UNE MIDINALE À VOIR...
ET À LIRE...
Sur les interpellations d’enfants suite à l’hommage d’hier
« La police n’est pas la bonne réponse. C’est même le pire qui puisse arriver. »
« On remplace l’éducation par le répressif. »
« On a une ordonnance en France qui s’appelle l’ordonnance de 1945 et qui régit toutes les problématiques de délinquance des mineurs. »
« Quand on est au sein de l’école, c’est une réponse pédagogique qui doit être apportée. »
« En ce moment, on voit passer des circulaires du ministère et du rectorat, qui enjoignent les enseignants de faire monter les informations sur des enfants qui ne respecteraient pas la minute de silence au moment d’un hommage. »
« On se fourvoie complètement et ça correspond à un emballement global : on est en train de remplacer l’éducatif par du répressif. »
Sur la réponse du gouvernement par la peur
« L’ADN est dans les écrits des groupes terroristes comme Al-Qaïda ou Daesh que de créer des attentats terroristes pour entrainer une stigmatisation plus importante des musulmans et entrainer également une radicalisation des musulmans du fait de cette stigmatisation. »
« Nos dirigeants ont une communication politique outrancière qui vise les musulmans après chaque attentat terroriste ce qui va probablement entrainer encore d’autres attentats. »
« La seule réponse à apporter aux terroristes c’est encore plus de libertés, encore plus d’Etat de droit, parce que c’est l’Etat de droit qui protège nos libertés. »
Sur le projet de loi sur les séparatismes
« Je ne sais pas comment est fait le lien entre le séparatisme et le terrorisme. »
« Il y a une doctrine qui a été développée avec des concepts comme la radicalisation qui on été très peu étudiée rigoureusement - quelques sociologues seulement ont étudié ce que pouvait signifier la radicalisation dans la jeunesse française - et finalement il s’agit de concept un peu fourre-tout qui servent et ont servi à créer de manière fictionnelle une continuité entre la pratique religieuse intensive, l’Islam politique et le terrorisme. Rien aujourd’hui ne permet d’établir un lien direct entre la pratique rigoureuse de l’Islam, l’Islam politique et le terrorisme. »
« On peut combattre socialement l’Islam politique parce qu’on considère que ça ne correspond pas à nos valeurs sociales mais on le fait de manière politique. On ne le fait pas par l’interdiction ou la répression. »
« La meilleure manière de combattre le terrorisme c’est le renseignement, c’est l’opérationnel, et en la matière on a des failles opérationnelles depuis très longtemps. »
« On avait une législation antiterroriste à la pointe au niveau mondial mais on a alloué de moins en moins de moyens aux services de renseignements. »
« Il faut renforcer l’opérationnel du renseignement et retravailler les questions de fond : l’économique et le social dans les quartiers populaires. »
Sur les contenus haineux sur Internet
« Il y a une législation qui existe. On a la possibilité de poursuivre ou de faire poursuivre les propos haineux sur Internet et les réseaux sociaux. Y compris quand on s’exprime dans l’anonymat. »
« On nous fait croire que la législation n’est pas suffisante mais ça n’est pas vrai. »
« Ce qui manque aujourd’hui c’est uniquement des fonctionnaires de police, des équipes de cybercriminalité véritablement opérationnelles, avec des moyens informatiques qui permettent de faire des réquisitions afin de déterminer d’ou proviennent telles ou telles personnes, telles ou telles adresses IP : on n’a pas les moyens aujourd’hui de lutter contre la cybercriminalité, le harcèlement en ligne ou les discours haineux en ligne parce qu’on n’a pas les moyens financiers et humains. Ça n’est pas une question de législation. »
Sur le projet de loi sécurité globale
« Je pense que ces mesures peuvent faire advenir un autre modèle de société et pas forcément celui que l’on souhaite avoir. »
« Ce projet de loi sécurité globale est un fantasme des plus réactionnaires et des plus sécuritaires depuis toujours. »
« Ce que l’on essaie de faire avec cette loi c’est d’appliquer la reconnaissance faciale de manière généralisée. »
« Aujourd’hui, il y a un fantasme qui consiste à pouvoir regarder et surveiller de manière généralisée la population, sans que la population puisse regarder les abus de la police. »
Sur la tribune dans Le Monde
« On essaie de convaincre la gauche dispersée et morcelée, qui n’est pas d’accord sur beaucoup de choses et qui n’arrive plus à se trouver. »
« La gauche peut être une force beaucoup plus importante que l’intégralité des forces politiques de ce pays. »
« Aujourd’hui, cette tribune s’adresse à tous ceux qui ont un esprit de gauche, qui se retrouve dans les valeurs de la gauche et qui veulent essayer de retrouver un langage commun là où on est dans une tour de Babel. »
« Les échecs du passé font qu’aujourd’hui, on n’arrive plus à se regarder ou à se reparler. »
« On doute tous un peu de nos propres certitudes, notamment avec la succession d’attentats. »
« Lorsqu’on voit un ami pleurer parce qu’il se sent stigmatisé, attaqué en raison de son appartenance présupposée politique ou religieuse, on se dit qu’on sait pourquoi on se bat. »
« Savoir pour quoi on se bat et pour qui on se bat, cela doit être le coeur de la reconstruction de la gauche. »