Or 2 ans plus tard il nous explique qu’il est social(sic) démocrate et veut mener une politique de l’offre. Forcément lorsqu’on fait une politique qui se situe à l’inverse des promesses de campagne on fait des déçus.... Hollande ne respecte ni ses engagements ni ses électeurs. Normal que sa majorité et son gouvernement se désintègrent petit à petit... Il s’attendait à quoi d’autre ? A moins que cela soit calculé pour liquider ce qui reste encore de la "gauche" au PS... Ce scénario n’est peut être pas si invrésemblable que cela... Vite la 6 ème république et un grand rassemblement alternatif de gauche !
Répondre