Notre hymne national est devenu, ces dernières années, un des principaux points de crispation autour de cette "identité nationale" qu’un gouvernement porta récemment au rang de ministère avec à sa tête un spécialiste de l’identité auvergnate épris de quotas d’étrangers ("plusieurs", c’était déjà trop).
Défauts de conformité
L’actualité vient donc de ranger Christiane Taubira aux côtés de ces footballeurs accusés de ne pas chanter la Marseillaise en équipe de France comme, par exemple, le joueur du Real Madrid Karim Benzema. Évidemment ce n’est pas vraiment de cela que l’une et les autres sont accusés, mais bien de ne pas être assez français, c’est-à-dire de ne pas répondre à la définition de la nationalité que leurs accusateurs préconisent, sans aller toutefois jusqu’à l’expliciter. Il s’agit en réalité d’exiger d’eux qu’ils soient plus français que les autres, tout en sachant bien qu’ils n’y arriveront pas selon cette définition. On ne peut pas se disculper du délit de faciès, et il y a des défauts de conformité qui ne se réparent pas.
Tout comme il n’a jamais été reproché à Michel Platini et ses coéquipiers, dans les années 80, de ne pas chanter la Marseillaise, il n’a pas été fait grief à Benoît Hamon d’imiter en mutisme sa consœur du gouvernement, samedi dernier. Si Karim Benzema et Christiane Taubira vous semblent avoir aussi peu de points communs que possible, ce n’est pas le cas de tout le monde : l’un et l’autre sont voués à échouer aux subtils tests de nationalité élaborés par la fine fleur néoréactionnaire. Même le contexte de la commémoration de l’abolition de l’esclavage vient idéalement se mettre au service de cette rhétorique des sous-entendus.
Le racisme au stade de la banane
Jean-François Copé, pauvre diable ressorti de sa boîte, y est allé de son message pré-enregistré « Taubira démission », se retrouvant en la charmante compagnie qu’il appelle de ses vœux électoraux. Décidément, tous les partis de gouvernement regardent sur leur droite, loin sur leur droite. Un obscur élu UMP s’offre sa minute de gloire en stigmatisant le fait que la ministre ne connaîtrait pas les paroles et évoque la « dignité ». Au FN, en spécialistes, on parle de « mépris du peuple » et de « haine ». Tous ont l’intelligence de la souche dont ils se réclament. En ces temps de zemmourisation des esprits, le racisme régresse même au stade du jet de banane – encore un point commun entre le football (espagnol) et la politique française.
On ne peut plus s’étonner d’une conception qui délivre des certificats de patriotisme à ceux qui parviennent à réciter deux couplets et un refrain, mais ne s’inquiète pas d’une telle rétraction du sentiment d’appartenance à un pays, dont la "preuve" résiderait dans des symboles pourtant remarquablement vidés de signification. L’esclandre sur l’expression "karaoké d’estrade", qui résume pourtant joliment le ritualisme (l’observation d’un rituel qui a perdu sa substance) auquel la ministre est enjointe de se soumettre, en dit tout aussi long. Laquelle ministre a pourtant plus qu’une formule lorsqu’elle ajoute, à propos du « chant le plus maltraité de France » : « Halte donc au rapt ! Sur l’hymne, le drapeau, la nation, la République. Halte au hold-up sur l’Histoire par celles-là et ceux-là qui se vautrent dans leur confort de classe, prêchent l’exclusion et le repli, et qui, par ces intimidations et ces traques, affichent des pratiques de miliciens ».
ce n est pas le fait qu elle ne chante pas on s en fiche surtout que l on ne comprend pas ce qu elle dit toujours mais c est de comparer ce rassemblement a un karaoke c est quand meme une honte ! c est vrai la place est bonne ! et je pense que cette effrontee comme elle a raison partout elle doit en foutre plein la g.... a Hollande !!!
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