Vendredi dernier, la Cour constitutionnelle du Portugal a rejeté deux éléments du plan de rigueur imposé par la Troïka : la suppression du 14ème mois versé aux retraités et aux fonctionnaires et une autre mesure instaurant un prélèvement sur les assurances chômage et maladie. Le manque à gagner net pour le budget de l’Etat s’établirait dans une fourchette de 900 millions à 1,3 milliard.
Cet effort budgétaire s’inscrit dans le cadre d’un accord avec la Troïka (Commission européenne, Banque centrale et Fonds monétaire international) pour lequel ce pays a reçu un prêt de 78 milliards d’euros en mai 2011 contre l’engagement d’atteindre 3 % de déficit budgétaire en 2015. L’objectif du gouvernement de centre-droit de Pedro Passos Coelho de ramener son déficit public à 5,5 % du PIB à la fin de cette année, contre 6,4 % en 2012, est ainsi largement remis en cause.
En 2013, 80 % de l’effort budgétaire est réalisé par une hausse généralisée des impôts, le reste correspondant à des réductions de dépenses. A l’horizon 2015, le gouvernement prévoyait pour 4 milliards d’euros de réduction permanente des dépenses : avec la décision de la Cour constitutionnelle, c’est d’un quart à un tiers de ce plan de réduction des dépenses qui est annulé. Le gouvernement va donc devoir trouver d’autres pistes au moment où le Portugal s’enfonce dans sa pire récession depuis trente ans, avec une contraction du PIB de 3,2% en 2012. Comme en Grèce et ailleurs, le remède s’avère être pire que le mal dans la mesure où l’endettement du pays à bondi de 108 % à 123 % entre 2011 et 2012.