Thomas Bauder - 58 article(s)
The Grandmaster, tu aimes les films de Kung Fu ?
Bien qu’il soit né à Hong Kong on n’imaginait pas Wong Kar Wai, cinéaste à la complexe élégance, se lancer dans le film de Kung Fu. C’est pourtant chose faite avec The Grandmaster, superproduction en costume et chorégraphies itou, derrière laquelle le cinéaste n’oublie pas de reprendre les fils de son univers mélancolique. Surprenant.
The Act of Killing... les salopards
Comment évoquer le massacre, par l’armée indonésienne et ses supplétifs, de près d’un million de personnes, communistes ou apparentées au cours de l’année 1965, lorsque les victimes ont disparu et que les témoins vivent encore dans la peur des représailles ? En donnant la parole aux tortionnaires qui, bénéficiant d’une incroyable impunité, n’hésitent pas à rejouer leurs méfaits devant la caméra de Joshua Oppenheimer. Un documentaire glacial et déroutant.
Radio not dead
Documentariste attentif à rendre compte du réel en même temps qu’à filmer tout ce qui semble y être invisible, Nicolas Philibert promène cette fois-ci sa caméra dans les couloirs et les studios de la Maison de la Radio à Paris. Un film pour les yeux autant que pour les oreilles.
Cinéma Inferno ? Grève chez Gaumont-Pathé
Sous couvert de son deuxième volet de Gestion Prévisionnelle des Emplois et Compétences, le groupe Gaumont-Pathé met la pression sur ses projectionnistes. Soit ces derniers acceptent le rôle de technicien polyvalent que leur propose le groupe, soit on les raye du scénario. Résultat, depuis le 30 mars une quarantaine d’entre eux est en grève reconductible.
Trop ALPS
Révélé grâce à Canine, son premier long métrage magnifiquement claustrophobe, le cinéaste grec Yorgos Lanthimos poursuit son exploration de l’étrangeté des comportements humains avec ALPS, fable inquiétante et implacable dans laquelle il est question de prendre la place des morts. L’expression métaphorique et dérangeante d’une société au bord de l’abime. Un cinéma de l’essentiel.
Queen of Montreuil et Les Coquillettes, Meufs Movies
Petits plaisirs de la semaine cinéma, deux drôles de comédies, Queen of Montreuil de Solveig Anspach et Les Coquillettes de Sophie Letourneur, mettent en scène les tribulations névrosées, déjantées et bariolées de leurs héroïnes respectives. Par delà leurs singularités narratives, ces deux meufs movies partagent une même démarche, à la fois sincère, libérée des conventions, pleine d’autodérision, joyeuses de vivre finalement. Deux bonnes lampées d’air frais.
Un « Notre Monde » est possible
Tourné à la veille de l’élection présidentielle de 2012, Notre Monde, de Thomas Lacoste tente de balayer l’ensemble du champ des transformations nécessaires à la société telle qu’elle ne va pas, telle qu’elle ne va plus. Un film à la croisée du document et de l’encyclopédie de la pensée progressiste, une (re)présentation cinématographique des savoirs philosophiques, politiques et sociaux. Une projection nécessaire.
« No » de Pablo Larraín, capitalisme ou dictature
Dernier volet d’une trilogie sur la dictature chilienne, No, de Pablo Larraín fait retour sur la campagne référendaire de 1988 qui vit la défaite électorale d’Augusto Pinochet. Un film allègre, à l’instar du slogan des opposants à la junte militaire, tout autant que mélancolique face à la puissance d’une campagne publicitaire d’autant plus efficace qu’elle évacua toute forme de discours politique au profit d’une pure stratégie marketing. A voir.
Bestiaire, tout simplement beau
Documentaire absolument cinématographique, antithèse parfaite du film animalier traditionnel, Bestiaire, du canadien Denis Côté affirme la puissance du cadre filmique et sa capacité à produire du discours sur le monde des bêtes comme sur celui des humains. Un film sans paroles, et apparemment sans histoire. Du grand art.
Chimpanzés, l’étrange discours d’un film animalier
Dans la jungle urbaine, nul besoin de scruter le ciel pour connaitre les saisons. Il suffit d’observer les devantures des cinémas. Faisant leur apparition toutes les sept semaines environ, les affiches de films pour enfants signalent en effet à l’homo citadinus que le temps des vacances scolaires n’est pas loin d’arriver. Dans cette profusion cinématographique, le film animalier semble appartenir à la plus inoffensive des productions. Mais derrière le genre « crô mignon » se cache un étrange discours. Zoom sur une idéologie.