Aux environs de 15 heures, ce samedi 4 octobre, la 6e République est au cœur des débats au domaine de Bierville (Essonne), au Vieux-Boucau (Landes) et à Laudun-l’Ardoise (Gard). Ces trois lieux abritent respectivement les universités de rentrée de Maintenant la Gauche, Un monde d’avance et celle des amis d’Arnaud Montebourg. Les trois courants de gauche du Parti socialiste se sont réunis chacun de leur côté mais ont évoqué les mêmes questions, ou presque. Le rassemblement des gauches, la construction d’une politique alternative à celle de "l’offre", la feuille de route du gouvernement, l’exigence d’un « congrès de clarification » ont été au centre des préoccupations.
Tribunes communes, mais éloignées
Pour Maintenant la gauche (MLG) et Un monde d’avance (UMA), ces discussions ont été également marquées par un va-et-vient d’intervenants. La députée frondeuse Fanélie Carrey-Conte, membre d’UMA, intervient le samedi matin dans un débat organisé en Essonne, puis prend l’avion en compagnie de la sénatrice Marie-Noëlle Lienneman, membre de MLG, pour une table ronde dans les Landes l’après-midi. Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, est le grand témoin de la matinée du samedi chez Maintenant la gauche et fait tribune commune avec Cécile Duflot, Benoît Hamon et Henri Emmanuelli dans le cadre du meeting de clôture des universités de rentrée d’UMA.
Ce ballet d’intervenants et ce chassé-croisé de questionnements laissent à certains un goût amer. En Essonne, Gérard Filoche tonne : « Rappelons-nous bien que si Tony Blair l’a emporté au sein du Labour Party, c’est aussi parce que ses opposants se réunissaient chacun de leur côté, à mille kilomètres de distance. » Fanélie Carrey-Conte préfère relativiser « les problèmes de réservation de salle ». « Le plus important reste ce que nous disons, ensemble, dans nos universités de rentrée, à l’Assemblée mais aussi au sein du Parti socialiste », explique l’animatrice du collectif Vive la gauche. Et, tant du côté de MLG que d’UMA, c’est la tenue d’un « congrès de clarification » qui devient la perspective d’action immédiate.
Ne pas livrer le PS aux sociaux-libéraux
Les contradictions entre le programme du candidat Hollande et la pratique gouvernementale ont semé le trouble parmi les militants qui se reconnaissent dans la gauche du PS. Anne-Marie, membre du secrétariat fédéral dans le Val-de-Marne, se demande « jusqu’à quand [elle] pourra rester au PS ». Valérie, secrétaire de section et élue municipale d’opposition en Seine-Saint-Denis, déplore « l’impossibilité d’en débattre dans nos instances ». Sébastien, secrétaire de section à Persan dans le Val-d’Oise, relève : « Notre présence empêche la clarification sur une ligne libérale, telle que la souhaitent un certain nombre de hiérarques du PS. » Le refus de « livrer notre parti aux sociaux-libéraux », selon les propos de Valérie, est transversal à tous ces courants.
Dans leurs universités de rentrée, leurs membres écoutent les intervenants issus d’autres formations politiques comme le PCF, Europe Ecologie-les Verts mais aussi, en Essonne, Raquel Garrido du Parti de gauche et Christian Picquet, de la Gauche unitaire, sur la 6e République. Ou encore des animateurs du mouvement social et des économistes critiques. Comme au Vieux-Boucau ou dans le Gard, les propos les plus virulents à l’encontre de la politique gouvernementale sont souvent les plus applaudis. À distance, Arnaud Montebourg résume l’état d’esprit des gauches du PS : « Le choix fondamental de notre gouvernement a été d’abord de rétablir les équilibres financiers des budgets publics. Cela est devenu une obsession, une obstination, une croyance, un culte obsessionnel qui subordonne l’ensemble des autres objectifs. Ce seul objectif, devenu le plus important du quinquennat, est en train de devenir l’erreur fondamentale de ce quinquennat. »
« Construire les convergences politiques »
« Ça fait du bien de voir que nous ne sommes pas les seuls à penser qu’une autre politique est nécessaire », soupire ce jeune militant de Maintenant la gauche, entre deux portes. Les convergences se font jour tant sur le contenu que sur la méthode. Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d’EELV, grande témoin de l’après-midi au domaine de Bierville, « refuse les constructions d’appareil » au profit d’un « dialogue renforcé sur nos propositions ». Un écho aux propos tenus quelques heures plus tôt par Pierre Laurent : « Saisissons toutes les opportunités pour construire ensemble les convergences politiques, c’est cela l’urgence du moment. »
Pour Benoît Hamon, chef de file d’Un monde d’avance, les questions « se posent de la même manière que l’on soit écologiste, communiste, ou socialiste. Le rassemblement de la gauche est le seul qui permette à l’électeur de gauche d’espérer, demain, à nouveau ». Emmanuel Maurel, son homologue de Maintenant la gauche, entend, lui, trouver les moments qui permettront la mobilisation autour d’un ou deux points très concrets de l’ensemble des gauches qui refusent l’austérité. Il en va, selon lui, « de la réussite de la gauche dans ce quinquennat ».
De Bierville à Laudun-l’Ardoise, nul ne se résout à un scénario qui serait écrit d’avance : un duel UMP-FN au second tour de l’élection présidentielle, une éventualité pourtant dans toutes les têtes. Encore une fois, avec son sens de la formule, c’est Arnaud Montebourg, depuis le Gard, qui résume la volonté générale : « Il y a d’un côté une certaine gauche qui disparaît, pendant qu’une autre est déjà en train de vivre de survivre et de préparer l’avenir. Il reste à la mettre au pouvoir. »
J’ai voté Jean Luc Mélenchon qui pendant 35 ans,en a plus fait avec les Maastrichtiens qu’aucun des hiérarques du PS cités dans l’article.
Cela ne me gène pas de faire alliance avec de nouvelles défections de la politique Maastrichtienne ..Bienvenues
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