Accueil | Par Pablo Pillaud-Vivien | 9 octobre 2018

André Chassaigne : « Il faut arrêter la spirale d’effacement du PCF »

Le texte dont il est l’un des principaux signataires, le "Manifeste", est arrivé en tête des votes lors de la consultation des communistes le week-end dernier, devançant celui défendu par Pierre Laurent et la direction sortante. Le député PCF du Puy-de-Dôme et président du groupe GDR André Chassaigne était l’invité de la Midinale.

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VERBATIM

 

 Sur le vote des militants communistes 
« Il s’agissait de voter pour le texte qui sera la base commune dans le cadre du congrès. »
« Il ne faut pas dire que pour autant, que c’est un renversement au sein du PCF, même si c’est inédit. »
« Le texte [le Manifeste] a montré une orientation qui consiste à avoir une volonté très forte de tout mettre en oeuvre pour arrêter cette spirale de l’effacement du PCF, qui a quasiment disparu du paysage politique aujourd’hui. »
« Il faut avoir un regard, une analyse sur les stratégies que l’on a mis en oeuvre, pas seulement depuis 2012, mais bien avant où le PCF a trop souvent été la remorque d’autres organisations politiques. »
« On est passé à côté des évolutions très rapides que la révolution numérique a pu entrainer. »

 Sur la division des communistes 
« Dans le cadre du processus démocratique du congrès, il faut que l’on discute sur le texte, à partir de notre texte, qui doit être amendé, mais qui reste la base, de façon à rassembler le plus possible de communistes. »
« Ce que j’espère, c’est qu’au congrès, le texte qui sera soumis, sera un texte qui rassemblera 80% des communistes. »

 Sur la direction sortante et Pierre Laurent 
« Le PCF n’est pas un parti comme les autres où on est dans des confrontations personnalités, de lutte des égos, d’éléphants qui mèneraient des grandes batailles. »
« Ça n’est pas une question de personne mais d’orientation politique sur laquelle on doit se mettre d’accord. »
« Je pense que Pierre Laurent est au centre du jeu. C’est à lui de s’exprimer à partir du résultat et c’est à lui aussi de mettre en mouvement une nouvelle direction nationale qui tiendra compte du vote des communistes. »
« Je pense qu’il faudrait un nouveau secrétaire national qui porte un nouveau message avec un renouvellement des visages, c’est extrêmement important si l’on veut retrouver notre place. »

 Sur le futur secrétaire national du PCF 
« On n’est pas sur la base d’un candidat pour le moment. »
« Sur la base d’une direction nationale, il faudra se mettre d’accord sur celui qui serait le premier signataire du texte qui sera soumis au congrès et qui dans nos statuts serait le secrétaire national. »
« Je n’avance pas de nom parce que je n’ai pas de nom en tête tout de suite, je peux avoir des idées bien sûr, mais personne n’est prédestiné par rapport à ça. »
« Il faut une réflexion collective qui doit se faire tranquillement. »

 Sur le repli identitaire du PCF 
« Je ne partage pas cette peur d’un repli identitaire du parti. »
« Parmi les signataires de ce texte, on a des gens de terrain qui sont loin d’être des identitaires et sont des rassembleurs. »
« Si porter le mot communisme, c’est être identitaire, alors je veux bien être identitaire. »
« On veut travailler à un rassemblement le plus large mais ce que l’on dit, c’est que pour réussir un rassemblement, il faut un PCF qui puisse peser dans le cadre de ce rassemblement et qu’il représente quelque chose dans la société. »
« Il faut mener des actions avec le peuple, dans les territoires. »
« Il faut qu’on arrive à travailler plus largement avec d’autres mais ça n’est pas par des alliances d’appareils, c’est par un travail de terrain, de mobilisation. »

 Sur les européennes 
« Ian Brossat a lancé cet appel [à Olivier Besancenot, à Benoit Hamon et à Jean-Luc Mélenchon] parce qu’on a la conception du rassemblement et la volonté de discuter avec d’autres. »
« Ce que Ian Brossat a dit aussi c’est ‘rien ne peut se faire sans les actions sur le terrain’ (…). Il faut une liste qui soit très ouverte aux citoyens, c’est dans cette approche-là qu’il s’adressait aux autres organisations. »

 Sur la mobilisation du 9 octobre 
« Il n’y a pas de petite mobilisation. »
« On a un front syndical incomplet mais qui existe. »
« Le mot de [Philippe] Martinez est juste : c’est une mobilisation de la solidarité, c’est faire en sorte qu’on ne se laisse pas prendre par cette politique gouvernementale qui voudrait opposer les uns aux autres. »
« Se mobiliser, c’est montrer que la politique gouvernementale doit s’attaquer de front. On ne doit pas se laisser prendre tranche par tranche. »
« Ce mensonge qui consiste à dire qu’en réduisant les cotisations sociales, voire en les supprimant, on donne du pouvoir d’achat aux salariés. »
« Il ne faut pas confondre le salaire réel, le salaire brut et le salaire d’aujourd’hui qui est le salaire net. »
« Il faut élever les explications au niveau idéologique. »

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  • On dirait qu’il ne savent pas quoi faire avec leur victoire .

    choucroute Le 9 octobre 2018 à 16:48
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  • On aura au moins appris une chose au PCF il n’y a pas de personnalité, donc pas de rivalité entre personnes ; pas d’ego , donc pas de lutte d’egos ; pas de places à prendre, donc pas de lutte pour occuper des places.
    Bref un monde parfait de bisounours ! Pour qui nous prend-on ?

    Gege Le 9 octobre 2018 à 17:39
       
    • @ gégé
      Le monde de bisounours n’existe pas ni au PC ni ailleurs . Les discours de façade aussi. Les égos sont monnaie courante en politique . On ne peut pas y échapper..
      Je vois mal André Chassaigne appeler à la guerre interne et aux réglements de compte. Il en va de la survie du parti. J’espère que chacun au PC en mesure l’enjeu.

      Germain Le 10 octobre 2018 à 10:27
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  • Pour info .
    A Chassaigne à été et est :
    Maire de Saint-Amant-Roche-Savine 27ans de 1983 à 2010 son fils prend la succession
    Conseiller général 25 ans de 1979 à 2004
    Député 16 ans de 2002 à aujourd’hui
    Au passage il a été conseillé régional 2 ans de 1998 à 2000 ( source Wikipedia)
    Je crois que cela donne une idée du personnage.
    Avant le premier tour de la présidentielle, interrogé sur une radio , il avait déclaré que C Taubira pourrait faire une bonne candidate de la gauche rassemblée. Pour mémoire C Taubira alors présidente du MRG avait été l’égérie de B Tapis, qu’elle a porté sur les fonts baptismaux de la politique , sacrée gauche !

    Gege Le 9 octobre 2018 à 18:14
       
    • C’est un élu de terrain.
      Faut-il fournir les états de service de JLM ?

      Germain Le 10 octobre 2018 à 10:13
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    • @Germain

      C’est marrant je donne le cv politique d’ A Chassaigne , vous me répondez JLM , je ne vois pas le rapport . Cela ne change rien au pedigree du personnage . Cependant il y une différence , JLM ne se dit pas communiste , or j’ai du mal à trouver compatible un tel cumul de mandats , la passation de pouvoir entre père et fils avec « l’idée communiste » , le parti, du moins telle qu’il nous sont présentés par les responsables du PCF .

      Gege Le 10 octobre 2018 à 10:57
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  • C’est vrai,que c’est une biographie plus étoffée,avec plus d’expériences que bien d’autre.

    Maurice Le 9 octobre 2018 à 20:09
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  • à gégé
    il n’y a aucun rapport. La longévité en politique cela n’existe pas. Les donneurs de leçon non plus. La transmission et la passion en politique non plus.

    Germain Le 10 octobre 2018 à 11:07
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  • Étrange tout de même que Chassaigne qui fait parti de l’équipe dirigeante du pcf depuis.....au moins, se demande pourquoi le pcf est dans un tourbillon qui l’entraîne par le fond.
    Dans le temps le Pcf épurait pour garder sa pureté révolutionnaire, maintenant il se demande pourquoi il a perdu son aura. Mais est-ce que l’un ne serait pas lié à l’autre ? Je suis convaincu qu’aujourd’hui il est trop tard. Le prochain congrès sera le chant du signe car comment unir des points de vue tellement divergents ? Comme au ps par une synthèse molle ? On a vu ce que ça a donné. Je souhaite bonne chance au pcf pour les européennes car n’en doutons pas, Ian Brossat à la tête d’une liste autonome va exploser les compteurs en mettant l’immigration au centre de sa campagne. Sans doute nous dira t’il enfin s’il est pour la liberté d’installation inconditionnelle et ce qu’il compte faire des frontières.

    choucroute Le 10 octobre 2018 à 16:09
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  • Le vieux dinosaure Chassaigne ne se demande même pas pourquoi le PCF n’est plus crédible. Son parti a raté tous les virages. Alors que le PS a mené une politique de droite, ce qui a provoqué la rupture avec Mélenchon, qui a tiré profit de cette rupture, le PCF en est encore à chercher des accords locaux avec les socialos, y compris les socialauds de droite pour sauver quelques élus. Et pour cela il n’hésite pas à torpiller le Front de gauche en se parant de cette étiquette alors que le Front de gauche avait décidé de couper les ponts avec le PS. Bref, le PCF est illisible et est incapable de se projeter dans l’avenir.

    Le choix de Ian Brossat comme tête de liste illustre bien cette incapacité. Lors des municipales à Paris, au lieu de faire liste commune avec le Parti de gauche, le PCF a préféré s’allier avec Hidalgo, ce qui fait qu’il y avait 2 listes Front de gauche à Paris. Tant que le PCF jouera le court terme en restant à la remorque du corbillard PS, il n’aura aucune chance de se relever. À mon avis, on va vers une scission car il reste des militants lucides au PCF, qui ne veulent plus entendre parler d’alliance avec un PS qui a couvé Macron.

    Duroux Le 12 octobre 2018 à 17:11
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