Thomas Bauder - 14 article(s)
Festival Résistances à Foix, 9 jours de cinéma politique
Du 5 juillet au 13 juillet, le festival ariégeois Résistances propose une programmation stimulante de films pour interroger la question Rrom, ce qu’il peut y avoir de politique dans notre rapport à la forêt, l’exercice du pouvoir… Sans oublier de rendre hommage au Chili et à son cinéma, quarante ans après le coup d’Etat militaire de Pinochet. Autant de bonnes raisons de faire halte aux pieds des Pyrénées.
Quadrophenia, à propos des générations perdues
Ressorti en copie restaurée, Quadrophenia de Franc Roddam brosse le portrait désillusionné du mouvement mod, première expression générationnelle de l’Angleterre des années 1960. Un film musical, plus politique qu’il n’y paraît.
Man of Steel, le côté obscur de la force
Déboulant en Europe, et sur près de six cent écrans français après avoir conquis l’Amérique Man of Steel, nouvelle version des aventures de Superman, offre à qui veut bien la regarder en face, une étrange représentation de notre monde, entre désir de destruction massive et révélation messianique. Un film symptôme.
Just the Wind, ce vent mauvais qui souffle sur l’Europe
Ours d’argent au dernier festival de Berlin, Just the Wind, du réalisateur hongrois Bence Fliegauf, revient via la fiction sur la vague d’assassinats de familles Rroms perpétrés en Hongrie ces dernières années. Un film sans compromis ni complaisance.
L’Inconnu du lac, chronique d’un été de baise
Mettant en scène le versant solaire autant que le côté obscur du désir humain, Alain Guiraudie signe avec L’Inconnu du lac un étrange et séduisant thriller amoureux, autant qu’une tragédie hédoniste dans laquelle l’homosexualité masculine se donne à voir avec une immédiateté juvénile assez éloignée de la pornographie où certains voudraient bien l’enfermer. Une haute idée du cinéma.
Squat un jour, squat toujours ! Ainsi squattent-ils...
Chronique des deux expériences de réquisition de logements menées à Paris, place des Vosges et avenue Matignon par le collectif Jeudi Noir, le documentaire de Marie Maffre, brosse avec justesse le portrait d’une jeunesse militante et souvent enthousiaste, bien décidée à répondre par elle même au scandale de la précarité immobilière. Le témoignage bienvenu d’un engagement politique joyeusement concret.
Diaz, socialisme ou barbarie
Douze ans après les faits, Diaz - Un crime d’État de l’italien Daniele Vicari, revient sur l’assaut sanglant mené à l’issue du G8 de Gênes par les forces de sécurité italiennes contre la centaine de militants alter mondialistes réunis dans un établissement scolaire de la via Battisti. Un film en colère qui dénonce, à travers la brutalité insoutenable des agents d’Etat, la prégnance du passé fasciste de l’Italie contemporaine. A voir de toute urgence.
Only God Forgives, magistral cauchemar rouge sang
Présenté il y a quelques jours au festival de Cannes en compétition, Only God Forgives, le nouveau film du danois Nicolas Winding Refn déploie depuis mercredi sur les écrans français, toute l’étendue de la maitrise cinématographique de son auteur. Un film d’une violente beauté. Une éclatante réussite.
Gatsby, éloge de l’imposture
Baroque, foisonnante, dépassant allégrement les bornes du kitsch, l’adaptation signée Baz Luhrmann du roman le plus célèbre de Francis Scott Fitzgerald marque le grand retour du cinéaste pop australien. Par delà la question de l’adhésion ou du rejet de l’univers d’opérette « camp » propre au réalisateur de Roméo + Juliette, la méga production Gatsby se donne surtout à voir comme le miroir déformant d’une époque, la nôtre. Un film symptôme.