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L’empire du temps

idées/culture | Par Jean-Claude Oliva | 1er juillet 2000

Le temps n’est plus ce qu’il était... Non, ce n’est pas de dérèglements météorologiques qu’il s’agit ! Mais plutôt de la sensation que tout un chacun éprouve de ne plus avoir le temps de rien. Les temps changent ; le temps contraint de la société industrielle laisse place à une nouvelle norme sociale, le temps libre : mais qu’en faire ? L’évolution technique modifie-t-elle l’être humain ? Une réflexion proposée cette année aux candidats aux baccalauréats professionnels. L’accélération technologique est indissociablement culturelle et porte en germe : pour le meilleur ou pour le pire ? : bien des exigences nouvelles. Les temps se télescopent en Afrique entre sociétés traditionnelles et marché mondial. Les commémorations servent à apprivoiser le temps, montre l’historien. Le psychanalyste interroge le rapport de l’individu au temps dans ce qu’il a de plus intime : après le malaise dans la civilisation, y a-t-il malaise dans le temps ? Et pour clore le domaine des représentations, en l’an 2 000, les artistes se jouent d’un monde obsédé par la fin des temps. Parlons-nous du même temps ? Le physicien interroge la différence entre le temps physique et le temps vécu. L’ irréductibilité de l’un à l’autre. Il faudrait "envisager une pluralité du temps : non une pluralité apparente, derrière laquelle on devrait découvrir un temps supposé le seul vrai, mais une pluralité réelle et insoluble, qu’il faut accepter en l’état". Dans le champ même de la physique, "il n’ y a pas d’universalité du concept de temps, ni d’unité théorique autour de lui". L’avènement de la pluralité des temps en quelque sorte.

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