Alain Bertho - 11 article(s)
Et maintenant, quel « ordre de bataille » ?
L’État néolibéral fait officiellement la guerre au peuple. « L’ordre civil » est bien devenu « un ordre de bataille » selon les mots de Foucault. Comment, dans ces conditions, un peuple peut-il se constituer en puissance ? La question est dans toutes les têtes de celles et ceux qui se mobilisent avec obstination. Elle se pose clairement aux syndicats. Elle ne semble pas captiver les partis.
TRIBUNE. Un si long dimanche de présidentielle...
Dans un texte plein de colère mais aussi d’espoir, l’anthropologue Alain Bertho revient sur les enjeux de l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle.
Ce que l’antiterrorisme fait à l’Etat et à la liberté
« La politique, c’est la guerre continuée avec d’autres moyens » disait Michel Foucault. Depuis quelques années, l’extension du domaine de l’antiterrorisme remet la guerre au centre en radicalisant les pratiques répressives comme le débat politique. L’opération « Ombres rouges » qui fait resurgir en France les années de plomb italiennes participe de cette dérive, mortelle pour la démocratie.
2022 : « l’étrange défaite » qui vient
Pour Marc Bloch, auteur de L’Étrange défaite, la cause de la débâcle de juin 1940 n’était pas seulement militaire mais d’abord politique. De la même façon, le désastre annoncé de printemps 2022 n’est pas seulement de nature électorale. La débâcle de la démocratie se construit depuis des mois par une sorte de capitulation rampante et générale face à l’extrême droite.
Covid-19, un an déjà : chronique d’une démocratie désarticulée
Depuis un an la pandémie bouleverse notre rapport à la vie, aux autres, au pouvoir, à la nature, et à l’avenir. L’épreuve est radicale et douloureuse. L’humanité semble vouloir apurer ses comptes avec des formes structurelles de domination. Mais en France, l’absence d’alternative claire et démocratique à l’autoritarisme désastreux du pouvoir nous plonge dans un ressentiment politique dévastateur.
Bilan 2020 : les peuples « ne peuvent plus respirer »
En 2020, la défaillance biopolitique des États face à la pandémie a aggravé une crise de légitimité déjà flagrante. Le face à face brutal des peuples et des pouvoirs se polarise aujourd’hui sur les enjeux de démocratie, de libertés et de gouvernance. La politique ne connaîtra aucun « retour à la normale ». À nous de construire ensemble le « jour d’après » démocratique que nous voulons.
L’État a-t-il le monopole du complotisme légitime ?
Quand la dénonciation inquisitoriale du « coupable » prend le pas sur l’analyse structurelle des responsabilités, le complotisme s’installe. Quand l’État s’en arroge le monopole et la légitimité et fait de « l’Islamisme » la matrice de tous les dangers, on bascule dans la police de la pensée, on organise le déni du réel, on nous enferme dans un récit paranoïaque qui dévaste la politique.
Sommes-nous aux portes de la nuit ?
« Il y a quelque chose qui me sautait aux yeux, mais je n’arrive toujours pas à le voir ». Tels le narrateur de En attendant les barbares de J.M. Cotzee, nous voici retranchés dans une forteresse nationale, menacés par un danger insaisissable. Nous avons du mal à comprendre que la barbarie ne vient pas du dehors mais qu’elle ronge de l’intérieur une société travaillée par la peur.
Gilets jaunes : crépuscule du parlementarisme ?
Près d’un mois après le début du mouvement des "gilets jaunes", intellectuels, artistes, politiques, syndicalistes et personnalités de la société civile donnent à Regards leur lecture de ce soulèvement populaire.
À Nanterre, l’État finit le boulot
Ce 4 octobre, au Tribunal de Nanterre, s’ouvre le procès en appel des tireurs présumés de Villiers-le-Bel. Au même moment, paraît un ouvrage restituant
toutes les facettes de cet événement qui incarne la mécanique
de l’émeute : des tués, une révolte, la répression.